Les débuts du grand Pharrell Williams

3 juin 2003 : Le monde entier découvre à travers le morceau Frontin’ le visage d’un jeune chanteur solo américain « from Virginia Beach ». Son nom ? Pharrell Williams. A cette époque, celui qu’on ne présente plus aujourd’hui à travers les titres Get Lucky, Blurred Lines ou encore le carton Happy, a pourtant déjà à son actif plusieurs productions en tant que moitié des Neptunes : Hot in Herre de Nelly, I’m a slave 4 U de Britney Spears ou encore l’album Justified de Justin Timberlake. Mais ce jour-ci est différent : Pharrell Williams n’est plus qu’un producteur, ni un chanteur occasionnel pour featurings mais se présente en tant qu’artiste à part entière.

Fidèle au style minimaliste du son Neptunes, Frontin’ en featuring avec Jay-Z introduit véritablement Pharrell comme artiste solo. A plusieurs égards, le morceau semble ainsi être un écho à Michael Jackson. Tout d’abord, l’utilisation du falsetto et de différentes techniques vocales comme des murmures ou cris sur ce titre rappelle étrangement des classiques tels que Don’t Stop Til You Get Enough. Ensuite l’instrumental : L’atmosphère smooth du bridge de Frontin’ (à partir de 2 :27 dans le clip) semble être un hommage direct à Quincy Jones, producteur légendaire de Michael Jackson, qui lui a notamment produit I Can’t Help It, et dont les premières notes résonnent comme cette partie du morceau. Pharrell Williams ne se cachera d’ailleurs pas de l’imitation de ce style dans certaines interviews, le bridge de U Don’t Have To Call produit pour Usher est une tentative de capture de ce même esprit.

Néanmoins, il démontre à travers le clip vidéo une volonté de se démarquer et de mettre le spotlight sur ses réalisations personnelles. On y distingue ainsi des références subtiles à son duo des Neptunes, son label Star Trak Entertainement, le groupe N.E.R.D mais aussi sa marque de vêtements Billionaire Boys Club. A ce propos, son ami le designer japonais Nigo a même droit à un cameo où il peut mettre en avant sa marque Bathing Ape.

Plus de 10 ans après, ce morceau reste toujours d’actualité. L’expression « frontin’ » fait ainsi référence au fait de se comporter de manière fausse et/ou artificielle pour impressionner autrui : Ici les lyrics « Nevermind if i’m showing off (…) I was just frontin’ » ou « Trying to be the best girlfriend you could be but still you sneak and look at me » reflètent cet état d’esprit. Jay-Z enfonce même le clou sur sa partie rappée : «Denzelin’, acting like you ain’t appealing when you are / Stuntin’ like you ain’t my only girl when you are (I was just frontin’) ».

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Hommes comme femmes tentent de faire alors bonne impression devant chacun et agir comme ce que pourrait être la norme. A l’heure des réseaux sociaux et où l’apparence semble être au cœur des relations sociales, le morceau trouve alors tout son sens dans notre société actuelle.

by Setry

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