On a rencontré Damien Fleury, international français qui évolue cette saison avec le club chinois du Red Star Kunlun qui évolue en KHL.

Après avoir fait le tour de l’Europe avec des passages dans les ligues suédoises, finlandaises, suisses et allemandes, le natif de Caen Damien Fleury évolue cette saison en KHL avec le club chinois du Red Star Kunlun (Pékin). Dans ce pays où le hockey est encore très marginal, Damien Fleury tente de faire sa place dans le meilleur championnat au monde derrière la NHL. On a discuté avec lui de son quotidien de hockeyeur expatrié fait de matchs tous les deux jours et de voyage en avion interminable entre l’Europe et l’Asie.

Bonjour Damien, pour commencer un point sur votre saison, vous êtes actuellement 7. Comment juges-tu la première moitié de saison de ton équipe ?

Damien Fleury: On fait une bonne saison pour l’instant avec des bons résultats, mais actuellement on a un petit passage à vide. Il va falloir remédier à tout cela.

Et d’un point de vue statistique personnelle où tu as 9 points en 34 matchs (dont 6 buts) ?

Damien Fleury: C’est compliqué. Le jeu est différent et cela demande un temps assez long d’adaptation. Le point positif c’est que ça fait 5 ou 6 rencontres que je me sens beaucoup mieux.

Y a-t-il une grande différence en termes de niveau jeu avec ce que tu as pu voir dans les autres ligues européennes où tu as évolué précédemment ?

Pas vraiment, il n’y a pas une énorme différence par rapport à l’Allemagne, la Suède où une autre ligue en Europe, mais c’est juste que le jeu est complètement différent. En KHL, on n’attaque pas la cage directement et on attend plus ses coéquipiers. C’est typiquement le jeu à la russe.

La franchise est aussi toute nouvelle et aucun joueur ne se connaissait vraiment en début de saison. Est-ce que ça été difficile à gérer ?

Oui un peu. Tout était nouveau et tout n’était pas encore totalement en place. Cela a mine de rien permis de souder le groupe. On était tous ensemble pour essayer de relever le défi, car quand il n’y a rien ce n’est pas évident. Sur un plan perso, ce n’est pas facile quand personne ne se connaît à part quelques-uns qui ont déjà joué ensemble. Dans cette équipe, il y a un gros groupe de finlandais. Le coach les a mis ensemble, c’était plus facile pour eux, ils ont pu ainsi rapidement performer. De mon côté, je me suis retrouvé sur une ligne où on était 5 gars qui parlaient chacun une langue différente, ce n’était pas évident.

Revenons au début de cette aventure. Comment tu t’es retrouvé à signer pour le Kunlun Red Star, club qui rappelons-le est basé en Chine ?

Depuis deux ans, je voulais jouer en KHL. J’en ai parlé à mes agents et ils se sont penchés sur cette ligue. Le Red Star fut la première équipe de la ligue à m’offrir ma chance, je ne me suis donc pas posé de questions et j’ai tout de suite signé. Peu importe si c’était la Chine, je n’ai pas hésité une seule seconde.

Tu vis à Shanghai. Est-ce que ce finalement n’est pas mieux que d’être dans club basé dans une ville paumée au fin fond de la Sibérie ?

Oui c’est sûr, lors d’un précédent déplacement, on a joué à Khanty-Mansiysk (moins de 100 000 habitants, NDLA) et il y avait juste rien. Avec mes coéquipiers, on se demandait comment ils pouvaient vivre ici. Notre équipe est donc pas mal lotie. Après pour nous, ce qui est dur, ce sont les décalages horaires. C’est vraiment la seule chose qui est compliquée.

Tu peux en effet aller jouer jusqu’à Helsinki ou Riga, ce qui te fait traverser un continent entier. On a l’impression que tu passes plus ta vie dans l’avion qu’en Chine ?

