Portrait d’un fou fourieux du MMA et de la vie en général, Lee Murray.

Combattant professionnel ayant poussé jusqu’à l’UFC et cerveau du plus gros braquage de l’Histoire de la Grande-Bretagne. Il est le seul homme sur Terre à pouvoir sereinement appeler Poutine « mon petit baltringue ». Lee Murray Mesdames et Messieurs.

Voici la vie d’un homme qui a décidé de calquer son existence sur une partie de GTA à 6 étoiles.

 Lee Murray Braquage

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont une paire de burnes chargées, et ceux qui creusent. Nous, on creuse.

Lee grandit seul avec sa mère et sa sœur, le père ne revenant que très sporadiquement de son travail dans les Canaries. Lorsqu’il se montrait ça n’était généralement pas pour distribuer les bonbons, plutôt les bourre-pifs. Un père violent et terrifiant pour Lee Murray, qui se constituera en réaction une personnalité complètement démente et dénuée de toute notion d’autopréservation : il se lance dans le trafic de drogue dans les rues de Londres en prenant soin de bien faire foirer toutes tentatives de réussite scolaire, et se charge même du boulot de percepteur, le mec qui transforme les clients pas décidés à payer en clients subitement très décidés à payer. Il est incontrôlable, éclate n’importe qui dans la rue pour le moindre prétexte et vomit toute forme d’autorité (vestiges de son enfance pour le moins chaotique). Dans le même temps, il prend en taille et en masse. À la maison, la cohabitation avec le père est de plus en plus délicate puisque les deux se mettent régulièrement sur la gueule. Le père finissant par craindre pour sa vie n’aura même d’autre choix que de partir purement et simplement.

À 22 ans, après avoir suivi des cours de boxe anglaise et de lutte dans deux clubs différents (à l’époque le MMA n’existait pas tel quel en Europe. Il n’y avait pas de « club de MMA », le sport n’en étant encore qu’à ses premiers rototos), il débute sous les feux des projecteurs en tant que combattant. Il met KO son adversaire au premier round, c’est la naissance de « Lightning Lee ».

En parallèle de ses activités extras scolaires de vendeur de drogue, d’homme de main pour son propre business et de bagarreur de rue intimidant même la maréchaussée (il avait pour habitude de suivre et stalker des voitures de police avec sa propre tire juste pour la rigolade et le plaisir de leur mettre un petit coup de chaud), Murray enchaîne les combats prometteurs et met tant d’ardeur à progresser dans sa nouvelle passion qu’il décide de franchir le pas pour aller s’entraîner aux États-Unis, s’entraîner dans une vraie gym spécialisée dans le combat libre : le Miletitch Fighting System à Bettendorf dans l’Iowa, écurie d’ou sortiront entre autres Matt Hugues et Robbie Lawler.

Lee Murray UFC

Il prend alors une tout autre envergure et empile rapidement un excellent palmarès de 7 victoires pour une défaite (ainsi qu’une égalité et un No-Contest parce que le mec en face s’est évanoui de fatigue, mais ça, il n’y a pas pu grand-chose). La légende voudrait même qu’en 2002 il ait méchamment savaté Tito Ortiz, pourtant champion Light-Heavyweight à l’UFC à l’époque, dans une boîte de nuit. Quoiqu’il en fût en 2004, l’UFC lui donne sa chance lors de l’« UFC 46 : Belfort vs Couture », lui collant dans les pattes un véritable test en la personne de Jorge Rivera. Le combat tourne court et après 1min45 Lee Murray soumettait « El Conquistador » d’un triangle qui aurait suffi à étouffer un samoan dans ses belles années.

Lee Murray combat

Le problème avec Lee c’est qu’il tient énormément à ce qu’on le respecte. Un peu à la manière de Richard Kuklinski, le tueur à gages le plus prolifique de l’Histoire de la mafia ayant eu le même genre d’enfance, la moindre marque de défiance le met complètement hors de lui, il pète totalement les plombs.

À l’été 2004 alors que sa carrière de combattant professionnel semblait décoller, de retour chez lui un motard raye bien salement un côté de sa caisse. Lee, ne tolérant aucune marque d’irrespect dans son quartier où chacun de ses faits et gestes sont scrutés par les gangs rivaux à l’affût du moindre signe de faiblesse, battra le malheureux quasiment à mort.

