Warriors 2015-2016: une grande année

Inarrêtables, imbattables, magnifiques, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier les Golden State Warriors 2015-2016, équipe du moment en NBA. Equipe du moment oui, comme les Lakers de Kobe & Shaq, les Pistons des « frères » Wallace ou le Heat des Tres Amigos. Sauf que voilà, l’équipe du moment commence sérieusement à titiller les meilleures équipes de l’Histoire. Après une saison régulière 2014-2015 ponctuée par un bilan de 67 victoires – 15 défaites (6ème bilan All-time) et le titre au mois de Juin, on pensait que la bande à Curry, un tueur né sur lequel nous reviendrons plus tard, allait relâcher la pression…Au contraire ! Meilleur début de saison de l’histoire (!) avec un 19-0 pour bien commencer, un Curry on fuego qui peut légitimement prétendre au titre de MIP, un comble pour un MVP en titre (ah oui, il a été élu meilleur joueur de l’année la saison dernière) et un collectif toujours mieux huilé. N’en jetez plus, les gars ont les crocs et la bande à Michael « The Goat » Jordan de 96 commence sérieusement à flipper sa race. Pourquoi ? Parce que le fameux 72-10 de la saison 1996, semble atteignable pardi!

Décryptage d’une machine de guerre, saupoudré des commentaires avertis de Stephen qui s’est confié lors d’une conférence téléphonique organisée par la NBA la semaine dernière.

L’Hydre d’Oakland

Une équipe de basketball c’est 5 joueurs et des remplaçants. Bon ça c’est la base, maintenant quand on analyse les plus grandes équipes de ces dernières années, on avait un grand leader (coucou LeBron, coucou Kobe), un lieutenant (salut Pau, salut D-Wade) et des joueurs de devoir avec des rôles bien précis pour effectuer le travail de l’ombre. La recette est bonne, les plats sont délicieux et c’est Larry qui déguste. Cleveland version LeBron 2.0 était parti pour nous refaire la même avec des play-offs parfaits malgré les blessures mais finalement la dernière marche fut trop difficile à franchir. A qui la faute ? Aux Warriors et leur fameux « small-ball ». Pour revenir aux Warriors 2015-2016 donc, en plus d’avoir des joueurs en bonne santé, un leader charismatique (on y arrive bientôt ne vous inquiétez pas), possèdent une multitude de joueurs de talents :

Klay Thompson, deuxième membre des « Splash Brothers » avec Curry, est le fidèle lieutenant de la star des Warriors. L’une des plus fines gâchettes de la ligue a accepté de voir ses ambitions personnelles à la baisse au profit du collectif. Toujours capable de prendre feu : 37 points en un quart-temps, un pic à 52 points ; le joueur, perturbé par quelques pépins physiques, a aujourd’hui laissé le leadership à Babyface pour de bon.

Draymond Green, à ses débuts, sa taille était son plus grand défaut, jugé trop petit pour jouer dans la raquette, le pur produit de Michigan State sera drafté au deuxième tour, en 35ème position. 1m98 pour un allier fort pas vraiment athlétique cela se comprend mais le bougre est d’une polyvalence redoutable, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il vient d’enchaîner deux triple-double. Adoubé par le coach rookie Kerr en octobre 2014, il est aujourd’hui le defenseur-trashtalkeur en chef de l’équipe (Chris Paul ou Marc Gasol peuvent confirme), le meilleur passeur et le meilleur rebondeur de l’équipe ! Pas mal quand vous avez Curry et Bogut à vos côtés. Mais c’est ça chez les Warriors, on partage dans la joie et on gagne. Conscient de son rôle majeur dans le succés des champion en titre, Curry n’est pas avare de compliments envers son coéquipier et résume son apport à l’équipe de la manière suivante : « Il est très important pour l’équipe aussi bien en défense, au rebond, à la création et dans le fait d’impliquer tout le monde. C’est aussi la voix de l’équipe. »

Harrison Barnes, à 23 ans, il s’apprête à toucher le Jackpot cet été, on parle d’un contrat de plus de 80 millions de dollars pour un joueur qui pèse 13,5 points et 5 rebonds par match. WTF allez vous me dire. Une fois de plus, l’équipe prime et ce joueur de grand talent, défenseur émérite brille quand il le faut, ni plus ni moins. Mettez-le à chez les Pelicans, aux Bulls ou à Charlotte et il vous plantera 25 points par match en trottinant.

