Il y a des légendes dans chaque sport. Celle dont on va parler maintenant est cachée par une autre. Venus Williams est la sœur aînée de Serena Williams. Dur d’évoluer derrière sa sœur, potentiellement meilleure joueuse de l’histoire. Mais cette année, Serena n’est pas là. C’est à Venus d’occuper le devant de la scène.

Mardi 11 Juillet 2017, Venus Williams bat Jelena Ostapenko, récente lauréate à Roland Garros, et devient la plus vieille demi-finaliste à Wimbledon depuis 1994. Car oui, à 37 ans et demi, il est rare d’accéder aux demies en Grand Chelem. Mais Venus Williams n’est pas n’importe qui : deux fois finaliste en Australie, finaliste à Roland Garros, quintuple vainqueure à Londres et deux fois gagnante à l’US Open. Sacré palmarès, n’est-ce pas ? Ajoutons aussi : numéro 1 mondiale en 2002, numéro 1 mondiale en double en 2010, 49 titres, 32 finales perdues, bref, un monstre. Elle marque aussi l’histoire de façon indirecte : elle est la première joueuse afro-américaine à devenir numéro 1 mondiale.

Mais Venus restera quoiqu’il arrive dans l’ombre de sa sœur, qui elle totalise 72 titres dont 23 en Grand Chelem. Mais comme on vous l’a dit, Serena est en congé maternité. Et c’est la même histoire depuis près de deux décennies, il faut qu’une Williams domine le tennis mondial. 2017 avait bien commencé pour les deux sœurs Williams : une finale disputée entre sœurs à l’Australia Open. Puis, début avril, Serena annonce sa grossesse. Il ne reste donc que Venus pour assurer la domination des Williams jusqu’à la fin de l’année. La saison sur terre-battue ? C’est mort, Venus n’a jamais réellement dominé le circuit quand vient le temps de la terre. Mais juste après la terre vient le gazon. Et là… Et là Venus Williams est une experte : cinq fois lauréate et trois fois finaliste à Londres. Sur 19 Wimbledon, elle a au moins participé à 8 finales. Soit 42% de finales. En termes de réussite sur gazon, on n’est pas loin du niveau Roger Federer.

En 2017 et comme quasiment chaque année, Venus Williams n’effectue aucun tournoi de transition entre Roland et Wimbledon. Son niveau sur gazon ? On imagine qu’il est bon. Mais très bon ? Aucune idée. De quoi gagner le tournoi ? Peut être pas. Mais pour l’instant, Venus Williams paraît intouchable. 5 matchs, et 1 set perdu, face à WangQiang. Sur sa liste des victimes : Elise Mertens (54e), WangQiang (55e), Naomi Osaka (59e), puis Ana Konjuh (29e) et donc Jelena Ostapenko (13e). Pas du très lourd en sachant qu’Ana Konjuh a connu au maximum un troisième tour et qu’Ostapenko n’avait fait guère mieux qu’un second tour. Oui, mais Ostapenko a changé de dimension depuis quelques semaines. Et le match face à Williams était disputé. Un vrai duel de bourrines de fond de court. La Lettone a bien failli surprendre l’Américaine, mais Ostapenko a littéralement donné le match à 6/3 5/5. Résultat : 6/3 7/5. Pas de fulgurance pour l’instant, uniquement une grande dame du tennis, qui malgré son âge « avancé » pour jouer au haut niveau, se débrouille plus que bien et domine des jeunes de 20 ans (oui oui, 17 ans d’écart).

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Une fulgurance, un exploit, c’est ce que pouvait accomplir Simona Halep. La roumaine affrontait Johanna Konta en quart de finale. Mais l’enjeu était plus grand qu’il n’y paraît : si Halep s’imposait, elle devenait numéro 1 mondiale pour la première fois de sa carrière. Et ce statut de numéro 1, elle lui court après depuis des mois. Premier essai à Roland Garros. Simona Halep était confrontée à Jelena Ostapenko (encore elle) en finale. Si elle gagne : la place de numéro 1 lui appartient. Premier échec puisque la Lettone s’est imposée. Bon, vu le niveau de jeu d’Ostapenko, on tolère. Heureusement, une nouvelle s’occasion s’offre à elle. Wimbledon, 2017, quart de finale : Johanna Konta était donc le seul obstacle qui s’opposait entre la première place et Simona Halep. Et tout se passait bien : 7/6 au premier set. 6/6 dans le deuxième et 5-4 en faveur de la Roumaine. DEUX POINTS POUR LE MATCH, DEUX POINTS POUR LA DEMIE, DEUX POINTS POUR LA PREMIÈRE PLACE ! ETTTTTTTTTTT… craquage, encore. 6/7 pour Konta et 6/4 pour la Britannique dans la dernière manche. Franchement ça fait mal au cœur. Surtout quand on voit la balle de match. Une personne dans le public a eu la bonne idée de crier de toutes ses forces sur une frappe d’Halep qui s’arrête à moitié de jouer (1:50 sur la vidéo): tant pis, l’arbitre ne peut revenir sur le point, victoire pour Konta. Écœurant.

Mais alors, qui c’est la numéro 1 ? « Et c’est qui le lion maintenant ? » dirait Numérobis. Bah Karolina Pliskova. Grande favorite pour s’imposer à Londres, la Tchèque s’est inclinée au second tour. Second tour et première place mondiale : y’a plus sexy comme intronisation au sommet du tennis mondial. Grosse année 2017 tout de même : victoire à Brisbane, à Doha, à Eastbourne, demie à Indian Wells, à Miami et à Roland, quarts à l’Open d’Autralie, à Rome, bref, un parcours de top joueuse mondiale. Avec l’absence de Serena Williams, la suspension de Sharapova, les craquages d’Halep, le déclin de Kerber : quand les chats ne sont pas là, la souris danse.

Venus Williams est donc en demi-finale. Au prochain tour, elle devra battre Johanna Konta pour atteindre sa neuvième finale à Londres. Attention, Andy Murray a été éliminé. Konta va donc focaliser tout l’amour et l’attention d’un pays qui attend une gagnante britannique à Wimbledon depuis… 1977 avec Virginia Wade. Pour les 50 ans de la dernière victoire britannique à Londres, ce serait beau. On n’y est pas encore, mais on surveille ça avec attention !

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