Notre Interview de Georgio entre deux tours à la Défense.

Après sa performance au Festival Chorus, le rappeur Georgio nous a accordé un peu de son temps pour une discussion autour d’un verre.

Alors ce concert ?

Georgio: Ouais, c’était cool, j’ai bien kiffé, j’ai pris beaucoup de plaisir.

Et faire un concert à La Défense, le temple de la finance, plutôt habituée aux costumes-cravates ?

Ça faisait longtemps que je n’étais pas venu, depuis l’été dernier pour être précis. J’étais déjà programmé au Festival. Moi je vois ça comme un quartier festif, l’esplanade, il fait beau. C’est une ambiance estivale et j’aime bien l’été à Paris.

La saison des festivals pour toi, ça représente quoi ?

J’apprécie beaucoup. On va en faire pas mal cet été avec l’équipe. Il y a des ambiances différentes à chaque festival et en même temps tout le monde se retrouve ; des vieux potes, des artistes que tu kiffes. On peut partager des sons et ça, c’est mortel. Dans les concerts, dans le sens date fixe, il y a quelque chose de plus intimiste. Par exemple quand j’ai fait la Cigalle, les gens n’étaient là que pour moi, tu peux dépasser un peu au niveau du temps… Ici c’est un peu plus cadré, mais ça reste mortel.

Et par rapport à ce circuit des festivals, tu arrives à favoriser, créer des collaborations ?

Ouais, ouais, par exemple avec Oxmo, on va se voir ce soir. On a déjà fait quelques choses ensemble. On a partagé un plateau à Nantes, pour Hip-Hop Session.

Dans ton concert tu parlais justement d’Oxmo et The Pharcyde, est-ce que ça t’a porté ? On écoutait ça jeunes, c’est un peu avec eux qu’on a découvert le rap.

Oxmo j’ai découvert très jeune, l’Enfant Seul c’est mon morceau. The Pharcyde, c’est un groupe auquel je me suis intéressé quand j’étais dans un délire plus puriste. Vers 16-17 ans, je commençais à écouter des prods de J-Dilla et je suis tombé sur The Pharcyde.

LE morceau de Georgio

Je remercie les anciens parce que je suis avant tout un grand fan de rap et j’ai toujours trouvé ça un peu bête ceux qui disent « je n’écoute pas de rap français ». Ça me fait plaisir de pour voir partager mes influences.

Par rapport au rap actuel, toi et d’autres, vous reconnaissez le travail de l’ancienne génération, vous vous situez où ?

On est dans un nouvel âge d’or du rap clairement. Les JoeyBadass, les Future, les Young Thug, c’est la folie. Je n’ai toujours pas collaboré avec eux, mais Basquiat, le mec qui a produit Christ Conscious sur l’album B4.DA.$$ de Joey Badass, a produit un morceau sur Bleu Noir. Je l’avais contacté directement par mail.

La tuerie de Basquiat sur 6 avril 1993

Par rapport à moi, je ne suis absolument pas dans un esprit de concurrence avec les autres. Je fais ma musique, mes concerts, je reste avec les miens et voilà.

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Pour revenir au Festival, tu assistes à beaucoup de rencontres de genre ; de ton côté, comment s’est passée ta rencontre avec Fauve ?

Ils cherchaient une première partie Rap. C’était en 2013, je venais de sortir mon premier EP avec Hologram Lo’, Soleil d’Hiver. On s’est rencontré, on a bu des bières et on est devenu potes. Ensuite ils ont sorti leur premier album et m’ont invité sur Voyou, ça s’est fait au feeling.

Comment tu vis l’engouement que la collab et ton premier EP ont entraîné ? On pense notamment à la campagne KissKissBankBank.

C’est assez spécial. Je suis très flatté et extrêmement fier d’un côté, mais de l’autre, j’ai en permanence la tête dans le guidon. Je ne réalise pas trop, car je ne m’arrête pas.  Après KissKissBankBanK, j’ai été en studio directement, je me suis enfermé. J’ai fait l’album, une fois sorti, j’ai commencé les concerts. D’ailleurs le premier concert était le soir de la sortie de l’album. J’ai tout le temps charbonné. Là je suis en tournée et je prépare le prochain album.

La génération de l’Entourage, Nekfeu, TSR, c’est quoi pour toi ?

Quand j’ai commencé le Rap, TSR était ma plus grosse influence. Le projet Flaque de Samples m’a beaucoup influencé.

Est-ce que tu te rends compte que des mecs comme TSR ne sont pas très connu malgré leur talent et leur carrière et qu’aujourd’hui, en très peu de temps, tu as beaucoup plus d’influence qu’eux ?

Hugo TSR est tout même très connu chez les vrais amateurs de rap. Après, moi je suis également plus ouvert dans mes sons. Hugo est dans un truc différent donc je ne peux pas me comparer à lui. On n’a pas le même âge, on ne fait pas la même musique et nos musiques ne racontent pas les mêmes choses.

Tu cherches peut-être plus la reconnaissance que des rappeurs de son type ou comme AlKpote qui restent dans le côté underground ?

J’ai un put**n de problème d’ego ou de reconnaissance sinon je ne ferai pas ce genre de musique. Ma musique est très personnelle, c’est une vraie thérapie pour moi.

Est-ce que tu pourrais changer de type de musique, évoluer pour plaire comme d’autres artistes peuvent le faire ?

Pas du tout, je ne veux pas me falsifier. J’ai peur de l’échec, mais comme ma musique est intimiste quand j’écris je ne pense pas aux autres. J’ai qu’une seule chose en tête : me vider, cracher ma rage, crier ma rage.

Je suis un put** d’anarchiste, je ne sais pas où je serai dans 3-4 ans. J’ai envie de durer dans le rap, mais pour le futur on ne sait pas ce qui peut se passer. Pour le moment, je profite.

Comme une balle, avec Nekfeu, est très orientée sport et plus particulièrement ? « Ici , c’est Paris », ça te parle ?

À fond, j’aime bien le foot. Pour moi c’est un moment convivial, si je vais au Parc, ça va être avec des proches, si je mate un match ça va être avec mes potes. Tu te retrouves autour de l’espoir de la victoire et tu partages un vrai moment. C’est ce qui me plaît dans le football. Une partie de ma famille vient d’Angers, donc je suis partagé haha.

Merci Georgio et à la prochaine.

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Tags Interview Rap

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