Le court trailer sorti par Netflix le 20 janvier dernier est à l’image du reste de la série, intense. Des voix glaçantes, une musique à suspens, le symbolique drapeau retourné sur un fond d’image très sombre… Après 30 petites secondes qui nous laisseraient presque sur notre faim, la vidéo se termine sur une date : 30 mai 2017. C’est jusque-là qu’il faudra attendre pour avoir accès aux 13 épisodes de bonheur supplémentaire que nous propose la première série originale jamais créée par Netflix. L’argument principal d’House of Cards se résume en deux noms : Kevin Spacey et David Fincher, un duo acteur-réalisateur qui a déjà fait ses preuves dans le film Seven. Alors que l’acteur était censé faire bénéficier la série de sa notoriété, c’est presque la série qui a fait entrer l’acteur dans une nouvelle dimension. Spécialisé dans les personnages complexes et torturés, il est jusque-là souvent associé à des rôles comme celui de Lester Burnham (American Beauty) John Doe (Seven) ou encore Roger Kint (Usual Suspect). Mais Kevin Spacey ne peut plus se défaire de l’image de Franck Underwood qu’il interprète depuis maintenant 4 ans, personnage non moins complexe que les précédents, mais surtout bien plus emblématique. C’est lui qui a convaincu Fincher de produire la série et même d’en réaliser les deux premiers épisodes, donnant ainsi une ligne directrice et laissant son style planer sur l’ensemble des 4 premières saisons.
La qualité d’House of Cards ne se résume pas uniquement à ces deux noms, mais aussi à tous les personnages secondaires qui gravitent autour du héros interprété par Spacey. Parmi eux une Robin Wright exceptionnelle dans le rôle de Claire Underwood, sachant magnifiquement alterner entre le visage de la femme de pouvoir implacable et celui de l’épouse tourmentée. Plus discret, Michael Kelly colle à merveille avec le rôle de Doug Stamper, le bras droit et homme de main impitoyable du héros. Zoey Barnes, Peter Russo, Seth Grayson, Remy Danton, Lucas Goodwin… Chaque caractère est développé et complexifié tout au long de la série, ajoutant un intérêt et une intrigue supplémentaire à la seule aventure de Franck Underwood.
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Lors des 4 premières saisons, Netflix nous fait assister à l’ascension progressive de son personnage principal dans les échelons qui mènent à la présidence des États-Unis. En mettant en scène un héros charismatique, mais aussi manipulateur et dénué de tout scrupule, House of Cards dépeint un tableau presque inquiétant de la vie politique américaine. Entre corruption, manipulation, intimidation, adultère, violence, drogue, alcool et jeux de pouvoir, on obtient une jolie recette pour un plat rempli de saveurs et de surprises. En parallèle de son ambition présidentielle, Underwood doit faire face aux différents lobbys qui orientent la vie politique américaine, aux attaques médiatiques dont il fait l’objet, mais surtout aux difficultés liées à son mariage. Plus on en apprend sur sa relation avec Claire, plus elle nous semble indéchiffrable et pleine de mystères. Dès le premier épisode, Underwood le dit lui-même au spectateur avec son phrasé inimitable : « J’aime cette femme plus que les requins n’aiment le sang. ». C’est une habitude qui diminue malheureusement au fil des saisons, mais Kevin Spacey nous révèle les méandres de l’esprit calculateur de son personnage en brisant le 4e mur et en s’adressant directement au spectateur. Une particularité de la série qui, à elle seule, en fait tout le charme.
La seule critique que l’on pourrait faire à cette série serait sa complexité parfois poussée qui peut la rendre difficile à suivre, voire lui donner un aspect un peu lent si on n’en saisit pas toutes les subtilités. On a vite fait de perdre le fil dans la multitude de personnages se succédant aux différents postes qui composent les rouages de la politique américaine. Ceci mis de côté, elle fait honneur à son statut de première d’une longue liste de séries originales Netflix, et vous l’aurez compris, nous sommes conquis. Par Tim Rouger
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