Avec La Taularde, c’est le grand retour de Sophie Marceau dans un film choc sur l’état actuel des prisons françaises.

Bonne nouvelle cette semaine on a retrouvé Sophie Marceau dans un grand rôle. Dans La Taularde réalisé par Audrey Estrougo, la célèbre actrice française se fait incarcérée dans une prison française. Un rôle sale dans un film coup de poing et malheureusement réaliste.

Un film coup de poing

La scène d’introduction nous plonges tout de suite dans le bain avec la procédure d’entrée d’une nouvelle détenue. Test salivaire, fouille au corps… Mathilde Leroy (Sophie Marceau) a droit à toutes les étapes avant d’être envoyée dans sa cellule. Une entrée en matière choc pour nous mettre tout de suite dans le bain.

Mais le pire est à venir. Avec La Taularde, la réalisatrice française Audrey Estrougo (Une Histoire Banale, Toi, Moi et Les Autres) présente au spectateur l’état actuel déplorable du système pénitentiaire français. Surpopulation carcérale, insalubrités et conditions de travail précaires des surveillants, tous les problèmes des prisons sont évoqués et traités de manière très réaliste. La Taularde veut donc frapper un grand coup et dénoncer une situation qui n’est plus tenable pour le pays des Droits de l’Homme.

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Très fort, ce film l’est peut-être par moment un peu trop. Son côté « prends ça en pleine gueule toi simple spectateurs » peut être parfois agaçant. Audrey Estrourgo joue sur la dureté, mais exagère parfois beaucoup, à l’instar de Maiwenn dans Polisse. Une mise en scène pourtant réussie qui parvient à faire ressentir une atmosphère glauque et renfermée, propre au milieu carcéral. Le travail sur le son est également intéressant.

Sophie Marceau badass

Et dans tout cela, il y a Sophie Marceau. Qui aurait cru la voir dans un film de ce genre alors qu’on est maintenant plus habitué à sa présence dans des comédies sentimentales (plus ou moins mauvaises et ringardes) ? Sans maquillage, cheveux pas lavés et vêtements sales, Sophie Marceau ne joue par les starlettes pour ce rôle. Cependant comme le film dans son ensemble, la comédienne en fait elle aussi beaucoup trop. Prenant par ailleurs énormément de place (visible sur chaque plan quasiment), elle ne laisse que des miettes aux autres actrices. Suzanne Clément (Mommy) tout d’abord qui voit son personnage en retrait à cause de l’omniprésence de Marceau. Dommage, car le personnage de l’actrice québécoise aurait mérité d’être plus développé. Une distribution assez impressionnante avec également Anne Le Ny, Carole Franck et Alice Belaïdi.

La Taularde est donc malgré quelques défauts une plongée saisissante dans l’enfer des prisons françaises. Après le brillant Des Poings Contre les Murs de David MacKenzie sorti en 2013, Audrey Estourgo nous fout vraie claque et nous fait réfléchir sur ces espaces où la liberté est totalement absente. Un film nécessaire.

La Taularde (Fr, 1h40)
Réalisé par Audrey Estrougo
Avec Sophie Marceau, Suzanne Clément et Anne Le Ny
En salles le 14 septembre

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  1. cobra

    DERRIÈRE LES MURS (*)

