LE PORTRAIT ROBOT DU VAINQUEUR

On l’a vu avec les tournois de préparation : celui qui va gagner Wimbledon devra maîtriser un jeu total : service-volée, montée à la volée sur revers coupés, défense, attaque, amortis bref, la totale. Premier constat : le jeu sur gazon redevient de plus en plus old-school. Federer, Lopez, Mischa Zverev, et tous les autres qui se sont illustrés cette année sur gazon maîtrisent tous des aspects du jeu permettant de prendre le court d’assaut et d’agresser son adversaire. Au contraire, d’autres joueurs plus puissants et plus à l’aise en fond de court se sont troués. Parlez-en à Dominic Thiem et à Stanislas Wawrinka, vous verrez. Deuxième constat : le vainqueur de ce Wimbledon devra martyriser son adversaire avec son revers. Et bah oui, pour varier le jeu dans le tennis moderne, quoi de mieux que son revers ? Frappes à plat, liftées, slicées, amorties, le revers offre toute une panoplie d’alternatives pour faire perdre les pédales à son adversaire. Et on l’a vu là aussi : Federer et Lopez savent très bien utiliser leurs revers pour poser des problèmes à leurs adversaires.

Donc si on résume bien : un joueur complet, capable de bien se déplacer sur le court tout en maîtrisant tous les coups du tennis et qui a, en plus, un revers de feu….. Laissez-nous réfléchir…

FEDERER WINS

Vous l’avez vu venir hein ? On aurait du ménager un peu plus le suspens. Bon, sans rire : Murray : pas bon. Djokovic : victorieux à Eastbourne, mais aucune concurrence. Nadal : pas vu. En plus, la transition Roland – Wimbledon a toujours été compliquée pour l’Espagnol. Trois membres du Big Four dans le flou, il n’en reste plus qu’un : Federer. Et ce, sans penser à tous les coups à maîtriser, le Roger revient comme une évidence. Et en ce qui concerne la concurrence derrière lui, Nishikori : légèrement blessé et pas en forme depuis quelque temps. Cilic : présent, mais de quoi perturber le Suisse ? Bof. Wawrinka : un match, une défaite à Lopez. Et il n’a jamais franchi les quarts à Wimbledon. Raonic : attention, finaliste l’an dernier. Mais pour l’instant, il n’a absolument pas brillé en 2017. Thiem : 3 matchs, 2 défaites dont une en deux sets contre le 222e à l’ATP. Il reste donc nos frenchies : Tsonga, Monfils et Pouille, mais on en parlera après.

Federer est aussi une évidence de par son jeu : toujours aussi aérien sur le court, Roger a su changer son revers pour l’adapter au circuit. Un revers de plus en plus rapide, de plus en plus intelligent, de plus en plus malin, de plus en plus efficace.  Résultat, cette année : 6 participations en tournoi, 4 tournois gagnés. Un premier tour à oublier à Stuttgart contre Tommy Haas, et une victoire à Halle pour la neuvième fois. Et parlons de son tournoi à Halle : 0 set perdu. 0, niet. Le seul à l’inquiéter, un bourrin en revers : Karen Kachanov (qui va devenir notre chouchou, on vous le dit). Sinon, la concurrence il l’a bu. Cela ne reste qu’un tournoi, où il a beaucoup de repères, mais quand même… Le gars est bouillant après son break pour éviter la terre-battue qui salit trop ses chaussures et ses jambes à son goût.  C’est bien simple : Roger Federer coche tous les critères pour ajouter un huitième Wimbledon à sa collection.

FEDERER LOSES

Mais attendez, restez devant vos écrans, parce que rien n’est fait. Tout d’abord, Wimbledon, c’est toujours le théâtre de surprises géniales. Demandez à Kyrgios face à Nadal. Demandez à Rosol face à Nadal. Demandez à Steve Darcis face à Nadal. Demandez à Nadal face à Brown. (dis-donc Rafa, va falloir arrêter les taules dès les premiers tours hein). Surtout que Roger a déjà pris trois upsets en pleine tronche : Ancic en 2002, Tsonga dans une moindre mesure en 2011, et Stakhovski en 2013. La victoire de Roger n’est pas gravée dans le marbre, loin de là, et pour plusieurs raisons.

