À 3 jours de son deuxième combat à l’UFC, Tom Duquesnoy nous a accordé une interview. Le Fire Kid est prêt.

Contre Cody Stamann (14-1), Tom Duquesnoy (15-1) va avoir un gros test. À 24 ans, le frenchie affronte l’américain en main-event de la carte préliminaire. Le combat sera à suivre en direct et gratuitement sur la page Facebook de l’UFC ! Avant le combat, le Fire Kid a répondu à nos questions.

Comment se sont déroulés ta préparation et ton cutting ?
Comme au Bamma, je fais une diète en amont. L’objectif est de diminuer petit à petit.  Surtout qu’on est à 61.7 kilos. je ne cut pas du tout.

Sans révéler ta stratégie, y’a-t-il des aspects du jeu que tu as plus travaillé durant ton camp ?
J’ai accentué sur la défense en grappling. C’est un lutteur de haut niveau. Il essaie de gérer les erreurs de ses adversaires pour les emmener au sol. On a fait venir un coach de Chicago, d’une catégorie supérieure : lutteur de niveau universitaire national. On a développé un gameplan technique en amont avec l’aide extérieure et celle de mon coach. Puis, on a lié toutes les forces pour avoir une vision globale. L’idée est de galvaniser les forces de chacun.

Est-ce que tu appréhendes ta 2e apparition à l’UFC ou est-ce que tu es au contraire plus serein ?
Je suis à l’aise, relax, bien. Le camp d’entraînement a été difficile, mais je suis heureux d’être là. Je suis serein. Tout s’est parfaitement passé et je suis parfaitement relax.

Que penses-tu de ton adversaire Cody Stamann ?
C’est un lutteur de haut niveau, solide et dur. Il est sur un bon rythme et est fort physiquement et mentalement. Il est aussi bon en striking. En main-event des prelims, je m’attends à ce qu’il ait envie de briller.

Revenons sur ton adversaire, celui-ci est jeune, ancien featherweight et sur une série de 7 victoires. Penses-tu qu’il s’agit d’un test de la part de l’UFC pour savoir où est ton vrai niveau ?
Je pense qu’à l’UFC, il ne reste plus que des cadors. Chaque combat sera contre un top mondial. Ce sera toujours un test. Il ne faut pas penser que la marche est franchie. Je prends ce combat comme une occasion de voir où j’en suis.

Ce dernier considère que les adversaires que tu as pu rencontrer en Europe ne sont pas du niveau des combattants américains. Toi qui t’entraînes aux USA maintenant, as-tu pu noter de réelles différences ? Si oui, lesquelles ?
La différence est surtout au niveau des styles. En Europe, on est plus sur le pied-poing. Aux États-Unis, on est sur le pur boxeur. Par contre, le niveau est équivalent : il y a des systèmes différents. Toutefois, les USA sont en avance. Le MMA est plus développé et il y a des grosses écuries. N’oublions pas tout de même que la France est une terre martiale entre la lutte, le judo, la boxe thaï et la boxe. Mon objectif est de prendre les avantages des deux continents.

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Te concernant, on a pu observer une véritable évolution de ton style. Passant de kickboxer anti lutteur et boxant en crouch au BAMMA à un pressure striker utilisant une garde plus large et se fondant sur plus de déplacement. Est-ce un changement que tu as effectué seul pour t’adapter à la compétition ou peut-on y voir la patte Greg Jackson ?
J’essaie surtout de faire une synthèse positive de tous les entraîneurs. J’ai pour sur bénéficié de mon coach français qui vient aux États-Unis. Ensuite, on essaie de sublimer ce tronc commun avec Mike Winkeljohn, Greg Jackson, et mon coach au sol. Je fais ma compote ensuite avec les styles qui me parlent le plus. Je prends ce qui me plaît. Ça me convient.

Sur un aspect un peu plus général, que penses tu de l’évolution de la gestion de l’UFC vers une dynamique plus orientée spectacle que compétition (title shot donné sur la popularité, place du gimmick de plus en plus importante, investissement dans des combattants photogéniques) ?
Aux États-Unis, le sport est un business. Le sport est au service du business. Je ne parle pas de sport-business, mais de business-sport. En France, on a une logique de sport amateur, sport Coubertin. Ça ne se mélange pas avec le business. Les sports doivent prendre le bon chemin. Le judo est un sport moribond aux États-Unis, d’ailleurs l’UFC investit dedans. Ils souffrent d’un esprit trop martial.

Même si c’est compliqué de répondre, penses-tu qu’il sera encore possible d’affirmer, dans un futur proche, que l’UFC comporte les meilleurs fighters ?
Si tu gagnes, tu seras obligé d’être reconnu. Certains sont sur-cotés et d’autres sous-côtés. L’UFC investit sur les gens qui haranguent les foules, qui les déchaînent. En tant que business-sport, ils investissent sur leur modèle.  Mousasi, MacDonald : il y aura toujours des cas comme ça. À un certain âge, il faut remplir le compte bancaire. Certains veulent prendre le meilleur pour la vie personnelle.

Penses-tu qu’il serait préférable qu’un organisme indépendant, régie par une déontologie, détermine les rankings et les title shots uniquement sur les résultats sportifs de chaque combattant?
C’est une bonne question, faudrait voir comment déterminer la chose. Faudra que ce soit quelque chose de faisable et d’intelligent. Par exemple, l’arrivée de l’USADA c’est bien. Pourquoi un partenariat avec un organisme. Je n’ai pas vraiment réfléchi sur la question pour le moment.

Penses-tu que la voie actuelle de l’UFC déterminant elle-même les title shots et les rankings en se basant, au moins en partie, sur la popularité des combattants est préférable?
Peut-être, oui, je pense. L’UFC perdure et pèse, car tout est fait pour son futur : propre classement, propre matchmaking, propre vision des choses. Il y a un choix dans le positionnement stratégique et la vision de carrière pour les combattants. Tu choisis l’organisation qui te correspond plus : sportif ou business. Les meilleurs sont quand même à l’UFC à l’heure actuelle même.

Un mot sur le retour de GSP ?
C’est un vrai combattant, un vrai passionné. Il avait un vrai besoin de revenir. Contre Bisping, il y aura un véritable combat et il n’a pas besoin de perdre du poids. J’y serai d’ailleurs. Le co-main event est pour le titre dans ma catégorie. C’est important de voir la concurrence. GSP et moi, on est dans la même société de management. C’est quelqu’un de bien, très influent, qui est toujours dans le perfectionnement. Il a une carrière exemplaire.

Penses-tu que la France puisse devenir une grande nation du MMA (en cas de légalisation) ?
Oui je pense, quand tu vois le développement entre les régions, on se dit que ça va être gros : lutte, taekwondo, karaté, judo… On est une nation d’arts martiaux. On a déjà les structures donc on aura un bon rendement. Par exemple, on a un gibier de combattants de très haut niveau.

Plutôt Don Giovanni de Mozart, Rigoletto de Verdi ou Parsifal de Wagner ?
Rigoletto de Verdi : je trouve les opéras italiens plus accessibles, plus courts, plus passionnants. Du reste, j’ai vu Don Giovanni cette année !

Merci Tom, et bon courage pour l’UFC 216 !

Questions par Polydamas. Interview réalisée par Guillaume.

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