Le gardien allemand ne finit plus d’étonner, à 30 ans, Manuel Neuer a révolutionné son poste et est devenu une muraille infranchissable. Si le Bayern et l’Équipe d’Allemagne fonctionnent aussi bien, c’est en grande partie grâce à leur gardien.
Si malheureusement il ne remportait jamais le Ballon d’Or ne tenions à rendre hommage au meilleur exemple de Deutsche Qualität : Manuel Neuer.
Tout commence pour lui dans le Gelsenkirchen. En effet, le portier allemand est un pur produit de la Ruhr, né dans cette région, il fera toutes ses classes à Schalke 04. En 2006, à 20 ans, il s’empare du poste de titulaire chez l’équipe première. Fan de Jens Lehmann (comme quoi, ça existe…), on lui prédit déjà un grand avenir. Avec son mètre 93 et son physique de bûcheron, nul doute qu’il est impressionnant dans la cage. Seul problème : ses sautes de concentration. Quand on s’appelle CR7 ou Zlatan, on appelle ça des occasions manquées, quand on est gardien de but, ces bourdes sont trop souvent synonymes de buts…
En novembre 2009, il est le seul gardien allemand nommé pour être dans l’équipe UEFA de l’année. Vous le voyez venir, gros comme un camion, l’ogre bavarois commence à se dire qu’il ferait le parfait successeur du grand Oliver Kahn. En 2010, Manuel Neuer devient le capitaine de Schalke 04, joue pour la première fois en Ligue des Champions et gagne le DFP Pokal avec son club de cœur ; ce sera son cadeau d’adieu.
En juin 2011, le Bayern casse littéralement sa tirelire et claque 22 millions d’euros pour faire venir le mastodonte dans la mecque du football allemand. 22 millions pour un gardien, cela représente le deuxième plus gros transfert de l’histoire pour un joueur à ce poste derrière l’intouchable Gianluigi Buffon (de Parme à la Juventus). Si certains supporters se montrent hostiles à son arrivée, très vite, il fermera la gueule des rageux. Plus grosse période d’invincibilité pour un gardien du Bayern (adieu record d’Oliver Kahn) et chef-d’œuvre en Ligue des Champions. En demi-finale, Munich rencontre un autre grand d’Europe, un certain Real Madrid. Au tir au but, il arrête coup sur coup les penaltys de Cristiano Ronaldo et Kakà ; les Merengue peuvent rentrer chez eux ; c’est le Bayern qui ira en finale. Malheureusement pour lui, à l’Allianz Arena, le Bayern sera défait, au tir au but par une surprenante équipe de Chelsea. Le rendez-vous est pris pour l’année suivante.
La saison 2012-2013 verra le Bayern et Manuel Neuer tout écraser : Bundesliga, Ligue des Champions, DFP Pokal, UEFA SuperCoupe et Coupe du Monde des Clubs.
À l’été 2013, après une année sabbatique, le grand Pep Guardiola arrive en Bavière, avec un objectif simple : faire aussi bien que la saison 2012-2013. Pour Manuel Neuer, l’arrivée du disciple de Cruyff va tout changer. Si Neuer était déjà un grand gardien, il deviendra tout simplement le meilleur sous l’égide du catalan. Ainsi, appliquant les principes du hollandais qui voyait le gardien de but comme le premier attaquant de l’équipe, Guardiola fera de Neuer un rouage essentiel dans le jeu du Bayern. En 2012, Jupp Heynckes, lui reprochait ses bourdes : « Son problème, c’est qu’il veut relancer trop vite. Il a besoin de jouer plus calmement et libéré ». Le catalan lui apportera cette liberté tout en lui apportant un cadre rassurant. Il devient ainsi libéro 2.0. La zone des six mètres ? Très peu pour lui, on parle plutôt d’une zone de 30 m.
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Appliquant également cette philosophie avec l’équipe d’Allemagne, sa main ferme et ses sorties de folie lui permettront de remporter la Coupe du Monde 2014. Un match pour illustrer cela : Allemagne-Algérie en huitième de finale. Au-delà de sa sortie décisive à 30 mètres à la 89e face à Feghouli, il illuminera littéralement le match de sa classe. N’importe quel spectateur lambda pouvait prendre Neuer pour un joueur de champs, il touchera 21 ballons en dehors de la surface. Vous pouvez voici dessous la carte qui retrace son activité sur le terrain, impressionnant :
Here it is, the most talked about heat map in history. Manuel Neuer. #GER pic.twitter.com/6cHthWZU2E
— Squawka (@Squawka) June 30, 2014
Il ajoutera quelques trophées avec le Bayern dans son escarcelle mais aussi et surtout finira 3e au classement du Ballon d’Or 2014. Mais qu’on ne s’y trompe, il aura été la véritable star de la Coupe du Monde (avec Tim Howard) et le Ballon d’Or devait être pour lui.
Récemment prolongé jusqu’en 2021 par le Bayern, il lui reste une dernière Ligue des Champions à offrir à son bienfaiteur avant que Guardiola ne parte du côté de Manchester.
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