Les Cleveland Cavaliers font le travail en tanking depuis le départ de LeBron James. Plus que jamais, l’heure est à la reconstruction. Quel changement de cap !

En cette fin-décembre, la NBA a repris depuis maintenant deux mois, et les tendances se dégagent enfin. Quelques équipes démarrent comme prévu (Indiana, Denver et Detroit peuvent confirmer) d’autres ont le couple d’une Formule 1 et démarrent TRÈS fort (toute allusion à Toronto et Milwaukee est purement fortuite), et certaines ont celui d’un diesel… âgé de 20 ans. C’est justement le cas de Cleveland. Comment une équipe finaliste en titre depuis 3 ans a pu subir un down pareil en l’espace d’un été (faites pas genre vous le savez déjà) ? L’avenir se présente-t-il bien ? La Sueur vous dit tout ! Cet article est réalisé avec la collaboration du compte Twitter Cavs France (@CavsFRA), qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions. Un grand merci à lui !

Raison numéro 1 : LE DÉPART DE LEBRON JAMES

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Merci Alphonse de Lamartine. Waouh, Captain Obvious. Oui, ça semble évident, mais le départ de LeBron James est évidemment LA raison qui fait que Cleveland est aussi mal. LeBron c’est l’enfant du pays, c’est le Chosen One, LA raison qui a fait que Cleveland a scandaleusement tanké pendant la saison 2002-2003. Juste pour avoir le first pick 2003, juste pour lui.

LeBron, c’est un mec qui a réussi à faire gagner un titre à Cleveland, en remontant un historique 3-1 face à des Warriors en 73-9 (record all-time). LeBron, c’est le mec qui emmène une équipe en Finales avec J.R. Smith et George Hill en backcourt titulaire.

LeBron James et les Cavs « motivés » par la demande de trade de Kyrie

Ce qu’il faut comprendre, c’est que LeBron James n’est pas que le joueur de basket que nous connaissons, c’est ce qui le sépare d’un Kevin Durant ou d’un Victor Oladipo (avec tout le respect que nous avons pour eux, et de toute façon on a placé Totor Olapido). Là, on parle de quelqu’un qui a construit une école avec son argent personnel (à ses détracteurs qui disent qu’il se fait 35 millions par an, dites-vous qu’il aurait pu en faire autre chose de ses bucks). Avec le départ de LeBron James, on perd le seul moyen de savoir placer Cleveland sur une carte. On perd l’âme de l’équipe, et encore on est pas rentré dans les statistiques, un moment qui sera très dur pour les trois fans des Cavs restants (on vous voit au fond, on vous adresse un énorme respect de vous être contenté de voir l’avion partir sans embarquer). Deux mots, quatre syllabes : LeBron James.

Raison numéro 2 : LE CHANGEMENT DE COACH

Avec LeBron James, on s’en foutait (plus ou moins) des problèmes internes. Cleveland allait en Finales et basta. Et encore, les derniers Playoffs ont été… révélateurs. Une série en 7 contre Indiana (sachant que le game 7 a été gagné 105-101), une autre contre Boston, et un sweep infligé par Golden State. On ne rappellera pas le Game 1, la bourde de Gérard (allez hop, une prétérition). Le tableau n’est pas joli. Mais si ce n’était que ça… Mais @CavsFRA résume le tableau.

Tyronn Lue Cleveland Cavaliers

La Sueur : Certains (dont nous) voyaient Cleveland s’accrocher pour le huitième spot, même sans LeBron. Pourtant, à l’heure actuelle, les Cavs sont treizièmes avec un bilan de 7 victoires pour 22 défaites (au moment de l’interview, ndlr). Comment tu l’expliques, hormis le départ de LeBron ?
Cavs France : Déjà, le changement de coach. Une autre chose, qui n’est pas du tout citée, c’est les blessures. Cleveland perd Kevin Love, pour 3 mois, celle de George Hill (depuis tradé) pour 1 mois, celles de Nwaba, Osman, Larry Nance… et de toute façon vaut mieux être dernier que 9-10ème.

Le changement de coach, justement. Vous le savez, on se foutait souvent de la gueule de Tyronn Lue, on le considérait beaucoup comme l’assistant-coach de LeBron James. Une fois son départ effectif, Tyronn tenait sa chance, il avait l’occasion de montrer sa véritable valeur. Occasion longue de 6 matchs. Et à l’issue d’une sixième défaite de rang, à l’issue d’un 119-107 perdu à domicile face à Indiana, Tyronn Lue prenait la porte, remplacé par son assistant Larry Drew.

