Critique du film La Couleur de la Victoire

En cette année olympique retour sur l’une des éditions les plus marquantes : les JO de 1936 à Berlin avec ce biopic sur l’athlète Jesse Owens: La Couleur de la Victoire. Un film de sport qui a rendez-vous avec l’Histoire.

Jesse Owens est sûrement l’un des plus grands sportifs que l’olympisme ait connus. Son parcours jusqu’aux Jeux olympiques de Berlin méritait en effet à lui seul un biopic. Originaire de Cleveland (la même ville que LeBron James, même si LeBron est né à Akron) en Ohio, Owens montre rapidement des qualités de vitesse et de course impressionnantes. Arrivé le temps d’aller à l’université à l’Ohio State University et rencontrera  Larry Snyder, l’entraîneur qui le conduira jusqu’à Berlin. À partir de ce moment-là, Owens va entrer dans la légende notamment lors du Big Teen Championship à Ann Arbor en 1995 où il va battre 3 records du monde en une seule et même journée. Dans une Amérique toujours marquée par le racisme, cette victoire représente tout un symbole. Un an plus tard en pleine ascension de l’Allemagne nazie d’Hitler, Jesse Owens parvient à décrocher 4 médailles d’or au cours des épreuves d’athlétisme. La plus marquante restera celle du saut en longueur face au redoutable Carl « Luz » Long, symbole et figure de la race arienne. Totalement en désaccord avec l’idéologie Nazie, Long va entretenir une longue amitié avec son concurrent de l’époque Jesse Owens.

C’est tout cela que tente de raconter La Couleur de la victoire. Réalisé par Stephen Hopkins le film passe en revue l’histoire de Jesse Owens, de son entrée à la fac jusqu’à ses 4 médailles d’or avec les États-Unis aux JO de 1936.   Principalement réalisateur pour le compte de  séries depuis 2007, Hopkins avait tourné quelques longs-métrages plus ou moins oubliables tels que Perdus dans l’Espace (avec Matt LeBlanc) ou bien plus récemment Moi, Peter Sellers en 2003 et les Châtiments en 2007. C’est un biopic, il ne faut donc pas s’attendre à voir de l’originalité. On a donc droit à une construction très classique dans la mise en scène, alternant exploits sportifs et moments plus intimistes. Cependant il y a une chose que le cinéaste arrive bien a retranscrire c’est la conséquence et la portée de la victoire sportive au combien politique à cette époque dans une Amérique très inégalitaire sur le plan racial. Dans La Couleur de la Victoire, Hopkins ne s’intéresse que très peu aux courses d’athlétisme, elles durent à l’écran, le même temps qu’un sprint à savoir entre 10 et 20 secondes. Oubliez donc les ralentis (vous n’échapperez pas à quelques-uns tout de même), ce film se concentre sur la portée et la symbolique des victoires d’Owens. Histoire de traiter le sujet dans son ensemble, le réalisateur va s’intéresser au débat de l’époque sur la participation ou non des USA à ces JO. On a donc droit de suivre les tractations qui ont lieu entre le comité olympique américain et les dignitaires nazis et notamment avec le Joseph Goebbels. Loin d’être mémorable, cette partie a le mérite d’être intéressante à suivre. Jeremy Irons dans le rôle d’ Avery Brundage y est impeccable comme toujours.

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Malheureusement, on en dira moins de Stephan James (vu dans Selma) qui a été choisi pour incarner Jesse Owens. Froid et manquant cruellement de charisme (le sourire légendaire d’Owens est totalement absent), l’acteur ne dégage aucune âme et aucune envie de s’y attacher.

La Couleur de la Victoire est donc un film à voir si vous voulez connaître le parcours de Jesse Owens et de la portée de ses victoires, 3 ans seulement avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Très classique dans sa mise en scène et avec un acteur principal un peu froid, le film de Stephen Hopkins s’apprécie tout de même sur certains points. Un grand et bon moment d’Histoire à quelques jours de Rio.

La Couleur de la Victoire (USA, 1h58)
Réalisé par Stephen Hopkins
Avec Stephan James, Jason Sudeikis et Jeremy Irons
En Salles le 27 juillet

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