Notre interview du champion français, Jeremy Stravius aussi discret dans la vie que génial dans les bassins.

Un mois après les Championnats de France et ses titres sur 100m nage libre, 200m nage libre et le 100m papillon, nous avons voulu prendre des nouvelles de Jeremy Stravius. Personne discrète, Stravius est pourtant l’un des meilleurs nageurs du monde au monde en ce moment. À quelques mois des JO à Rio, rencontre…

Cela fait un mois que les championnats de France se sont déroulés. Comment ça s’est passé depuis ?

Jeremy Stravius : Ça s’est bien passé ! La reprise de l’entraînement a été plus facile. J’ai été beaucoup sollicité, mais j’essaye de faire le minimum pour me préserver pour les JO. Là on remet une couche d’entraînement jusqu’aux championnats d’Europe avant une approche plus spécifique jusqu’à Rio pour bien préparer les courses olympiques.

Vous pensez déjà aux Jeux olympiques ou vous vous focalisez d’abord sur les Championnats d’Europe ?

Jeremy Stravius : On pense d’abord aux entraînements. Les championnats d’Europe arrivent vite, je ne les prépare pas forcément, mais je vais essayer de faire de bonnes courses là-bas et m’imprégner de l’équipe de France en vue des jeux.

Justement lors des CHF on a vu que la concurrence entre les nageurs est de plus en plus forte. Comment se passent les relations entre nageurs au sein de l’équipe de France ?

Jeremy Stravius : On ne s’est pas vu énormément cette année à part lors d’un stage en septembre. Je ne les connais pas tous vu qu’il y a quelques nouveaux cette année. Juste après les euros on aura un rassemblement à Marseille, on verra comment cela se passe.

Y a-t-il des rivalités avec d’autres nageurs du team France ? On pense notamment à celle entre vous et Camille Lacourt ?

Jeremy Stravius : Plus maintenant en tout cas vu qu’on est plus sur le même type de course. Ce n’est plus de la rivalité aujourd’hui. Il s’est passé quelque chose aux championnats de France qui fait que je suis devenu un peu le rival de Marseille. J’entends toujours des commentaires un peu maladroits, mais ça ne changera rien pour moi en tout cas.

Aujourd’hui, vous êtes un peu le leader de l’équipe de France. Est-ce que ce statut vous l’assumez et est-ce que vous avez envie d’avoir ce statut ?

Jeremy Stravius : Non, je l’ai toujours dit il n’y a pas de leader en équipe de France. Il y a des nageurs meilleurs que d’autres, car ils ont des chances de médailles, mais il n’y a pas de leaders. Il y a un capitaine, ce sera toujours Fabien Gillot. Nous, on essaye de faire le travail individuel et collectif. Leader je ne l’ai jamais été, je ne le serais jamais et cela me convient parfaitement.

Vous êtes un nageur moins médiatique que les autres. Est-ce que cela vous aides à vous concentrer et dans la préparation de vos courses ?

Jeremy Stravius : Oui c’est sûr et puis je suis moins attendu. De mon côté ça aide, car je n’aime pas forcément être mis en avant ou être l’homme à abattre. Cette année, j’ai montré que je serais présent, mais Flo (Manaudou) avait lancé les paris en voulant faire le 100 m, cela ce n’est malheureusement pas bien passé pour lui, mais ça m’a permis d’être en position d’outsider et j’aime bien cette situation.

Vous avez gagné tous les titres possibles. Qu’est-ce qui vous motive encore à continuer ?

Jeremy Stravius : Je me dis que je n’ai pas encore tout gagné. Les objectifs sont différents chaque année et c’est cela qui me motive. Je me sens bien dans mon club et je n’ai pas envie d’arrêter maintenant. Je pense que j’ai encore des choses à prouver.

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Vous ne pensez pas donc encore à l’après-carrière ?

Jeremy Stravius : Non, pour l’instant je pense à Rio.

Lors des JO, vous êtes notamment aligné sur 100 m. Est-ce que vous pensez déjà à une stratégie de course ou c’est encore très loin ?

Jeremy Stravius : Il faudra attendre encore un petit peu, je pense. Les sélections américaines ne sont pas encore connues, on ne connaît donc pas encore tous les participants. Je n’ai pas de stratégie face aux autres, mais envers moi oui. J’essaye déjà de voir là où je peux m’améliorer après on verra pour les adversaires, c’est encore un peu tôt.

Michael Phelps sera aux JO. Qu’est-ce vous pensé de lui et de son retour ?

Jeremy Stravius : Je ne sais pas si on peut parler de retour, il est là il est pas là… ce gars fait beaucoup parlé de lui, il a vite retrouvé son niveau avec des perfs mondiales. Ces courses ne sont pas les miennes à part sur le 4×100. En tout cas sa longévité est assez impressionnante. Tenir à ce niveau pendant des années c’est énorme. Chez nous en France, on voit des gars qui s’arrêtent très tôt.

Vous avez une idole ou un modèle ?

Jeremy Stravius : Non plus maintenant. Quand j’étais gosse, Il y avait des gars comme Aleksandr Popov. Mais Il faut faire son propre chemin et faire sa propre natation. Essayer de moderniser ce sport comme le font McEvoy et Magnussen. Je me dis que j’ai peut-être ma place donc à moi de me la faire.

Quelle est votre nage favorite ?

Jeremy Stravius : J’aime bien le crawl. Maintenant le dos je n’en peux plus, même à l’entraînement je déteste la nager. J’ai également pas mal d’affinités avec le papillon que je nage sur certains championnats pour changer du crawl.

A en regarder votre compte Twitter, vous avez l’air d’être fan de basket et notamment de NBA

Jeremy Stravius : Oui cette année je suis un peu plus que d’habitude. Il y a pas mal de joueurs qui m’impressionnent et notamment Stephen Curry. Quand on était à Orlando, on est allé voir un match et le show à l’américaine est assez dingue.

Enfin pour terminer, est-ce qu’avant les courses vous écoutez de la musique ?

Jeremy Stravius : Oui j’écoute de la musique pour me motiver. Pas avant la course, mais plus lors du trajet ou pendant l’échauffement. Je n’ai pas de morceau en particulier, j’écoute plus les musiques du moment principalement électro.

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