SUR LE MÊME SUJET :

Lee Murray visage

Vous vous en doutez, au States on veut bien avoir l’esprit ouvert, mais là le projet est quand même hostile. Le gouvernement Américain lui supprime alors son visa de travail sur le territoire, handicapant plus que sérieusement sa carrière sportive. Il tente alors de se relancer à la maison, ou il affrontera nul autre que le vétéran du Pride et futur nominé pour meilleur combattant de tous les temps : Anderson « the Spider » Silva. Pendant la pesée le ton est donné, la testostérone explose et comme il en faut quand même plus qu’une cuillère à soupe pour impressionner le sniper Brésilien, ça part déjà quasiment en bagarre générale. Comme le soulignait Joe Rogan, Murray était tellement possédé qu’il intimidait tout le monde par sa terrifiante confiance en lui, qui indiquait clairement qu’il était prêt à tout pour arriver à ses fins. En insistant bien copieusement sur le « à TOUT ». Dana White dira même que « Murray est un fils de pute vraiment effrayant, et pas en tant que combattant ».

Quand il faut aller chercher un assassin de la trempe d’Anderson Silva pour stopper quelqu’un, c’est que ce quelqu’un est à prendre très, très au sérieux.

The Spider dominera Lee pendant les 15 minutes que durera le combat pour la ceinture du Cage Rage. Savatant notre psychopathe en low-kick et gérant les échanges debout avec toute la maestria qu’on lui connaît.

Lee Murray Anderson Silva

Sans visa pour les États-Unis, ayant été dominé de la tête et des épaules lors de son dernier combat, la vie de Lee Murray s’assombrit encore lorsqu’il se fait poignarder en soirée le jour de son anniversaire. Il passe à un cheveu d’y perdre la vie. Ses rêves de Champion de MMA s’envolent petit à petit et pour s’offrir une vie de Prince Saoudien, il décida alors de revenir vers son premier amour : le crime. Et pas par la petite porte, laissez-moi vous le dire.

Rien de moins qu’un braquage à main armée, avec prise d’otage et enlèvement du manager du dépôt Securitas, conduisant celui-ci dans une ferme de la campagne environnante où sa femme et son fils de 8 ans avaient également été kidnappés puis emmenés. Ce dernier n’ayant alors d’autres choix que de suivre toutes les instructions, sous peine de voir sa femme et son fils brutalisés devant ses yeux. Lee Murray et sa bande de braqueurs font alors main basse sur plus de 53 millions de livres sterling (plus de 63 millions d’euros) en liquide. Ils furent même obligés d’en laisser 150 autres sur place, simplement parce leur camion était déjà plein à craquer et n’avait plus un centimètre carré de libre. C’est à ce jour le plus gros braquage de l’Histoire de la Grande-Bretagne et du Royaume-Uni.

Lee Murray Securitas

Le braquage est brillamment exécuté, mais Murray, sentant son matricule chauffer et le vent tourner après quelques jours, décide de fuir vers le Maroc où on lui donne alors automatiquement la nationalité (son père étant Marocain), empêchant du même coup toute extradition vers le Royaume-Uni. Lee vit alors à Rabat comme un Dan Bilzerian avant l’heure, achetant une villa à 1,5 million de dollars flambant le plus de pognon possible sur la cocaïne et la fête. Mais les autorités anglaises font pression sur les Marocains, la mascarade ne peut plus durer et il faut l’arrêter, même si c’est sur des délits mineurs. En juin 2006 Murray est alors neutralisé dans un centre commercial à Rabat pour possession de cocaïne et (surprise surprise) refus d’obtempérer. C’est la fin de la Route pour notre Carl-Johnson de South London. La justice lui tartinera copieusement la tronche avec supplément de béchamelle en lui collant 25 ans au trou juste pour montrer que rien ne sert de courir, il faut partir à poing Américain. Game Over.

Lee Murray journal

Depuis, Lee Murray a déjà tenté une évasion à base de scie à métaux et de régime Dukan de l’extrême pour passer entre les barreaux, mais ça a foiré. D’après ses dires, il passe maintenant ses journées tranquille entre entraînements, festins de Roi et petits pornos pour détendre l’atmosphère carcérale marocaine parfois un peu pesante, on ne vous le cache pas.

À Rockstar Games, si vous manquez d’inspiration pour le prochain GTA, un petit conseil : allez cogner un petit tour du côté des prisons de Rabat…

Rust

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *