Interview avec la superstar Kevin Rolland, skieur français en half-pipe et champion en titre des X Games 2016.

À 27 ans Kevin Rolland est le numéro 1 en ski half-pipe. Quelques jours après le Sosh Big Air à Annecy, on a rencontré le français qui s’entraîne à La Plagne pour évoquer sa prochaine saison et sa nouvelle vidéo Fast Forward 2.

Salut Kevin Rolland, il y a deux semaines, c’est déroulé le Sosh Big Air à Annecy. Comment s’est passé cet event forcément un peu spécial pour toi ?

Kevin Rolland: J’étais super content d’avoir pu prendre part à cet évènement. Des gros contests comme cela, on n’en a pas tous les jours en France. C’est une bonne chose pour le ski freestyle.

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Y-a-t-il une grosse différence entre le big air et le half-pipe, ta discipline de prédilection ?

Oui, moi du big air, je n’en fais jamais. À Annecy, j’étais là en représentation. Je ne fais pas partie des meilleurs du monde dans cette discipline et je ne m’entraîne jamais pour le big. Après, c’est toujours de l’acrobatie donc je me débrouille, mais je serais incapable de gagner des compétitions.

Cela devait être un plaisir de skier en France après l’arrêt des Winter X Games Europe depuis 2014 ?

L’évènement en lui-même est génial, car il n’y a pas que le ski. Les fans peuvent voir leurs stars dans des vidéos, mais également venir à la chasse aux autographes. C’est très rassembleur.

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La vraie saison hivernale va bientôt débuter pour toi avec les X Games 2017 en ligne de mire. Comment appréhendes-tu cette saison ?

Ça va être un gros hiver comme quasiment tous les précédents. Je débarque cette année dans la peau de leader, chose qui ne m’était pas arrivée depuis un petit moment. J’ai un titre à défendre cette saison.

D’ailleurs comment tu cette position de numéro 1 mondial ?

Concrètement, je préfère être numéro 1 que deuxième (rires). J’étais déjà dans cette situation en 2011 après avoir tout gagné en 2010 et j’avais réussi à le faire. Je vais essayer de me mettre dans le même état d’esprit qu’à l’époque. L’objectif sera donc de conserver ce titre en half-pipe.

Les X Games, c’est la compétition la plus importante ?

Oui vraiment. Après les JO restent plus importants, mais les X Games, c’est quand même le must.

Beaucoup disent que les X Games ont perdu un peu de leurs superbes depuis quelques années. Tu es d’accord avec cela ?

Non je ne pense pas, après il faudrait vérifier cela au niveau des audiences. Ce n’est pas véritablement un évent de terrain, mais un produit qui est conçu pour la télé et ESPN. Chaque discipline dépend de l’horaire en fonction de l’année, mais j’ai l’impression qu’à la télévision, ça marche toujours autant. Après, ce n’est que mon ressenti. Il faudrait regarder la situation avec les chiffres sous les yeux, mais je n’ai pas l’impression qu’il y a une perte de vitesse des X Games comme on a pu le lire dans les médias.

Tu as remporté les X Games à de nombreuses reprises (5 fois). Est-ce que tu te vois comme la légende de la discipline ?

Non pas du tout. Ma carrière n’est pas encore finie et j’ai tellement de choses à accomplir. C’est un peu dur de s’autoproclamer légende et je ne le ferais jamais. Je suis fier de mon parcours jusqu’à aujourd’hui, car j’ai réussi à atteindre à part les JO tous les objectifs que je me suis fixé.

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Après les Jeux de 2018, penses-tu arrêter ou tu continueras à faire des compets ?

Non, je ne stopperais pas complètement le pipe. Je vais essayer d’alléger au maximum mon calendrier pour pouvoir faire plus de vidéos.

Justement, lors du High Five Festival à Annecy, tu as présenté le second opus de Fast Forward. D’où vient cette envie de faire des vidéos ?

J’adore le côté créatif du freestyle et j’ai des tonnes d’idées qui me viennent au cours de l’année. J’ai envie de mettre tout cela en vidéo pour montrer ce dont je suis capable en dehors du half-pipe et prouver que je suis un skieur complet.

Des vidéos qui plaisent puisque le premier épisode de Fast Forward avait fait 5 millions de vues sur Internet. Le second sera-t-il dans la même veine ?

Ce sera toujours une course poursuite avec Julien Reigner , mais elle sera différente avec des univers qui seront très graphiques, mais globalement on est dans le même état d’esprit.

Est-ce que tu t’inspires des pontes de la vidéo freestyle comme Candide Thovex ou Léo Taillefer ?

Forcement. On regarde toutes les vidéos de sports extrêmes. Après, on n’essaye absolument pas de reproduire les mêmes choses.

Le week-end précédent, le snowboarder Travis Rice a sorti son dernier film The Fourth Phase. Je suppose que comme lui tu aimerais faire un long-métrage de la sorte par la suite ?

Si un jour, j’arrive à lever des budgets comme celui-ci et avoir une idée comme celle que Travis a eue, oui carrément. Après, je ne suis pas trop fan de m’éclipser comme il a fait pendant 3 ans. J’ai besoin de donner des infos à mes fans et ceux qui me suivent. Toute ma carrière, j’ai essayé de faire les choses en live plutôt que de le garder pour moi. Déjà là avec le deuxième Fast Forward, on a tourné en avril et on ne la publie qu’au mois de novembre (aux alentours du 20), c’est très dur de garder ce secret tout ce temps.

Revenons aux origines. Comment es-tu venu au freestyle et pourquoi ne pas avoir fait de l’alpin comme la plupart des skieurs ?

Tout simplement, car je voulais aller où je voulais et utiliser le terrain pour faire des sauts. C’est cette liberté de jouer avec la montagne qui m’a plu. M’obliger d’aller sur une piste rouge ou bleue pour tourner autour, ce n’est pas ma vision du ski et ce n’est pas là où je prenais du plaisir. Très très vite je me suis donc tourné vers le freestyle.

Quelle est la relation entre les skieurs freestyle et ceux qui pratiquent l’alpin ? Est-ce que vous vous côtoyez ou bien est-ce deux mondes différents ?

À l’époque non, car le freestyle était très mal vu. On était un peu les racailles du ski. Maintenant, ce n’est plus le cas et on a plein de potes dans le ski alpin. Dans Fast Forward, on les a d’ailleurs mis en valeur. Je suis partisan pour partager les choses avec toute forme de ski des bosses l’alpin en passant par le fond. On est une grande famille.

Ils te considèrent donc désormais vraiment comme un skieur à part entière ?

Oui exactement. Après ils ont plus trop le choix. Maintenant on s’entraîne même ensemble sur la partie physique à Albertville. On s’entraîne autant qu’eux et ils s’en rendent compte.

Pour finir, tu écoutes beaucoup de musique avant de t’élancer sur le pipe. Quel genre de sons écoutes-tu ?

C’est essentiellement du rap US et beaucoup de Booba. J’écoute des chansons agressives qui te donnent confiance en soi.

Merci Kevin Rolland

 

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  1. Kevin Rolland vient de balancer le 2e épisode hallucinant de Fast Forward

    […] Retrouvez notre interview de Kevin Rolland ici […]

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