Andrew Bogut, le parpaing australien, premier choix de draft en 2005, Sélectionné dans la troisième équipe de l’année en 2010 et il n’était même pas titulaire lors des derniers matches des finales 2015. Il en dit quoi ? Il va très bien merci pour lui. Le talentueux pivot accepte son rôle de défenseur rugueux pour le bien de l’équipe et les succès que nous connaissons.

Five Guys.

Five Guys.

André Igoduala, le MVP des Finales 2015 est…remplaçant chez les Warriors. Il l’était d’ailleurs lors des finales 2015 mais c’est aussi un élément incontournable de la Dub Nation. Elément clé du « small-ball » utilisé lors des quatrième quart-temps par Steve Kerr et aujourd’hui Luke Walton (Luke qui ? On va vous expliquer pas de souci), André a accepté sans rechigner à la demande du coach Kerr de devenir remplaçant au début de la saison 2014-2015…pour le bien de l’équipe. Si son apport ne se voit pas dans les statistiques, la dureté défensive qu’il apporte et son rôle de leader dans le vestiaire sont ultra-importants pour le succès des Warriors.

Ajouter à tout ces grands noms un supporting cast digne des plus grands films de Tarantino, au hasard, Jackie Brown ou Pulp Fiction et vous obtenez une équipe qui sera assurément mythique dans quelques années. Vous commencez donc à comprendre le challenge impossible proposé par Golden State à leurs adversaires. Impossible d’effectuer une prise à deux sans s’exposer, impossible de cibler un joueur particulier, un tête coupée, deux qui repoussent.

Un bébé tueur

Comment parler des Warriors 2015-2016 sans évoquer leur diamant, leur pièce maîtresse, cette arme fatale capable de littéralement annihiler toute tentative défensive. Jeune espoir dès sa carrière universitaire à Davidson qui lui a permis « de se préparer à jouer en NBA mais également d’avoir un contrôle total de sa façon de jouer sur le terrain », saison après saison il ne fit que confirmer tout le bien que la planète NBA pensait de lui.

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Indéniablement, nous assistons à l’avènement d’un Hall of Fameur qui finira, si les blessures ne freinent pas son ascension, meilleur shooteur de toute l’histoire du jeu. C’est bien simple le meneur des Warriors prend les tirs souhaités par les défenseurs adverses mais ces tirs sont ceux que Curry préfèrent…Bilan depuis le début de la saison : 32,6 points, 5,2 rebonds, 6,1 passes à 51,4% au tir et 44,2% à 3 points et plus 90% aux lancers francs. Le mec marche sur l’eau quoi et domine comme jamais. Domine comment ? Comme jamais.

Petit mix maison pour vous montrer la puissance du port du Havre d’Oakland.

https://youtu.be/RLqa_R3VqDU

Le fils de Dell Curry, honnête joueur NBA, n’en finit plus de banaliser l’excellence : plus grand nombre de trois points sur une saison, plus grand nombre de trois points sur une campagne de playoffs et ces records vont très certainement tombé cette saison ( !). Déjà impressionnant l’année dernière, le bougre a progressé. Le travail de Steve Nash porte déjà ses fruits : « grâce à lui, j’ai une perspective différente du jeu ». L’apport de Steve Nash n’en est qu’à ses débuts et l’experience du double-MVP sur Pick and roll notamment pourrait rendre les Warriors encore plus « dominatueurs ».