Qu’on se le dise, Tyronn Lue n’a et n’aura jamais le talent d’un Gregg Popovitch. Mais il avait le mérite d’incarner la stabilité. Lue connaissait son effectif, ça faisait 3 ans qu’il l’entraînait. Avec tout le respect que Larry Drew mérite, virer Tyronn Lue au bout de 6 matchs n’était pas la meilleure idée du front-office de Cleveland. 6 matchs quoi, autant le dégager AVANT le démarrage de la saison. Parce que là, on crée des troubles dans l’effectif, d’autant plus que Lue était apprécié par des joueurs clés de l’équipe, du genre Kevin Love et Collin Sexton (on a vraiment besoin de rappeler que c’est l’avenir de l’équipe ?). Non, aussi mauvais que soit Tyronn Lue, le virer était une mauvaise idée.

Raison numéro 3 : LES BLESSURES

Un autre point soulevé, c’est les blessures. Avant toute chose, récapitulons. LeBron James est parti, Tyronn Lue a été remercié. Bien. Alors qu’est-ce qui fait que le peuple voyait Cleveland en lutte pour le huitième spot ? Kevin Love. Ne pas mentionner Kevin Love relève de l’insulte (sans ironie). On parle pas du petit joueur du coin, on parle d’un quintuple All-Star, accessoirement champion NBA. On parle d’un mec ultra-dominant à Minnesota, et qui avait les moyens de l’être s’il n’avait pas eu l’intelligence de se mettre en retrait afin d’être le (très) solide lieutenant de LeBron. Lui aussi avait tout à gagner avec le départ du BronBron, la preuve, il a résigné avec eux. Mais, le voilà blessé pour 3 mois. En 3 mois, Cleveland a le temps d’en perdre des matchs, des claquettes au buzzer de Nance face aux Pacers (ils sont toujours là dites-donc), c’est rare. On ne détaillera pas les blessures des autres, mais Nwaba, Osman, et Nance, bien que de retour depuis, c’est des solides joueurs qui font le job.

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En résumé, la chute de Cleveland est assez simple à expliquer, mais pourtant plus complexe qu’il n’y paraît. Le départ de LeBron, le manque de stabilité engendré par le départ de Tyronn, et les blessures.

Voilà, ça c’est le point de vue du non-fan, du côté factuel. On va s’intéresser du point de vue du fan maintenant.

La Sueur : De ton point de vue de fan, comment est-ce que tu vis cette saison ?
Cavs France : Déjà, on développe [Collin] Sexton, qui fait des choses très intéressantes (15 points par matchs). [Cedi] Osman évolue aussi, Tristan [Thompson] est redevenu le monstre du rebond qui mérite son contrat (11,6 rebonds contre 9,2 sur l’année 2017). On sauve notre pick de 2019 et on a déjà récupéré 2 autres picks de Draft (dans l’échange incluant George Hill). Et c’est pas fini! Rodney Hood, Alec Burks et Gérard ne seront plus là le lendemain de la trade deadline. 

On retient quoi du coup ? Bah une année pas aussi dure que ça. Oui, les résultats ne sont pas là, mais en effet, le tanking vaut mieux qu’un souillage par les équipes du haut de tableau au premier tour des Playoffs. En effet, le projet de Cleveland est basé sur le long terme. Comme en 2003. NE voyez pas Cleveland au présent, voyez-les au futur. Justement, parlons-en du futur.

La Sueur : Comment vois-tu l’avenir des Cavs, et plus généralement, est-ce que t’as confiance en Cleveland pour avancer ?
Cavs France : On a une bien meilleure base que ce que les gens pensent. On peut bâtir sur Sexton-Love-Tristan. On a nos picks et sûrement d’autres vont arriver ! Le seul point important c’est de pas se tromper sur le prochain coach.

On ne l’avait pas développé dans la preview, mais en effet, tout n’est pas à jeter dans l’Ohio. Collin Sexton a beaucoup de potentiel, Kevin Love en forme est… Kevin Love, et Tristan Thompson est également monstrueux au rebond à ses heures perdues. Non, Cleveland n’est pas voué à passer le restant de ses jours dans le bas-fond de l’Est et de la division Centrale. Du tout.

Tiens, on a posé une dernière question à notre nouvel ami.

La Sueur : Quelles seraient tes décisions si tu deviens GM dans les secondes qui viennent ?
Cavs France : J’essaye de trader tout le monde sauf Love-Tristan-Osman-Nance-Sexton. On reconstruit à fond. On tanke au max et je recherche un nouveau coach pour cet été, de préférence de la NCAA. 

Voilà comment résumer le dysfonctionnement des Cavs. Entre départ des cadors, instabilité chez les entraîneurs, blessures, tout était fait pour Cleveland soit dans le mal. Pourtant, l’avenir n’est pas noir, et on est convaincu que l’Ohio sera de nouveau en Playoffs dans les années à venir. Allez, on veut revoir le Whatever It Takes sur les écrans.

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Tags Cavs

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