15 finales perdues pour 3 gagnées avant la Finale (Challenge Européen, Champions Cup et Top 14), la stat parle d’elle-même tant cette étiquette d’éternels perdants commençait à peser sur les Auvergnats; même si le club n’a jamais su concrétiser sa mainmise régulière sur le rugby tricolore on leur pardonnera le temps de cette soirée. Mais que mettre en avant pour souligner cette victoire acquise de si belle manière ?
Dans un élan un peu poétique, on parlera du triomphe de l’expérience et du mental sur la puissance et l’inexpérience d’un effectif toulonnais qui n’a pas démérité à l’image de son jeune demi d’ouverture et de son imposante paire de centres que forment Non’u et Bastareaud.
https://youtu.be/0qNRzER1pLQ
La première mi-temps, et particulièrement le premier quart d’heure furent une véritable leçon rugbystique couronnée par un essai de Raka (10′) à la suite d’une relance de 80m et de la chevauchée du Penaud (que l’on veut absolument revoir la saison prochaine !). Mais alors que le premier run s’achevait sur un 13-0, le XV de la rade s’est ressaisi en ajoutant cette puissance athlétique qui fut l’un de leurs principaux atouts durant toute leur saison. C’est alors que le n°8 clermontois Fritz Lee qui nous gratifiait d’une cravate laissait ses partenaires à 14 et facilitait la tâche adverse. C’est comme un symbole que l’ailier surpuissant Tuisova aplatissait en coin au milieu de 3 adversaires pour remettre Toulon dans le match (37’).
https://youtu.be/_fvIsqhSCGM
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C’est alors qu’on voit se dessiner un match dans le match entre le jeune Belleau surprenant d’audace, héros de la demi-finale contre La Rochelle avec son drop victorieux dans les ultimes secondes, et le vieux roublard Morgan Parra (28 ans,66 sélections) auteur d’un 100% au pied, mais aussi d’actions décisives.
La mi-temps intervient après une première période animée sur le score de (16 -10) en faveur des Jaunards qui ont vu leur avance fondre et leurs vieux démons ressurgir.
Si la première mi-temps s’est jouée à 200 à l’heure faisant ainsi mentir tous les détracteurs du rugby comme un sport ennuyeux, les barbelés étaient clairement de sortie en deuxième mi-temps. Échaudé par le retour de Toulon dans le match, Clermont n’ose pas se livrer et l’addition risque d’être salée si les hommes d’Azéma ne réagissent pas. Au-delà de la destruction de la deuxième ligne auvergnate, c’est toute l’équipe qui subit la déferlante rouge et noire comme cette longue phase de jeu aux alentours de la 50e où les « culs » succédaient aux « caramels ». Pendant près de deux minutes Non’u, Bastareaud et consorts enfonçaient les lignes adverses dans une séquence qui n’a pourtant pas été concrétisée. Plus que cette séquence on retiendra un deuxième acte qui s’est résumé à un duel de buteurs et une casse phénoménale qui a occasionné pas moins de 17 arrêts de jeu dont 5 protocoles commotions en 40 min. Mais cela serait en oublier le final intense. Après 70 min le score est de 22-16, Parra a récité sa partition parfaite alors que le buteur toulonnais trouve par deux fois (!) les montants de l’en but. Les renvois quasi systématiques au pied de Clermont dans le camp adverse donnent le ton pour la fin de match, ce sera un attaque-défense .Une touche est trouvée dans les 5m de Clermont-Ferrand alors que la sirène retentit. Les ultimes assauts Toulonnais sont dévastateurs et menace de faire voler en éclat une défense qui plie, mais ne rompt pas. Et c’est en véritable leader que Parra viendra poser ses mains sur le ballon ovale pour un contest décisif qui offre à Clermont et son capitaine emblématique Aurélien « Vercingétorix » Rougerie, le deuxième Brennus de son histoire.
Que retenir donc de cette victoire tant attendue par les Clermontois ? Tout d’abord que pour revenir chaque année sur les podiums nationaux et européens sans être sur la plus haute marche, il faut tirer un sacré coup de chapeau à l’ASM pour le mental qu’ils ont su mettre dans cette finale qui fut une des plus disputées ces dernières années. Ensuite, on a beau s’en plaindre le rugby français a des beaux jours devant lui lorsque l’on voit des jeunes comme Penaud, Belleau ou encore Jedrasiak qui s’aguerrissent dans ces joutes de haut niveau. Enfin que Clermont est toujours aussi indiscipliné que les ailiers fidjiens cavalent toujours aussi vite, que Ma’a Non’u fait toujours autant de ravage, mais cette fois-ci à la fin c’est Clermont qui gagne. Par Louis.
https://youtu.be/GxF_QmyMPo4
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