Alors que la saison de Ligue 1 2017-2018 arrive à son terme, on s’arrête sur les supporters parisiens et le cas particulier du Collectif Ultra Paris.

La saison 2017/2018 de football est sur le point de se terminer. Le Paris Saint-Germain a été déclaré champion après sa (très large) victoire face à Monaco. Fête en demi-teinte puisque l’équipe n’a pas pu célébrer ce succès avec une partie de ses supporters puisque la Ligue avait interdit les tribunes aux membres du Collectif Ultra Paris. Motif : utilisation de fumigènes lors de la rencontre face à Marseille. Cela ne les a pas empêchés de célébrer, à leur manière, la victoire et le titre sur le Pont d’Iena face à la Tour Eiffel en arborant des banderoles avec une dédicace dirigée vers la Ligue le tout illuminé par des fumigènes.

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À juste titre, je me demande si les ultras de Bordeaux seront sanctionnés pour avoir craqué des fumigènes durant la rencontre hier soir… De passage en Normandie pour affronter Caen en demi-finale de la Coupe de France le 18 avril dernier, j’ai eu l’occasion d’assister pour la première fois à un match en leur présence.

Retour sur une expérience symphonique.

Orchestral. Je préfère le préciser à celles et ceux qui vont lire ces quelques lignes, je supporte le PSG depuis quelque temps déjà et pas depuis l’arrivée de Neymar JR. Disons que depuis le début des années 1990, je suis les pérégrinations de l’équipe parisienne. Je m’épanche peu sur les réseaux sociaux et je vois peu de match au stade, par manque de temps, mais cela ne m’empêche pas de partager et d’échanger « IRL » avec des supporters.

Parenthèse fermée, revenons-en à l’essentiel. Tous les feux étant au vert, je me suis empressé de prendre ma place pour ce match. Suivant de près l’actualité du CUP, je savais donc que les membres seraient présents. 45 minutes avant le début du match, la tribune se remplit petit à petit. À l’arrivée des joueurs pour l’entraînement, les drapeaux commencent à se hisser et les chants à résonner et à faire vibrer le béton armé.

Rien n’est fait par hasard. Tout est parfaitement calibré, millimétré.

En effet, avant le début des festivités, deux membres du collectif prennent place tout en bas de la tribune. Armés d’un haut-parleur, ils vont faire dos au match pendant 90 minutes donnant leurs instructions à tue-tête et battant la mesure avec la main tel un chef d’orchestre avec sa baguette.

Véritables dirigeants d’une chorale, ils n’hésiteront pas à reprendre certains qui auraient la fâcheuse tendance à taper dans leurs mains en décalé où à ne pas suivre les paroles. Parce que si l’enjeu est bel et bien sur le terrain, il est également en tribunes. Fort d’une certaine image, le CUP ne peut se permettre d’offrir un spectacle de qualité moyenne aux joueurs, mais surtout il faut montrer aux supporters de l’équipe adverse que la vraie voix du stade c’est nous.

La mi-temps est un moment de repos pour les troupes. Tout le monde s’assoit et une haie d’honneur se forme naturellement dans l’enceinte de la tribune pour laisser passer les maîtres de cérémonie. À la reprise du match, les chants et les accolades reprennent le tout dans une ambiance folle.

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Une image souvent écornée

Souvent écorné par le quotidien L’Équipe (appelons un chat, un chat), le Collectif souffre bien souvent d’une mauvaise image. À en lire certains articles, les membres seraient des parias à qui ils seraient nécessaire d’interdire les accès aux stades.

Personnellement, je n’ai rencontré aucune animosité au sein de la tribune. Chaque supporter sait pourquoi il est ici et qu’il fait partie intégrante d’un collectif. Un membre a créé un incident durant la rencontre. Après signalement auprès des services de sécurité, l’individu a été appréhendé et exclu. Il en fut de même lorsqu’une personne a reçu un projectile de la tribune du dessus. À la moindre attaque, ce n’est pas une personne individuelle à qui vous vous en prenez, mais bel est bien au collectif. CUP, être(s) pluriel.

Celles et ceux qui prennent le temps de déverser leur encre sur le collectif ont-ils déjà assisté à un match en leur présence ? Sont-ils informés que le CUP officie également en dehors des stades en créant des cagnottes pour les enfants malades ou les plus démunis ? Ont-ils distribué des plats chauds durant l’hiver avec eux ? Permettez-moi d’en douter. Le CUP ne met pas uniquement en avant l’équipe masculine. Ils assistent également aux matchs de l’équipe féminine et l’ambiance est également au rendez-vous.

La relation avec les joueurs et le club

J’ai pu m’en rendre compte lors du match de la semaine dernière. Une relation s’est instaurée entre le collectif et les joueurs. Au-delà des célébrations ou des remerciements à la fin, les joueurs savent calmer quelques ardeurs durant la rencontre et un lien se fait entre les batteurs de mesure et les joueurs. Véritable communion, le collectif peut également compter sur le club puisque le Président Nasser El-Kaïlafi a fait revenir les ultras en tribunes et défend les supporters la majeure partie du temps, même si dernièrement il a demandé au CUP de se concerter avec la Ligue pour trouver un terrain d’entente.

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Il est à noter, d’ailleurs, que le Président était furieux du manque d’ambiance lors de la rencontre Paris-Monaco. Quand une tribune se fait l’écho de tout un stade, c’est aussi cela la force d’un collectif. Au final, cette première expérience fut totalement enthousiasmante. Je serai à leurs côtés à Saint-Denis le 08 mai prochain.

Un groupe comme le CUP est nécessaire, et ce dans chaque stade, car ils représentent leurs clubs et portent fièrement les couleurs de leurs équipes. La Ligue, bien trop laxiste sur certains sujets, devrait davantage prendre en compte l’importance d’un tel groupe parce qu’un stade vide et aphone c’est aussi, un peu, la mort du sport.

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