Retour sur le 12ème concours des compagnies

Voici une heureuse initiative du Festival d’Anjou ! Depuis plusieurs années, de jeunes compagnies théâtrales sont sélectionnées pour venir présenter leur spectacle au public du Festival ! Au vu du nombre de spectateurs assistant aux représentations, c’est un succès ! Qui dit concours, dit compétition : un jury de cinq professionnels composé cette année de Daniel Besse, auteur et dramaturge, Alexandra Ansidei, Claude Aufaure, Sophie Guillemin, comédien(nes) et de Michel Lubroso, directeur du théâtre de la Madeleine à Paris et un jury de cinq étudiants angevins composé d’Elise, Estelle, Charles, Pauline et Clara ont la lourde mission de les départager. La compagnie qui sera distinguée par le jury de professionnels se verra remettre un prix de 20000 €  et celle distinguée par le jury « jeunes » un prix de 5000 €. Le prix du meilleur interprète (féminin ou masculin) du concours d’une valeur de 1000 € sera également décerné par les professionnels.

J’ai assisté à deux spectacles du concours. Lundi  20 juin : Mme Bovary d’après Gustave Flaubert, de la compagnie La Fiancée du Requin, créée en 2012 par Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps, puis les Métronautes d’Arthur Deschamps mercredi 22 juin , les deux dans le cadre privilégié du Grand Théâtre d’Angers (adieu les soucis d’intempéries !).

Les deux pièces semblent aux antipodes l’une de l’autre. Quoique ! Les « Métronautes » évoluent dans un carcan imposé par leur époque comme Mme Bovary, même s’il ne se situe pas dans le même registre si ce n’est celui de la contrainte. En effet, dans les Métronautes, c’est l’obligation de prendre ce moyen de transport, la promiscuité, l’inconfort, le bruit, la chaleur. Pour Madame Bovary, c’est le poids des conventions, sa condition de femme, la domination masculine. Les femmes dans les Métronautes sont confrontées au dragueur invétéré, ne doutant pas de son charme, entrant en matière avec les mêmes phrases débiles, quelque soit celle à laquelle il s’adresse. Madame Bovary est victime de Rodolphe, séducteur invétéré qui a comme seul objectif celui de faire d’elle sa maîtresse alors qu’elle ne rêve que d’amour.

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Avec un décor minimaliste et par le jeu juste des comédiens, la mise en scène de ces deux pièces réussit la performance de nous transporter dans le métro parisien pour les Métronautes et dans l’univers bourgeois normand d’Emma Bovary.

Ces deux spectacles m’ont fait passer un bon moment de théâtre. Si les autres spectacles sont de la même qualité, les jurys auront fort à faire pour les départager. Sandrine Molaro est très convaincante dans le rôle d’Emma Bovary, tantôt transportée par la passion, hystérique à l’idée de renoncer à ses plaisirs ou frappée de mélancolie profonde lorsque ses amants la quittent.

Rendez-vous pour le palmarès des jurys dans quelques jours !

Par LDC

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