Je vous teasais déjà dans l’article Injustice 2 – Un nouveau monde à construire qu’il était fort probable qu’une critique des premiers numéros d’Injustice sorte… Eh bien c’est chose faite !

Le premier cycle d’Injustice vaut-il vraiment le coup ? Qu’est-ce qui rend cette série exceptionnelle ? Nous allons tenter de répondre à ces questions juste en dessous. Soyez bien attentif, c’est parti ! Petite indication : seuls des spoils concernant le premier tome sont à attendre

Qu’est-ce que ça raconte ?

Si vous ne le savez pas (et que vous n’avez jamais joué à aucun jeu de la licence Injustice) Superman est devenu un dictateur ayant imposé sa domination au monde à l’aide d’alliés divers et variés (voir d’anciens ennemis pour tout vous dire). Pourquoi a-t-il fait cela ? Eh bien afin d’apporter une paix « véritable et durable » à la Terre en n’hésitant pas à utiliser les moyens les plus bas pour y arriver. Vous devez sans doute vous demander comment le dernier fils de Krypton et héros respecté de tous a pu descendre si bas. Eh bien c’est ce que propose de nous faire découvrir la série de 11 tomes Injustice – Gods Among us en explorant les cinq années qui précèdent les moments du jeu vidéo.

L’événement à la base de tout qui a poussé Clark à devenir un despote égoïste et surprotecteur n’est autre que (SPOILER ALERT MAIS ON VOUS L’EXPLIQUE DES LE CHAPITRE 1) l’assassinat de sa bien-aimée Lois Lane. Le Joker s’étant plus ou moins lassé d’embêter continuellement et exclusivement la chauve-souris a décidé de changer de cible et de s’attaquer à l’homme au S rouge, le poussant à tuer de ses propres mains sa bien-aimée … et son enfant à naitre (Lois attendant un enfant) ! En plus de cela, le Joker avait décidé pour pousser le vice à son extrême de lier une bombe nucléaire aux battements de cœur de Lois. Si son cœur devait s’arrêter la bombe se déclencherait. C’est malheureusement ce qui s’est passé. La bombe s’est déclenchée juste après le décès de mademoiselle Lane ce qui rasa par la même occasion la cité de demain : Metropolis. Pris d’une rage folle Sup’ retrouva le Joker qui était enfermé à la prison de Gotham en plein interrogatoire avec Batman et lui arracha le cœur … C’est donc à partir de ce moment-là que la descente en enfer de Superman a commencé …

Injustice

Maintenant que le contexte est bien explicité, vous aurez remarqué que le craquage de Superman (cet homme pur et intouchable qui n’avait « jamais » exécuté personne) changera pour toujours l’avenir de la Justice League, sa relation avec son meilleur ami Batman et pire que tout : lui-même. Ne voulant pas que d’autres situations comme celle de Metropolis se reproduisent, Superman décida d’imposer la paix par plusieurs moyens (que je ne vous citerais pas tous) dans le but de protéger la Terre et ses habitants. Malgré des idées nobles, les actions entreprises par l’homme d’acier et ses sujets sont loin d’être très humanistes comme ils voudraient le prétendre. « Compassion et Amour » ne sont plus les leitmotiv de M.Kent mais ont été remplacés par d’autres : « Terreur et Oppression ».

Scénario et Dessin

La série Injustice a été réalisée par un grand nombre de scénaristes et de dessinateurs. Au scénario, on pourra retrouver Tom Taylor (All New-Wolverine, Earth-Two …) sur les 6 premiers tomes (rappelez-vous, je vous avais déjà parlé de lui) et pour les 7 derniers Brian Buccelato (The Flash, Detective Comics …). Alors, que penser du scénario en général ? Le choix qui avait été pris par ce collectif était de raconter l’histoire en plusieurs parties, découpées elles-mêmes en années (Ex : Le tome 1 correspondant à l’année 1 partie 1). Ce découpage pouvait paraître intéressant permettant aux lecteurs de se situer temporellement parlant. Cependant cette approche était loin d’être nécessaire. Grand nombre de séries de comics n’ont pas eu besoin de faire cela pour tenir en haleine le lecteur. Surtout en sachant que diverses références ont été insérées tout au long de la série rendant les indications sur chaque volume plus superficiel qu’autre chose. Mais bien entendu ce n’est pas un point négatif à proprement dit, et cela n’impact pas la qualité de l’œuvre.

