Après avoir fait le tour de l’Europe avec des passages dans les ligues suédoises, finlandaises, suisses et allemandes, le natif de Caen Damien Fleury évolue cette saison en KHL avec le club chinois du Red Star Kunlun (Pékin). Dans ce pays où le hockey est encore très marginal, Damien Fleury tente de faire sa place dans le meilleur championnat au monde derrière la NHL. On a discuté avec lui de son quotidien de hockeyeur expatrié fait de matchs tous les deux jours et de voyage en avion interminable entre l’Europe et l’Asie.
Damien Fleury: On fait une bonne saison pour l’instant avec des bons résultats, mais actuellement on a un petit passage à vide. Il va falloir remédier à tout cela.
Damien Fleury: C’est compliqué. Le jeu est différent et cela demande un temps assez long d’adaptation. Le point positif c’est que ça fait 5 ou 6 rencontres que je me sens beaucoup mieux.
Le #FrenchRocket a encore sévi. 6e but de la saison pour @Damienfleury10, défaite avec les honneurs 3-5 face à l'ogre #SKA. #KHLfr pic.twitter.com/aP1JUXTb1A
— Nicolas Jacquet (@Nico_Jt_) December 1, 2016
Pas vraiment, il n’y a pas une énorme différence par rapport à l’Allemagne, la Suède où une autre ligue en Europe, mais c’est juste que le jeu est complètement différent. En KHL, on n’attaque pas la cage directement et on attend plus ses coéquipiers. C’est typiquement le jeu à la russe.
Oui un peu. Tout était nouveau et tout n’était pas encore totalement en place. Cela a mine de rien permis de souder le groupe. On était tous ensemble pour essayer de relever le défi, car quand il n’y a rien ce n’est pas évident. Sur un plan perso, ce n’est pas facile quand personne ne se connaît à part quelques-uns qui ont déjà joué ensemble. Dans cette équipe, il y a un gros groupe de finlandais. Le coach les a mis ensemble, c’était plus facile pour eux, ils ont pu ainsi rapidement performer. De mon côté, je me suis retrouvé sur une ligne où on était 5 gars qui parlaient chacun une langue différente, ce n’était pas évident.
Depuis deux ans, je voulais jouer en KHL. J’en ai parlé à mes agents et ils se sont penchés sur cette ligue. Le Red Star fut la première équipe de la ligue à m’offrir ma chance, je ne me suis donc pas posé de questions et j’ai tout de suite signé. Peu importe si c’était la Chine, je n’ai pas hésité une seule seconde.
Oui c’est sûr, lors d’un précédent déplacement, on a joué à Khanty-Mansiysk (moins de 100 000 habitants, NDLA) et il y avait juste rien. Avec mes coéquipiers, on se demandait comment ils pouvaient vivre ici. Notre équipe est donc pas mal lotie. Après pour nous, ce qui est dur, ce sont les décalages horaires. C’est vraiment la seule chose qui est compliquée.
Oui, après c’était plutôt bien organisé. On ne part jamais pour un match, mais pour minimum 3-4 rencontres. On affronte d’affilé des équipes qui sont assez proches géographiquement comme Minsk, Riga et Helsinki avant de revenir jouer en Chine.
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Sur Shanghai, tu n’as vraiment pas grand monde dans les gradins, avec je dirais, moins de 1000 spectateurs par rencontre. Donc non, je ne peux pas te dire que le hockey prend en Chine. On verra comment cela va se passer à Pékin. Quand ils ont joué là-bas en début de saison (j’étais avec l’équipe de France à ce moment-là), il y avait 8000 personnes à la patinoire. Les habitants de Pékin ont donc l’air d’être un peu plus connaisseurs.
On a dû venir sur Shanghai depuis quasiment le début de saison. Notre salle à Pékin a été au dernier moment réquisitionnée par l’équipe de basket. Le club a dû trouver une solution de repli. C’est notre dernière semaine ici, après on remonte sur Pékin à 1200 km de là.
On a des matchs tous les deux jours. À part jouer au hockey, on dort, on mange et on ne fait pas grand-chose d’autre. On n’a donc pas trop le temps de s’imprégner de la culture chinoise. On vit beaucoup en groupe, on est assez proche des uns des autres.
Oui, je suis très content d’être là-bas. Je voulais évoluer en KHL, que ça soit en Chine ou ailleurs, ça m’est égal. J’ai du temps de jeu et je commence à prendre mes repères. Tout se passe très bien.
Ce n’était pas vraiment un choix, mes agents étaient en contact avec les Flames, mais cela a mis du temps à se concrétiser. Je ne pouvais pas attendre et laisser passer l’offre du Red Star Kulun.
J’ai 30 ans maintenant donc c’est un peu plus compliqué, mais on ne sait jamais. Avec une grosse fin de saison, tout peut arriver. Mais ce n’est pas spécialement mon but d’aller en NHL. Me stabiliser en KHL serait déjà une très bonne chose.
Cela reste une énorme déception et j’ai eu du mal à m’en remettre. Les JO étaient un objectif important pour moi et pour mes coéquipiers donc c’est un peu compliqué. Je ne sais pas trop ce qui n’a pas marché. On fait 3 gros matchs, ça s’est joué à rien. On savait que les norvégiens avaient un bon power-play et ils l’ont fait parler à la toute fin avec ce but gagnant.
Aller chercher un quart, honnêtement ça va être très compliqué compte tenu de nos dernières performances et de notre poule très relevée sur le papier. Se maintenir et faire plaisir à notre public sera l’objectif principal. Il faudra être à notre meilleur niveau sinon la descente ne sera va être très loin. Rester en élite sera notre priorité, on verra après pour les quarts de final.
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