    Ils déboulent sur toi
    Te prennent avec violence
    Direction l’isolement
    Porte blindée pièce vide
    Blanche comme leurs blouses
    Le grand lit et les sangles de cuir
    Ça y est 
    Tu débarques en enfer
    Retour à la case départ
    Juste pour une broutille
    T’as jamais aimé l’autorité
    Enfermé en iso
    Attaché, sanglé
    Contentions aux chevilles aux poignets
    La ventrale
    C’est parti pour le grand rêve carcéral
    Violent comme un barbare
    Terrible, tragique, draconien
    Comme une victime, un infirme
    Comme un cancer qui se développe
    Et qui te rend maboule
    Ta conscience elle est morte
    Son fil s’est brisé contre le mur
    Tu vas ressortir encore plus détruit
    Comme un tueur en série
    C’est le pire des cauchemars
    Et ma pire hantise
    Ce voyage au bout de l’enfer
    Le voyage sans nom
    Matricule zéro
    L’enfer qui ne rit pas
    Qui ne connaît aucune empathie
    Qui te baise le cerveau
    Croyez-vous que je me soies assagi ?
    Non, je suis mort dans ma tête
    Je peux tout
    Pour moi tout est possible
    Je n’ai aucune barrière morale
    Dieu de ma propre folie
    Je suis fier d’être ce délinquant
    Qu’ils ont créé de toutes pièces
    Frankenstein est une pucelle 
    À côté de moi
    Ton système je le viole
    Comme ils m’ont violé
    Derrière les murs
    Ta France je la baise
    Je te laisse le droit de vote
    Je suis une bête traquée
    Jamais domestiquée
    Mon cerveau c’est du feu
    Entouré de fils barbelés
    Je te parle de meurtre
    De ce qu’ils m’ont enseigné
    Derrière les murs
    Les bavures c’est sûr
    Surveiller et punir
    Je viole l’infirmière
    Un gun dans sa chatte
    Elle me fait pas fantasmer
    Je ris comme un dément
    Du sang dans ma bouche
    Et du feu dans mes yeux
    Quand la conscience est morte
    Tu peux tout, tu crames tout
    Chez les damnés
    En Enfer tu règnes
    Pas besoin de pitié ni de ta compassion
    Là-bas, Jésus est mort
    Viens pas prendre la confiance
    Dans ma rue il n’y a que des loups
    Qui te prendront en chienne
    Car derrière les murs
    Attachés comme des chiens
    Piquouzés et sanglés
    Ils nous ont rendu fous, durs, criminels
    Comme des tueurs en série
    C’est pour ceux qu’on interne
    Ou qu’on fout à la rate
    Dont on passe à tabac l’esprit mort
    En chambre d’isolement
    Ou alors au mitard
    J’y suis resté quinze jours
    C’est vraiment pas beaucoup
    Certains font quarantaine
    Ou une année entière
    Sanglé sur la planche
    En iso la merveille
    Je prône la violence
    Cramé anti-système
    Ta France je la brûle et ton système avec
    Quand tu sors
    La solitude est ta meilleure amie
    Ton éternelle amie
    Les autres humains sont des porcs
    Des ennemis en puissance
    Mentalité de tueur
    C’est pas une chienne
    Qui viendra me montrer de l’amour
    Je n’aime pas les chiennes
    Le chien est trop aimable
    Car moi je suis un lion
    J’ai tout vaincu
    Un monstre, un tigre ou un dragon
    Que tu ne pourras jamais terrasser
    Je te dévore vivant
    Si t’as l’malheur
    De m’regarder de vers-tra
    Je suis un chien enragé
    J’ai ma force mentale décuplée
    Le meilleur des psychiatres est le meilleur de ses patients
    Y’a des musiques et des rythmes sublimes
    Qui claquent dans ma tête
    Moi, au moins, j’ai créé mon empire
    Comme tant d’autres
    Tout là-bas dans la crasse des murs
    Toi, puceau, dehors
    Tu vois rien, tu sais pas
    Reste bien loin de moi
    Je suis sans foi ni loi
    Je te dévore vivant
    Car je suis trafiqué
    J’étais cet enfant doux
    Qu’ils ont brusqué à mort
    Derrière mes sourires
    Un coeur froid comme une lame
    Pas d’amour
    Juste la rage derrière les murs
    Et un monstre de solitude qui vit à cent mille
    Ailleurs, déjà mort et en paix.

    G.D. Mai 2014

    (*) « c’est bien, mon frère » L.I.M via Facebook

    je n’ai pas vu le film, juste la BO, ça m’a suffit. Il faut vivre la prison, l’HP ou les UMD pour pouvoir en parler sans idées toutes faites. Ces expériences se vivent, mais ne se jouent pas. Lire plutôt le livre magistrale de Claude Lucas « Suerte ou l’exclusion volontaire ». Là on voit la prison vécue. Bien plus profond qu’un simple film.

    quand au message final, il sera positif : « peace on planet earth »

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