Portrait du démon russe Kharitonov

Bubka, Eisenstein, Fedorov, Kovalev… C’est à croire que quand on est Russe et qu’on s’appelle Sergeï la moitié du boulot est déjà faite pour entrer dans la légende. Quoi de plus normal en même temps, d’après l’Académie Française des Prénoms Russes qui Transpirent le Style (l’AFPRTS), « Sergeï » est en réalité la contraction de Cerbère et Sheguey. En y accolant « Kharitonov » on obtient 1m94 pour 112 kilos et le #3 mondial chez les kickboxeurs poids lourds. Visite guidée.

Né il y a 35 ans dans le Nord Ouest de l’Union Soviétique (à Plesetsk pour les perfectionnistes, big up à nos nombreux lecteurs là-bas), il s’est mis à la boxe à 10 ans après qu’un poivrot bourré jusqu’aux sourcils, pour « séparer une bagarre » entre Sergeï et un autre marmot, l’ai soulevé par le col et pété une énorme droite (lui éclatant quand même l’arcade sourcilière). Vous l’aurez compris, du côté de Plesetsk on a pas vraiment la même notion de médiation…

A 16 ans il débute le « combat Sambo » puis quelques années plus tard s’engage dans les troupes aéroportées de l’armée. Il deviendra multiple champion de l’Armée Russe de combat à mains nues et confiera que l’armée lui a apporté énormément dans l’approche psychologique des combats. Il ne s’est pas étendu et s’est bien dommage mais on imagine que ça tourne autour de techniques de conditionnement et manipulation, ce qui en effet aurait des applications plus que concrètes dans le monde du combat libre.

Beau bébé.

Beau bébé le Kharitonov

Tout en continuant son service chez les parachutistes, il poursuit l’entrainement intensif et est même appelé en 2002 par la Russian Top Team pour être sparring-partner de la légende vivante du MMA, Fedor Emelianenko. Il découvre avec Fedor le sens des mots « Ground & Pound de Golgoth » et « tournante de soumissions » et progresse à une telle vitesse qu’il est invité à combattre au Pride, la plus grosse organisation de l’époque. Sans y devenir champion (titre gagné et défendu 16 fois d’affilée par Fedor en personne), il y terminera, à la chute du Pride avec un ressort de 8 victoires (notamment contre Murilo Rua, Semmy Schilt et Fabricio Werdum, l’actuel champion à l’UFC) pour 3 défaites (contre Overeem, Nogueira et Aleksander Emelianenko, excusez du peu).

En parallèle de sa carrière en MMA, il passe en 2004 à deux doigts d’être sélectionné pour les jeux Olympiques en Boxe Anglaise, et se lance dans le Kickboxing en 2009 en signant avec le nec plus ultra en matière de poids lourds: le Glory.

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Sa carrière de kickboxer n’était pourtant pas vraiment partie sous les meilleurs auspices puisqu’il a  débuté en remplaçant un collègue au pied levé contre l’agent secret, garde du corps du président Roumain et kickboxer de métier: Daniel Ghita. Il se passe le drame qu’il se passe généralement dans ces cas là, il s’est fait hacher la jambe jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout et a dû abandonner. Mais loin de se démobiliser il a depuis largement comblé son retard en rejoignant la Team Hollandaise et usine à tracteurs « Golden Glory » et s’est assuré au fil des années une place dans le top 3 des meilleurs strikers de la planète poids-lourds.

https://youtu.be/bdEMLYCZ-C8

Alors on le ne verra probablement jamais à l’UFC à cause de leurs ridicules salaires, de leur clauses d’exclusivité et de leur curieuse tendance à étouffer les carrières des combattants Russes, ça ne devrait pas empêcher Sergei Valerievich Kharitonov de nous offrir des performances qui lui vaudront sa statue en bronze à Moscou dans une dizaine d’année.

Pour nous quitter voici une intéressante piste de réflexion « made in Sergeï » à propos de l’amitié au kickboxing et au MMA : « on dirait que les gars en MMA sortent constamment que « je ne peux pas me battre avec lui, c’est mon ami. », mais au kickboxing on sera dira plutôt « oui je me battrai avec mon ami -et, parce que c’est mon ami, je donnerai tout pour essayer de le mettre KO. »

Tout le monde est prévenu, quand on gratte l’amitié avec Sergeï Kharitonov surtout ne pas faire la monumentale erreur de penser que ça l’empêchera de vous casser en 9 comme un vulgaire jouet Kinder.

A bon entendeur…

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Tags MMA UFC

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  1. Bellator 163 – l’énorme KO de Javy Ayala sur Sergei Kharitonov

    […] Sergei Kharitonov est tout de même un gars qui a battu Alistair Overeem, Pedro Rizzo, Fabricio Werdum ou encore Andrei Arlovski. Il a combattu les tous meilleurs : Josh Barnett, Antônio Rodrigo Nogueira, Alexander Emelianenko. Avant le Bellator 163, Kharitonov restait sur une série de 5 victoires consécutives. Sa dernière défaite remontant à 2011 et une soumission de Barnett. […]

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