Cody Garbrandt tentera l’impossible lors de l’UFC 207 : faire tomber le roi de la division Bantamweight de son trône.

Dans une division clairement à la peine lorsqu’il s’agit de soulever les foules, le messie pourrait bien crapahuter avec un tatouage de diamant ailé sous la gorge. À 25 ans, Cody Garbrandt est la nouvelle sensation de la catégorie Bantamweight (-61kg). Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a le profil absolument PARFAIT pour être une des futures égéries assumées de l’UFC à côté de Paige VanZant (sa petite amie pendant un temps d’ailleurs), Ronda Rousey, Sage Northcutt et Conor McGregor.

Cody Garbrandt - kick

À quelques jours de disputer son premier combat pour une ceinture UFC contre Dominick Cruz, le megamind et champion incontesté de la catégorie, Cody a quelques arguments de poids à présenter en sa faveur.

Invaincu sur le circuit professionnel en MMA, il a torché 9 de ses 10 victoires par KO dont 7 au premier round. Quelqu’un a chuchoté « Tyson » ?

Entraîné à la boxe par son oncle quand il a eu 15 ans, il affiche un palmarès en tant que boxeur amateur de 32-1. Quand on étale un peu de ciment là-dessus, qu’on y pose un niveau national en lutte (accepté en division 2, il a abandonné sa potentielle carrière pour se consacrer entièrement au MMA) et qu’on répète l’opération en ajoutant un camp d’entraînement à la Team Alpha Male (un des meilleurs ludus avec Nova Uniao pour les petites catégories de poids, on y retrouve Urijah Faber, Chad Mendes, Paige VanZant et il y a quelques mois encore TJ Dillashaw), on se retrouve avant d’avoir eu le temps de dire « métrosexuel » en face d’une tour de siège mobile pas très chouquar qui va le 30 décembre partir à l’assaut du château ambulant américain : l’insaisissable Dominick Cruz.

S’entraînant de temps en temps aussi avec Brandon Gibson, le coach de striking de la Jackson-Wink, les dernières apparitions de No-Love auront été proprement spectaculaires. Une destruction de Thomas Almeida, jeune prospect et accessoirement tornade de violence alors invaincue et un démantèlement en règle de Takeya Mizugaki, le numéro 8 mondial, encore plus rapidement que ne l’avait fait le champion lui-même quelques mois auparavant. Dans ces performances, pourtant face à des combattants d’expérience et au-delà de son hallucinant pouvoir de KO, Garbrandt aura été impressionnant de maîtrise.

Cody Garbrandt - kick

Pas impatient, il ne met pas la pression n’importe comment. Sa boxe propre et rapide, forgée par ses années d’Anglaise, est d’une redoutable efficacité mélangée au striking de la TAM (Team Alpha Male) ; une grande variété d’attaques, des enchaînements pieds-poings placés au bon moment. Il ne part jamais dans un brawl contrairement à ce qu’inspire son style à première vue, et sa sélection de coups témoigne d’une maturité assez désarmante pour sa relativement courte expérience dans le game. Son cardio étant tout là-haut entre les sondes météo et les stations spatiales, il peut même se permettre de s’investir à plus de 80% de sa puissance maximale dans chacun de ses coups. Traduction : chaque praline est lancée pour le KO. Pas de demi-mesures ni de piti-pati punches à la Diaz, Cody est là pour arracher des têtes à chaque seconde que l’univers démoule.

Au-delà du cardio, avoir ce genre d’approche nécessite surtout une aveuglante rapidité. Si Roy Jones ne jabbait quasiment jamais, c’est parce qu’il était tellement foudroyant que sa vitesse de déplacement lui permettait de toucher son même avoir à leurrer pour approcher son adversaire. Toutes proportions gardées, c’est ce qu’on retrouve avec Cody. Il ne jabbe que très rarement et chaque offensive ou presque est une combinaison. C’est rarissime au MMA et c’est bien la preuve que le man a SERIEUSEMENT quelque chose de spécial.

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Si on est aussi sûrs d’une chose, c’est que notre galerie d’exposition parlante ne sera pas le moins du monde impressionnée par la confrontation avec le Champion dans une poignée de jours.

Pour commencer, il a été abandonné par son père, accro aux drogues, dès son plus jeune âge. Il passera ensuite toute son enfance à se battre à la maison avec son grand frère Zach (et quand on dit « se battre », c’est pas exactement comme vous l’entendez chez vous. Eux ils finissaient ça soit au couteau, soit ils prenaient chacun leur voiture pour se retrouver sur des terrains vagues et régler leurs comptes jusqu’au sang… aka la routine dans une petite ville minière paumée aux États-Unis), et hors de la maison avec absolument tout le monde à partir du moment où il y avait provocation. Du coup de ses premiers pas au jardin d’enfants à 8-9 piges où il avouera avoir mis KO d’autres enfants plus âgés, jusqu’aux bonnes vieilles bagarres dans les vestiaires du foot américain au lycée, il aura tout simplement passé sa vie à se battre. C’est d’ailleurs à cette réalisation qu’il décidera que « si je n’arrive pas à sortir le combat de ma vie, autant essayer d’en faire mon métier ».

Cody Garbandt - staredown

Ce syndrome du petit frère régulièrement tyrannisé par son/ses aînés(s) semble être au MMA un trait commun à une bonne partie des combattants connus pour ne jamais abandonner. Jones Jones, Chris Weidman… C’est comme si la confrontation quotidienne avec un être humain physiquement supérieur avait modelé, sculpté et façonné à jamais leur inébranlable volonté. Comme si ces années de lutte auxquelles il était impossible d’échapper avaient fait disparaître le mot « capitulation » de leur vocabulaire.

Cette confiance en lui et en sa destinée, renforcée par une profonde amitié depuis bientôt 5 ans avec un enfant leucémique, qui a d’après Cody radicalement changé sa vie, a fait du jeune natif d’Urischville une véritable force de la nature à l’UFC. Il n’y a tout simplement aucun doute dans son esprit et il est parfaitement conscient de l’effet que cela produit chez ses adversaires.

« Je sens la peur chez les combattants » dira-t-il dans une interview. Si le combat est aussi un choc des volontés, « No Love » sait qu’il a déjà remporté la majorité de ses combats avant qu’ils ne commencent. Car si la confiance est abstraite, en combat elle peut se manifester par une cruciale demi-seconde d’avance sur un combattant dans la même situation, mais en proie au doute même le plus insignifiant. À ce niveau, tout est une affaire de détails.

Alors, ne vous laissez pas endormir par son aspect « bad boy de Beverly Hills avec les tatouages de mauvais goût, les boucles d’oreilles et le didjeridou », il est bel et bien l’un des prospects les plus sérieux que la catégorie ait pondus ces dernières années.

Pour faire plus ample connaissance avec lui et savoir si la nouvelle génération de cogneurs peut faire jeu égal avec le vieux briscard Dominick Cruz : rendez-vous le 30 décembre, ça va faire de la poussière.

https://youtu.be/00G8VKEnsPg

Rust

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