À force de faire rire avec des comédies légères, Eddie Murphy avait fini par se prendre. Enchaînant les films autoparodiques, l’acteur au salaire mirobolant était devenu une machine à nanars. Norbit, Doctor Dolittle 2, Espion et demi … Autant de films indignes du talent évident de celui qui nous avait fait rêver dans le flic de Beverly Hills. En 2007, avec DreamGirls, Eddie Murphy nous donnait une piqûre de rappel : « oui je joue dans les plus gros navets du siècle, mais quand il faut, je montre que je suis un véritable acteur ». Une performance qui sera récompensée d’un Golden Globe du meilleur second rôle masculin et d’une nomination aux Oscars. Une parenthèse toutefois beaucoup trop courte pour espérer sauver une décennie pourrie pour lui. Ainsi, lors de la 30e cérémonie des Razzie Awards, les votants le couronnaient « pire acteur de la décennie ». Une consécration méritée pour Murphy avec des premiers rôles dans les chefs-d’œuvre École paternelle, Appelez-moi Dave ou le magnifique Pluto Nash. Pour la petite histoire, Pluto Nash réussit l’exploit d’avoir 1.9 sur Allocine, 5% sur Rotten Tomatoes et 3.8 sur imdb.
Après toutes ces bouses, l’acteur a donc décidé de prendre une longue pause de 4 ans. Désormais, il ne fera plus de navets, il apparaîtra dans des films de qualité. La première étape de ce radical changement est Mr. Church. Pour la première en 30 ans de carrière, il occupe le premier rôle d’une comédie dramatique.
Avec un budget de 8 millions de dollars, Mr.Church est le film le moins cher de la carrière d’Eddie Murphy. Dès le générique, au moment de l’apparition des studios de production, Cinelou Films, Envision Media Arts, Shenghua Entertainment, Voltage Pictures ; on se dit qu’effectivement c’est un « petit film ». Prévu de longue date, Mr. Church devait initialement reposer sur le trio Samuel L. Jackson, Uma Thurman et Juno Temple…
https://youtu.be/LT3bzXXKtrs
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Le pitch : Mr. Church nous raconte l’histoire d’un cuisinier à domicile (Eddie Murphy) dans l’Amérique des années 70. Le cuistot se retrouve « au chevet » d’une mère (Natascha McElhone) et sa fille (Britt Robertson, la star de Tomorrowland) pour 6 mois. Pourquoi 6 mois ? La mère est atteinte du cancer du sein et les docteurs estiment qu’elle ne survivra pas plus longtemps…
Le personnage de la fille, joué par Britt Robertson est la narratrice du film. Très présente, on a parfois l’impression qu’une nouvelle nous ait lue. C’est le gros point noir du film puisque la narration nous explique absolument tout ce qui se passe à l’écran. Le spectateur n’est donc plus concentré sur ce qui se passe sous ses yeux, mais sur ce que la fille dit. Pour le reste, on est dans du vu et revu pour les films de ce genre. Beaucoup de clichés et qui nous font penser que le film serait beaucoup plus oubliable avec des acteurs inconnus.
Sans grande surprise au niveau de pathos donc, Mr. Church reste cependant très attachant…grâce à son duo Murphy-Robertson. On est ravi de retrouver Eddie Murphy dans un rôle et un film qui tient (un peu près) la route. En 2008, The Wrestler avec Mickey Rourke nous avait donné le même sentiment : « Enfin ! ». N’oublions pas non plus la grande performance de Britt Robertson, qui au même titre, qu’Eddie Murphy porte véritable le film. L’évolution de l’amitié entre les deux personnages qu’ils interprètent nous a conquis. Tout l’enjeu de la fille est d’en savoir plus sur ce mystérieux Mr. Church qu’elle côtoie tous les jours, mais qui reste très secret sur sa vie.
Mr. Church, un film correct qui ravira les fans d’Eddie Murphy et ceux qui aiment les belles histoires. Pour un dimanche soir, c’est parfait.
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