8 ans après l’échec de Babylon A.D avec Vin Diesel, le cinéma français tente une nouvelle fois le film d’anticipation avec Arès. Une plongée dans un Paris futuriste entre crise économique et combat de MMA. Verdict.

Réalisé par Jean-Patrick Benes, Arès nous projette dans un futur proche où la crise mondiale a mis la France en faillite. Avec 10 millions de chômeurs, l’Hexagone est devenu un pays profondément inégalitaire où les grandes multinationales font la loi et s’engraissent sur le dos des plus pauvres. Seule distraction des français : le free-fight où les combattants sont tous dopés et sponsorisés par les laboratoires pharmaceutiques. Parmi ses sportifs de l’extrême,Arès, un free-fighter devenu looser qui pour sauver sa sœur va devoir servir de cobaye pour un nouveau produit dopant. Grâce ce fortifiant, Arès va retrouver la victoire et la gloire, jusqu’à un certain point…

Joué par Ola Rapace (vu dans Skyfall et plus récemment dans la série Section Zero), Arès est cet anti-héros au corps détruit par les coups, qui fait fortement penser à Mickey Rourke dans The Wrestler. Pour ce rôle, en plus de réapprendre le français, l’acteur suédois a pris 15 kg de muscle et dû s’entraîner intensément avec le champion de Jiu-jitsu Vincent Parisi. Une préparation très rude pour embarquer dans une galère cinématographique. Car si l’idée est belle sur le papier, la mise en scène douteuse et le scénario vu et revu mettent ce long-métrage produit par Louis Letterier et au budget limité KO en 1h20 chrono.

Crise économique et cinématographique.

Se basant sur les crises espagnoles et grecques ainsi que sur la révolution de la Place Maïdan en Ukraine, Jean-Patrick Benes avait pourtant bien cerné le contexte. Malheureusement, l’univers façon cyberpunk est totalement ringard. Imaginer un Paris futuriste en plaçant des écrans géants sur la Tour Eiffel est un peu une vision dépassée de la science-fiction. Si le réalisateur dit s’inspirer des Fils de l’Homme d’Alfonso Cuarón, force est de constater que Arès est raté malgré une certaine envie. Les dialogues creux et les personnages stéréotypés alourdissent encore un peu plus la note.

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Seule satisfaction de ce film, les combats de free-fight sont assez intenses pour nous tenir éveiller. Très violents et brutaux, ces duels entre monstres sanguinaires sont relativement captivants. Le fan de free-fight peu exigeant sera sans aucun doute comblé par ce déluge de knockouts et d’hémoglobine.

Au final, Arès est à l’image de ses free-fighters: violent, bourrin et inesthétique. Le dieu de la guerre doit malheureusement battre en retraite.

Arès (FRA – 1h20)
Réalisé par Jean-Patrick Benes
Avec Ola Rapace, Micha Lescot et Helène Fillières.
En salles le 23 novembre

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