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La première c’est que la concurrence principale est floue mais cela ne veut pas dire qu’elle sera inexistante. On n’a absolument aucune indication sur le niveau de jeu sur Rafa et Novak. Certes, Djokovic a gagné à Eastbourne en jouant (très) bien, mais en termes de concurrence, c’était faible. Nadal sort d’un Roland Garros en mode extraterrestre en Y, il devrait toujours être au top de sa forme. Murray, quant à lui, retrouve toujours la forme pour Wimbledon. Le vainqueur de l’année dernière n’avait pas perdu le moindre match sur gazon l’année passée, et à notre avis, le gars sait toujours jouer le tennis. Notamment quand la reine d’Angleterre le regarde, le Murray devient bouillant.

La seconde chose qui pourrait faire perdre Wimbledon à Roger, c’est Roger lui-même. Le Suisse a 35 ans. Physiquement, ça va devenir de plus en plus dur. Il a décidé, comme l’année dernière, de faire l’impasse sur la terre-battue. Alors oui, ça a dû le reposer. Mais cette pause peut aussi avoir des effets néfastes. Avec l’âge il est plus dur de reprendre le rythme. On l’a vu, sa défaite face à Haas au premier tour de Stuttgart est liée à sa capacité à se remettre dans le bain. Même s’il a bien enchaîné avec Halle, Wimbledon reste un tournoi en 3 sets gagnants, ce qui représente un nouveau palier physique. On peut donc légitimement se poser la question : est-ce que Roger a suffisamment de rythme dans les pattes pour accrocher des bêtes physiques comme Rafa lancées depuis le début de l’année à 10000 km/h ? On en doute un peu.

La troisième raison pour laquelle Roger ne gagnera pas Wimbledon, c’est que c’est l’année des frenchies. A vous ne savez pas ? Pourtant c’est clair : Pouille a gagné à Stuttgart. Monfils a bien joué à Eastbourne. Gasquet a super bien joué à Eastbourne. Si si, on vous assure, Gasquet joue le feu en ce moment. Dans le premier set face à John Isner, le français a gagné 42% des points lancés sur premier service de l’américain (qui on le rappelle, est un de mes serveurs du circuit si ce n’est de l’histoire). Alors, ça vous la coupe ça non ? Et le Biterrois a encore mieux joué face à Kevin Anderson, une de ses meilleures performances en carrière selon lui. Et surtout, le Richard est comme son maire à Béziers, il aime le blanc. Il aime Wimbledon. Deux demies en carrière à Londres. Il n’est pas loin le Richie, et en l’absence de forme supposée du Big Four, 2017 pourrait être son année (à prendre avec beaucoup beaucoup beaucoup de pincettes). Et on vous avait dit quoi ? Revers obligatoire pour le vainqueur de Wimbledon. Richard Gasquet possède un des meilleurs revers du circuit. Voilà, vous pouvez espérer. De rien. Bon on vous avouera qu’on y croit que très moyennement. Mais tant qu’il y a de l’espoir… Il y a de l’espoir.

https://www.youtube.com/watch?v=x9kwpa11Z78

Même s’il a dit que Djokovic, Nadal et Murray étaient les favoris, c’est bien Roger Federer lui-même qui sera l’homme à abattre. Tout le monde sait que son objectif en saison, c’est celui-là. Tout le monde l’attend et tout le monde voudra être celui qui battra Roger. Parce que priver un Roger Federer en mission d’un Wimbledon dont il rêve depuis tant d’années, c’est une ligne réelle sur un palmarès. Pour cela, il faudra compter sur les autres membres du Big Four, sur Zverev, sur Dimitrov, sur nos frenchies, sur Feliciano Lopez (pourquoi pas ?). Allez, que le meilleur gagne.

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