Larbi Ben Barek est le joueur à avoir porté le maillot de l’Équipe de France le plus longtemps avec 15 ans et 10 mois. Pourtant beaucoup ignorent l’existence même de la perle noire.

Larbi Ben Barek, c’est l’histoire d’un footballeur marocain ayant eu une carrière longue de 17 ans et ayant marqué durablement son époque. Après avoir débuté le football à 14 ans, très rapidement, les exploits du joueur traversent la Méditerranée. À 20 ans, l’Olympique de Marseille réalise un gros coup en signant le joueur.

À peine arrivé, il dispute son premier match en Équipe de France (Maroc sous protectorat français) à Naples contre l’Italie. Dans une ambiance fasciste à souhait, les Italiens sifflent les Français comme jamais et notamment Larbi Ben Barek. En réponse à cela, le marocain chantera la Marseillaise en étant complètement possédé. Cette éclatante réponse fera de lui l’un des favoris du public français quasi instanément. Durant ces 90 minutes, il sera, au même titre que Raoul Diagne (d’origine sénégalaise), continuellement sifflé par les napolitains.

Après un retour à l’USM de Casablanca pour cause de Seconde Guerre Mondiale, Ben Barek est ensuite recruté au Stade Français. L’équipe parisienne décide de former une équipe All-Stars. Cette période de l’après-guerre sera la plus glorieuse l’équipe avec Ben Barek pour briller sur le terrain et le génie de Helenio Herrera au coaching (inventeur du Catenaccio). Avec cette doublette magique, le club montera jusqu’en première division et enchaînera deux saisons à la 5e place dans l’élite.

En 1948, c’est l’Espagne qui réclame le génial milieu offensif. Plus sélectionné en Équipe de France, le joueur s’ennuie quelque peu et le haut niveau lui manque. L’Atlético Madrid arrivera à ses fins recrutant Ben Barek pour un montant record à l’époque en Liga. Le club de la capitale espagnole claque tout de même 17 millions de francs pour un joueur de 31 ans ! L’annonce du transfert est vécue comme un véritable scandale en France.

« On peut vendre la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe, mais Ben Barek jamais ! »

En Espagne, Ben Barek retrouve son ancien coach Helenio Herrera. Il formera avec ses coéquipiers de l’époque la tristement célèbre Delantera de Cristal. Aussi géniaux soient-ils, les attaquants de l’Atletico, Juncosa, Escudero, Pérez Paya, Carlsson et donc la Perle Noire étaient régulièrement blessés. En quatre saisons chez les Colchoneros, Labri fera le doublé en championnat en 1950 et 1951. Il remportera également la SuperCoupe d’Espagne en gagnant 2-0 face au Barça en 1952. Cette période espagnole où il inscrira 63 buts en 126 rencontres lui aura permis d’avoir enfin la reconnaissance internationale.

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Il signe alors à l’OM et y restera deux saisons. Son plus grand moment lors de cette dernière parenthèse olympienne sera sans doute sa dernière sélection en Equipe de France. Lors d’un match France-Afrique du Nord, Ben Barek illumine le terrain de sa classe et permet à l’Afrique du Nord de remporter la rencontre 3-2. Le Parc des Princes réclament, littérallement, la légende. Il jouera donc son dernier match sous le maillot de l’Équipe de France le 16 octobre 1954.

« Un authentique phénomène doté d’une classe prodigieuse, d’un toucher de balle merveilleux et d’une grande intelligence de jeu. » – Ramon Melcon

Après 1955, le joueur joue de manière plus confidentielle à l’Union sportive musulmane Bel-Abbès, à FUS Rabat puis en Belgique. Il termine sa carrière professionnelle avec 299 matchs et 151 buts entre 1938 et 1955. Malgré tout son talent, le joueur n’aura jamais vécu comme une star. Devant nourrir sa nombreuse famille, expropriée par le Maroc et ayant connu la perte de deux enfants, la vie privée de Ben Barek n’aura pas été un long fleuve tranquille.

Oublié au fil des années par le monde du football, c’est Pelé qui lui rendra le plus grand des hommages en 1976. En visite au Maroc, le grandissime brésilien remettra un maillot de Santos à la Perle Noire et dira notamment : « Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le Dieu ». Survivant grâce à une pension retraite versée par la France, Ben Barek mourra seul, chez lui, le 16 septembre 1992. Son corps ne sera retrouvé qu’une semaine plus tard… Technique et très talentueux, il reste l’un des plus grands symboles des destins brisés par la Seconde Guerre Mondiale. Il aura passé les meilleures années sportives de sa vie à jouer USM de Casablanca.

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