Oui, après c’était plutôt bien organisé. On ne part jamais pour un match, mais pour minimum 3-4 rencontres. On affronte d’affilé des équipes qui sont assez proches géographiquement comme Minsk, Riga et Helsinki avant de revenir jouer en Chine.

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Tu évolues au sein de la meilleure ligue au monde derrière la NHL, mais dans un pays où le hockey reste très marginal. Est-ce-que l’arrivée de cette équipe de KHL a eu un impact en Chine ? La population s’y intéresse t-elle ?

Sur Shanghai, tu n’as vraiment pas grand monde dans les gradins, avec je dirais, moins de 1000 spectateurs par rencontre. Donc non, je ne peux pas te dire que le hockey prend en Chine. On verra comment cela va se passer à Pékin. Quand ils ont joué là-bas en début de saison (j’étais avec l’équipe de France à ce moment-là), il y avait 8000 personnes à la patinoire. Les habitants de Pékin ont donc l’air d’être un peu plus connaisseurs.

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Présentation du nouveau club chinois de KHL l’été dernier, où comment la Russie étend son pouvoir en dehors de ses frontières à travers le hockey.

Damien Fleury: « On ne fait pas grand chose d’autres à part jouer au hockey« 

Les matchs à domicile se déroulent à la fois à Pékin et Shanghai ?

On a dû venir sur Shanghai depuis quasiment le début de saison. Notre salle à Pékin a été au dernier moment réquisitionnée par l’équipe de basket. Le club a dû trouver une solution de repli. C’est notre dernière semaine ici, après on remonte sur Pékin à 1200 km de là.

Comment se déroule concrètement ton quotidien là-bas ?

On a des matchs tous les deux jours. À part jouer au hockey, on dort, on mange et on ne fait pas grand-chose d’autre. On n’a donc pas trop le temps de s’imprégner de la culture chinoise. On vit beaucoup en groupe, on est assez proche des uns des autres.

Au final, c’est une bonne expérience, cette aventure chinoise ?

Oui, je suis très content d’être là-bas. Je voulais évoluer en KHL, que ça soit en Chine ou ailleurs, ça m’est égal. J’ai du temps de jeu et je commence à prendre mes repères. Tout se passe très bien.

Tu avais des contacts pour aller évoluer à Calgary en NHL, mais tu as quand même privilégié la KHL. pourquoi ce choix ?

Ce n’était pas vraiment un choix, mes agents étaient en contact avec les Flames, mais cela a mis du temps à se concrétiser. Je ne pouvais pas attendre et laisser passer l’offre du Red Star Kulun.

La NHL reste pour toi un objectif ?

J’ai 30 ans maintenant donc c’est un peu plus compliqué, mais on ne sait jamais. Avec une grosse fin de saison, tout peut arriver. Mais ce n’est pas spécialement mon but d’aller en NHL. Me stabiliser en KHL serait déjà une très bonne chose.

Parlons désormais de l’équipe de France. As-tu digéré le fait d’avoir loupé la qualification olympique contre la Norvège en septembre dernier ?

Cela reste une énorme déception et j’ai eu du mal à m’en remettre. Les JO étaient un objectif important pour moi et pour mes coéquipiers donc c’est un peu compliqué. Je ne sais pas trop ce qui n’a pas marché. On fait 3 gros matchs, ça s’est joué à rien. On savait que les norvégiens avaient un bon power-play et ils l’ont fait parler à la toute fin avec ce but gagnant.

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Vous aurez l’occasion de vous rattraper en mai prochain à l’occasion des mondiaux de hockey qui se tiendront à Paris. Quel est l’objectif des bleus sur ce tournoi ?

Aller chercher un quart, honnêtement ça va être très compliqué compte tenu de nos dernières performances et de notre poule très relevée sur le papier. Se maintenir et faire plaisir à notre public sera l’objectif principal. Il faudra être à notre meilleur niveau sinon la descente ne sera va être très loin. Rester en élite sera notre priorité, on verra après pour les quarts de final.

Merci Damien et bon courage pour le reste de la saison.

 

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