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Toutefois, de « réels » points négatifs sont à mettre en évidence et qui sont directement reliés à la qualité en dents de scie de l’ensemble du run de Taylor et Buccelato. Là où il était intéressant de contempler les deux premières années du règne de Superman où l’évolution du personnage était la plus présente (pour ses camarades et lui-même), les scénaristes sont vites descendus dans une redondance scénaristique dès l’année trois. Pour ma part, j’ai considéré que le seul but de cette répétition était de faire apparaitre et affronter les êtres les plus puissants du monde de DC Comics. Par ailleurs, on pourrait résumer chaque année comme suit : Batman n’abandonne pas → Trouve de nouveaux alliés (tout comme Superman) → Perd, mais se relève.

D’un autre côté, le développement des personnages représente la partie la plus intéressante du récit. Je pense particulièrement à Harley Quinn et Damian Wayne qui ont (SPOILER ALERT) tous deux changé de camps au cours de la première année. Qui aurait pu prévoir que Quinn allait devenir une gentille et Damian un membre du régime allant jusqu’à couper les ponts avec son père ? Personnellement pas moi. Mais comme je le disais ce n’est pas tant leur changement de camp qui est marquant mais plus les évolutions qui s’opèrent dans leur manière de penser au cours des cinq années postInjustice. Taylor et Buccelato ont vraiment fait un bon travail sur ce point-là, et je ne vous parle pas d’autres héros/méchants qui ont, eux aussi, eu le droit à une exploration narrative intéressante (comme Hal Jordan que je vous laisserai découvrir au cours de l’année deux).

Un autre point qui me semble bon d’évoquer est celui concernant la quantité extrêmement importante de décès. Le nombre de personnages connus du grand public qui se font assassiner est pour la majorité marquant et permet d’illustrer de la meilleure des façons le passage de la « lumière » aux « ténèbres » de nos « héros ». Cette opposition du bien et du mal est très bien mise en évidence avec celle qui a lieu entre le camp de Clark et celui de Bruce qui se font une lutte sans merci au cours de ces cinq années. Les deux protagonistes partant des mêmes sentiments l’un envers l’autre le respect et l’amitié pour évoluer chacun vers une voie différente : la haine pour Superman et la déception pour Batman. Au cours du récit vous pourrez donc assister à leurs confrontations idéologiques et sentimentales afin de pousser l’autre à abandonner son projet, se résigner et rejoindre leur équipe. Cependant, leurs discours deviennent de plus en plus répétitifs au fur et à mesure que l’histoire avance, ce qui devient de plus en plus lassant pour tout vous dire.

Du côté du dessin, un grand nombre de dessinateurs a travaillé sur Injustice. Le problème principal avec un collectif de dessinateurs est qu’on se retrouve avec de très nombreux styles de qualité plus ou moins équivalente. Cela a pour effet de rendre la lecture assez dérangeante pour le lecteur qui se retrouvera avec 2-3 dessinateurs par chapitre. Mais d’un autre côté chacun trouvera le dessinateur qui lui conviendra. Personnellement, j’en ai trouvé deux. Il y a donc Bruno Redondo (dont je vous parlais déjà dans l’article sur Injustice 2) et Jheremy Raapack qui, malgré sa présence sur très peu de chapitres de la série Injustice, a su retranscrire une sorte de malaise au travers de son dessin qui selon moi collait parfaitement avec l’atmosphère d’Injustice. Bien entendu, on ne peut pas être fan de tous les dessinateurs présents et ceux dont je suis le moins fan sont Mike S.Miller et Tom Derenick (Venom, 52 …).

Incontournable ou pas ?

Il est temps de répondre à la question centrale de cet article : cette série de comics vaut-elle la peine ou non ? Eh bien vous vous doutez de ma réponse si vous avez lu mon article sur Injustice 2, elle se résume bien entendu en un mot : oui ! Malgré une qualité très variable entre les différents numéros, cette histoire est vraiment des plus prenantes. Elle a la force d’éviter de tomber dans les travers des séries principales de DC Comics traduite par des morts qui ne sont jamais éternels. Et comme je vous le disais, elle a la faculté de nous faire réfléchir quant à l’impact de nos décisions si on se mettait à la place des titans aux pouvoirs illimités qui agissent au travers des pages de ce comics.

Il m’est arrivé pour ma part de débattre longuement avec des amis pour savoir si les actes de Superman étaient nécessaires ou non, ou si Batman n’était pas simplement un obstacle à la véritable paix. Liberté ou domination ? Dictature ou démocratie ? Superman ou Batman ? Vous allez vous poser un grand nombre de questions à chaque tome, et si vous le voulez je serais très heureux de débattre avec vous. Pour conclure, je vous invite à vous faire votre propre avis en lisant chacun de ces numéros. Je vous remercie d’avoir lu cet article (très long) et vous souhaite une bonne découverte d’Injustice Gods Among us.

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