Retour sur A tort et à raison

Mardi soir au Château du Plessis-Macé, retrouvailles exceptionnelles entre Michel Bouquet et le public du festival www.festivaldanjou.com qui pour l’occasion a rempli intégralement les gradins.

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C’est dans une pièce très forte de Ronald Harwood, dramaturge et scénariste, qu’il nous a donné rendez-vous. Il fait face à Francis Lombrail. Nous sommes en 1946, à Berlin, peu de temps après la fin de la deuxième guerre mondiale. Les vainqueurs ont lancé une campagne de dénazification des artistes. La question est de savoir qui a collaboré avec les nazis pendant cette période noire. Le célèbre chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler, directeur de la Philarmonie de Berlin, incarné par Michel Bouquet, doit répondre à cette question. Et la réponse n’est pas oui ou non. Le manichéisme dont fait preuve le commandant Steve Arnold dans son interrogatoire devrait conduire à une réponse à deux options. Mais ce n’est pas si simple. Car effectivement, le grand musicien a souhaité mettre la musique au-dessus des considérations politiques et a composé avec son environnement. Il a aidé à sauver des juifs mais s’est compromis en étant le chef d’orchestre référent d’Hitler, à son corps défendant.  Dans sa lutte à prouver son innocence, il est soutenu par une femme (Juliette Carré, son épouse à la ville depuis 50 ans) dont la fille et le gendre, pianiste de talent ont été sauvés par  l’intervention de Wilhelm Furtwängler mais finalement déportés,  Emmi la secrétaire du commandant, Margaux Van Den Plas et le lieutenant qui assiste le commandant pendant l’interrogatoire, Damien Zanoli.  Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ils sont mus par l’amour de la musique et l’admiration qu’il porte à ce grand chef.  Alors qu’ils sont juifs. Un si grand homme ne peut rien avoir à se reprocher. C’est justement cette certitude que le commandant met à mal. Et avec hargne et vigueur, avec un manque de respect évident pour l’artiste. Il a évidemment usé de son talent et de sa notoriété pour maintenir son statut pactiser avec les nazis. C’est avec la même vigueur et la même hargne mais avec politesse, que le musicien défend sa thèse et sa position d’être entré en résistance. La musique devait rester au-dessus de tout soupçon et en aucun cas être au service de la tyrannie. Il a ainsi servi son pays. Le jeu de Michel Bouquet nous en a convaincus.  La pièce est en tournée jusqu’en janvier 2017. Je vous laisse donc vous faire votre propre opinion.

Par LDC

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