Si vous êtes Brésilien et que vous avez 200 ans, les événements marquants ça n’est pas ce qui aura manqué ! De l’indépendance et la proclamation de l’Empire du Brésil en 1822 par Pedro 1er aux 199 854 personnes ayant fait craquer le Maracaña pour Brésil-Uruguay lors de la coupe du monde 1950, en passant par Johnny en tournée spéciale à Rio en 1968 avec Sylvie Vartan.. Bref l’Histoire avec une grande tâche.
https://youtu.be/vxdE5HvejF4
Dans la nuit de samedi à dimanche, votre mission si vous en avez quelque chose à foutre, sera d’être témoin d’un des évents les plus lourds de l’histoire du MMA en terme de star power. Préparez les mouchoirs si vous êtes un aficionado, les mots qui vont s’imprimer sur votre cornée dans les secondes suivantes sont susceptibles de causer une réaction orgasmique des plus spectaculaires :
(pour ceux qui se demandent ; Dumbledore < Merlin < Gandalf et ça ne tolère aucune discussion.)
Mais surtout, surtout : ce sera dans un stade de 45 000 personnes à Curitiba.
Remplacez la pelouse par des Brésiliens bouillants et plantez un octogone au milieu, et vous obtenez le décor de demain soir. Vous commencez à croustiller là ça y est ?
Prenez quelques demi-heures pour digérer l’information. 45 000 Brésiliens qui entonneront, telle une chorale possédée par le Sheitan, leur plus gros tube de l’été 20 années de suite : « Tu vas mourir », en toute simplicité. Ne cherchez pas, vous ne le trouverez pas sur « funRadio », « le Mouv’ » ou en téléchargement légal sur iTunes. Là on est dans le sale.
Le seul moment où, abasourdi, vous vous rendrez compte de ce que la foule est en train de chanter sera lorsqu’un combattant Brésilien combattra un étranger. Là on parle même plus de chauvinisme, quasiment d’eugénisme… Lors de sa présentation, ce dernier sera copieusement sifflé et lorsque la cloche signifiant le début du combat retentira, la fine équipe des Choristes de Curitiba passeront de « vois sur ton chemin » à « HOOO VAIS MORRER » en explosant la barre des 100 décibels comme une misérable pinata. Le climax sera atteint lorsque que le combattant étranger se retrouvera sonné ou en position défavorable, là vous l’entendrez probablement de vôtre fenêtre si vous n’avez pas fermé vos doubles-vitrages.
Non, ça n’est pas fair-play et oui, c’est un immonde exemple à donner au plus jeunes que d’appeler à la mort d’un combattant comme on le faisait il y a quelques millénaires au pancrace (voir article de « la Fausse Patte de l’Ouest ») dans les arènes. Seulement voilà, l’homme est par essence grégaire, il a besoin de son groupe, il a besoin de se socialiser et de sentir qu’il partage les mêmes codes que ceux qu’il côtoie, il a besoin de sentir qu’il appartient à quelque chose de plus grand que lui, ça le rassure et il est prêt à tout pour que ce confort se perpétue. On ne le changera pas, l’homme a besoin de gueuler comme un veau quand il est dans une foule venue pour la même chose que lui alors arrêtons de jouer les politiquement corrects et les « Lancelot du Lac », faire ce genre de chose répugnante c’est nous.
SUR LE MÊME SUJET :
C’est vu sous cet angle qu’il est possible de profiter et de se délecter des atmosphères absolument électriques et uniques que constituent les soirées « sports de combat » au Brésil. Cette impression de rentrer dans un chaudron brûlant, de pénétrer l’antichambre de l’enfer l’espace de quelques heures. Voilà à quoi ressemble l’être humain totalement désinhibé, c’est terrifiant, fascinant et hypnotique. Vous en tremblerez. Vous en rirez même nerveusement si vous montez assez le son et que vous avez dégotté une qualité sonore qui se respecte un minimum. Ce sera comme rejouer l’épisode d’Ulysse et des Sirènes, et à moins de vous caler de la cire bien épaisse dans les oreilles vous ne résisterez pas à l’appel de la déchéance et de la dépravation.
D’autant que cet UFC 198 n’a pas élu domicile dans n’importe quelle cité, en effet la ville de Curatiba n’a pas été choisie par hasard : elle aura été le berceau de légendes tellement inscrites au patrimoine mondial du MMA qu’elles ont quasiment déjà leurs statues en place publique.
C’est là-bas que réside la « Chute Boxe Academy », une des écoles les plus renommées du monde prônant l’extrême agressivité et produisant des combattants particulièrement physiques, c’est ici qu’ont été forgés Wanderlei Silva, Anderson Silva (qui s’est blessé il y a deux jours et a dû annuler son combat), Mauricio Rua, Thiago Silva ou encore Thomas Almeida qui est leur dernier prodige en date.
C’est également là-bas que son nés Mauricio Rua et Cris Cyborg (c’est une femme. Vous aurez envie de la vanner direct là-dessus lorsque vous la verrez mais je vous le déconseille fortement, ça ne la fait pas marrer. Mais alors pas du tout, ce serait comme sortir une blague de Kev Adams à un trappeur Sibérien, attendez vous à une gueule froide et un regard qui signifie « mort ») , les enfants du pays qui seront mis à l’honneur demain.
Bonjour, vous avez du temps pour les témoins de jéhova ?
Autant vous dire que vu le calibre des combattants proposés, la destination et les habitudes des locaux, vous êtes en passe de vivre une soirée pas tout à fait comme les autres. Sans même vous avoir présenté les combattants, parce que ça prendrait 40 pages en police « Arial black » taille « 8 », sachez seulement que ce qui se présente à vous demain soir c’est l’enfer, mais le plus magnifique, le plus captivant, le plus gracieux (parce que oui, dans tout ça il y aura des moments de grâce et de sublimation), le plus prenant et le plus séduisant des enfers.
Et comme dirait Dante dans la Divine Comédie, à propos de cet UFC 198 à l’Arena de Baixada:
« Vous qui entrez, abandonnez toute espérance »
C’est objectivement la seule solution pour faire autre chose de votre « Nuit Debout » que vous geler les miches.
[…] n’est pas, mais alors pas du tout une partie de plaisir. Lors de sa dernière apparition à l’UFC, elle dût quasiment abandonner devant la difficulté de la perte de poids draconienne. Les photos […]