Avec son physique plutôt frêle pour la grande ligue, la comparaison avec Leo Messi est naturelle, les deux joueurs brillent par leur talent et non par leur domination physique. Le « petit » Curry d’un mètre 91 a d’ailleurs son avis sur la question : « nous avons tous les deux un stylé de jeu créatif, où tout est fait de sensation quand tu es sur le terrain. J’essaye de faire des choses stylées quand je joue, des crossovers et utiliser mon flair ; c’est exactement ce que fait Messi. »

USP NBA: SAN ANTONIO SPURS AT GOLDEN STATE WARRIOR S BKN USA CA

Conscient de ses limites, Curry s’est concentré sur différents aspects du jeu : « dribbler avec les deux, shooter dans la raquette dans la raquette et en dehors, être impliqué en defense et jouer avec le cœur ». Jouer avec son cœur, c’est définitivement ce qui caractérise les Warriors et Curry qui chaque soir entrent sur le terrain comme des morts de faim et donnent tout pour la victoire (les remontées fantastiques c’est un peu la spécialité maison). Pour lui « ça ne fait rien si le mec en face est plus grand que moi, plus fort que moi, plus rapide que moi, si j’ai cette volonté de compétition, je gagnerai ».

Steve Kerr : La grand architecte

L’irrésistible ascension des Warriors a d’abord commencé avec la nomination de Mark Jackson et l’excellent travail effectué durant 3 saisons ponctuées de deux qualification en playoffs, mettant ainsi fin à 20 ans de disette pour les guerriers est salué de tous (Steve Kerr ne manque pas une occasion pour rendre hommage au batisseur Jackson). Brouillé avec l’ensemble du staff et de l’organisation mais soutenu par ses joueurs, coach Jackson sera prié de faire ses valises lors de l’été 2014. Le challenge était donc compliqué pour le front office : remplacé un coach adoré par les joueurs avec une méthode qui fonctionnait et des résultats !

Le choix se porta donc sur Ellen DeGeneres Steve Kerr, l’une des plus fines gâchettes de l’histoire de la ligue, 5 fois champions NBA avec les Bulls de Jordan et les Spurs de Duncan. Après une expérience en tant que GM chez les Suns et des piges en tant que commentateur, le temps du coaching était venu pour le blondinet. Partagé entre les Knicks et les Warriors, il choisira finalement la seconde option bien aidé par de plus grandes certitudes offertes par Golden State (Triangle es-tu là ?) et un gros chèque (plus gros contrat pour un coach rookie). Il rencontrera les joueurs one by one (même Bogut en Australie) durant tout l’été et réussira à convaincre David Lee et André Iguodala, deux All-Stars confirmés, d’être sur le banc pour le bien de l’équipe. Si la défense fut le principal chantier de Mark Jackson, l’attaque fut celui de Steve Kerr. Du mouvement, des passes, toujours plus de passes avec une raquette très technique. Aujourd’hui en convalescence après deux opérations au dos cet été, son assistant Luke Walton assure parfaitement l’intérim, oui le 19-0 du début de saison c’est lui.

Après avoir lu tout ça, il est facile de comprendre que la bande à Jordan commence à pisser dans son froc. Non content de réaliser un meilleur début de saison que les Bulls de 96’, les Warriors 2015-2016 ne montrent aucun signe de fatigue-lassitude apparent. LeBron James considère d’ailleurs les Warriors comme l’équipe la plus « healthy »  de toute l’histoire de la NBA. A court terme, les 33 victoires de rang des Lakers sont en ligne de mire : « on en parle des 33 victoires. Je pense d’ailleurs que j’en parle plus que n’importe qui dans l’équipe simplement parce que je connais l’histoire e la ligue et que je sais à quel point c’est dur » a dit Curry lors de notre conférence téléphonique. Tenez vous prêt, La DubNation n’a pas fini de nous impressionner.

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