Critique du film de Safy Nebbou, Dans les Forêts de Sibérie

Adapté du récit éponyme de Sylvain Tesson, Dans les Forêts de Sibérie réalisé par Safy Nebbou se place comme le Into The Wild français et donne envie de partir loin, très loin…

Aventurier et écrivain, Sylvain Tesson est l’auteur de nombreux livres et romans sur l’alpinisme et le voyage. Salué par le milieu littéraire et récipiendaire de nombreux prix comme celui des Hussards reçu en 2105 pour son dernier roman Berezina, Tesson est un auteur dans la veine de Gérard de Nerval et Jean-Christophe Ruffin. Publié en 2011 et récompensé par le prix Médicis du meilleur essai, Dans les Forêts de Sibérie se présente sous la forme d’un carnet d’ermitage qui raconte le périple de S.Tesson lors de son séjour solitaire pendant près un an dans un coin reculé du lac Baïkal. C’est donc ce récit que Safy Nebbou va adapter à l’écran pour son nouveau film, 4 ans après Comme un Homme, drame familial avec Charles Berling et son fils Emile. Pour jouer le rôle de l’aventurier solitaire, le choix s’est porté sur Raphaël Personnaz, figure montante du cinéma français après ses prestations remarquées dans Quai d’Orsay et L’Affaire SK1.

https://youtu.be/stZjwEOjJCA

Dans les Forêts de Sibérie commence simplement, mais efficacement. On rentre tout de suite dans le vif du sujet et on embarque en compagnie de Teddy (R.Personnaz) loin du bruit du monde sur les rivages du lac Baïkal. Tout de suite le décor est planté, le lac gelé, la cabane où vivra le héros durant cette aventure, tous les éléments du décor sont présentés pour qu’on apprenne vite où nous sommes et comment va se dérouler l’aventure. On plonge facilement dans le quotidien de Teddy et on découvre en même temps que lui la vie coupée du monde en pleine toundra. Ainsi, Dans les Forêts de Sibérie peut se voir comme un récit sur l’apprentissage et la découverte. On doit dans ce milieu reculé tout réapprendre : se chauffer, se nourrir et s’occuper. Pendant toute la première partie du film, on reste seul en compagnie du personnage, on suit son installation et les nombreux tracas (notamment avec un ours – Coucou The Revenant) qui vont avec, mais aussi les joies et le plaisir de se retrouver loin de la frénésie du monde occidental.

La seconde partie est quant à elle bien différente et se détache du récit original de Sylvain Tesson. Safy Nebbou a voulu en en effet introduire un second personnage, sûrement par peur que le spectateur s’ennuie de voir pendant 1 h 45 uniquement Personnaz à l’écran. Ce protagoniste est un russe en cavale qui est caché dans la forêt depuis de nombreuses années. Il va au cours du film rencontrer Teddy et ils vont apprendre à se connaître et vivre ensemble. Légèrement caricatural, ce personnage russe donne certes un second souffle au film, mais on peut se poser la question de savoir s’il était forcement nécessaire. Rester fidèle au carnet de l’auteur aurait sûrement suffi, surtout après des films tels que All is Lost de J.C Chandlor avec Robert Redford qui prouvent qu’on peut faire un film avec un seul et unique personnage.

Dans les Forêts en Sibérie reste pour autant un très bon long-métrage sur la recherche de soi. Magnifiquement filmé et mis en scène grâce à une photo impeccable, ce film nous procure des sensations de liberté indescriptibles. Raphaël Personnaz fournit encore une fois une excellente prestation et arrive à lui seul à porter le film (est-ce qu’on aurait trouvé le DiCaprio français ?). Porté par la sublime musique d’Ibrahim Maalouf, le long métrage de Nebou se place comme un film d’aventure qui nous transpose et qui le temps d’1 h 45 parvient à nous faire oublier notre vie de citadin. Dépassant le simple film écolo, Dans les Forêts de Sibérie est une ode à la liberté qui se déguste sans modération.

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Dans les Forêts de Sibérie (FR, 1h45)

Réalisé par Safy Nebbou

Avec Raphaël Personnaz et Evgueni Sidikhine

En salles le 15 juin.

By PAP

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