La semaine dernière s’est tenu dans notre bien-aimée ville lumière un événement d’une certaine résonance dans le monde des sports de combat, événement que l’équipe de LA SUEUR se devait de couvrir, le GLORY 28.
Évidemment, et je ne me fais guère d’illusions, je sais que la plupart des lecteurs non particulièrement versés dans les sports de combat doivent avoir, à la lecture des précédentes lignes, haussé un sourcil interrogatif. En effet, le kickboxing n’a pas encore réussi, et cela est regrettable au demeurant, à développer ce que j’appellerais un rayonnement trans sports (c’est-à-dire toucher une large population qui ne serait pas composée exclusivement d’aficionado des boxes pieds poings).
Pour utiliser une comparaison, le kickboxing à l’heure actuelle est au sport ce que le free jazz est à la musique : un sport assez fermé et apprécié par une population extrêmement impliquée.
Mais en tant qu’admirateur devant l’éternel de kick-boxing, je me devais de porter ma pierre à l’édifice de la reconnaissance de ce sport en général, et du GLORY en particulier.
Le kick-boxing reste encore aujourd’hui un sport très hermétique. Je dirais même plus que, comparé aux deux autres grands sports de combat actuels (entendons ici sports spectacles), à savoir la boxe et le mma, il est le seul à ne s’adresser aujourd’hui qu’à une minorité de connaisseurs.
La boxe, même si cela est de moins en moins vrai aujourd’hui, a réussi à créer un engouement transdiscipline et irriguer ainsi la culture populaire. Il n’est ainsi nullement utile de connaître techniquement la boxe ou de la pratiquer pour la regarder. Le rayonnement de la boxe anglaise a couvert, et continue de couvrir dans une certaine mesure, une large population pas forcément fan ou impliquée dans ce sport. Tant et si bien que si je vous parle de Mohammed Ali, de Mike Tyson, ou de Manny Pacquiao, vous saurez, même vaguement, de qui je parle.
L’évolution du MMA est quant à elle inverse à celle du noble art. Longtemps resté dans l’ombre et très mal connu du grand public, le mixed martial art a récemment développé, en particulier sous l’impulsion de l’organisation reine en la matière (l’UFC), une exposition médiatique très importante. Aujourd’hui, de plus en plus de gens connaissent ce sport et le regardent même à l’occasion. Ronda Rousey, Dana White, Conor McGregor, Anderson Silva, Jon Jones, sont autant de noms qui viennent à présent alimenter l’inconscient collectif des fans de sports en général.
Le cas du Kick-Boxing est plus complexe. En effet, ce sport peine à rayonner au-delà de la sphère des connaisseurs pour de nombreuses raisons que l’on ne développera pas ici (multitude de fédérations, trop grande diversité des règles, absence de figure emblématique pouvant porter le sport à la vue de tous, etc.). Pendant très longtemps, le kickboxing est resté ainsi un méta sport spectacle : le potentiel était là, mais il manquait une organisation fédératrice, une image internationale, permettant la reconnaissance générale.
Toutefois, entre les années 1990/2000, le Kick Boxing connu un sursaut grâce à l’emblème fédératrice du K-1 (organisation de Kick-Boxing japonais à rayonnement international).
Pendant cette période, tous les ingrédients furent réunis pour faire connaître au monde ce sport : des règles unifiées, une organisation fédératrice, des athlètes de haut niveau et charismatiques et des combats dantesques jusqu’à plus soif. Malheureusement, le K-1 périclita financièrement et le kick boxing, n’ayant plus d’institutions de référence retourna dans l’ombre.
Mais comme le veut la formule, « le roi est mort ! Vive le roi ! ». Le GLORY (organisation de kick boxing on l’aura compris) s’affirme dès à présent comme un digne successeur du K-1 et détient aujourd’hui toutes les cartes en main pour redorer le blason du Kick ; en témoigne la magnifique carte qui fut offerte la semaine dernière à notre auguste cité.
L’équipe La Sueur, dont faisait partie votre humble serviteur, a eu la chance d’assister au spectacle, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle fut conquise. Nos rétines ont en effet pu se régaler de quasiment 7 heures de joutes pieds poings de haute volée, où la technicité n’avait d’égal que le courage déployé par certains fighter lors de cette illustre soirée.
Sans transition, je vous propose donc une analyse de certaines techniques et stratégies pugilistiques mises en avant lors de cet événement (I), ma sélection des tops de la soirée (II), et puisqu’il faut malgré tout rester impartial, ma sélection des flops (III)
Comme il serait fastidieux et contre-productif de faire un récapitulatif de chaque combat, nous nous concentrerons davantage sur trois oppositions qui ont chacune démontré, à mon sens, l’utilité d’une technique ou d’une stratégie particulière en boxe pied poing.
Il est par ailleurs amusant de noter que les trois combats en question fonctionnaient sur un même couple d’opposition, à savoir technicien contre bully, et que, le technicien a pris l’avantage ici de trois manières différentes.
NB : Pour que vous compreniez mon propos, je dois étayer cette présentation d’une courte définition :
Dans l’absolu, ces catégories sont évidemment fictives, il s’agit d’une vue de l’esprit permettant d’analyser le comportement d’un combattant sur le ring. Il arrive d’ailleurs qu’un même combattant puisse être tour à tour technicien et bully. Enfin, aucune de ces stratégies n’est dans l’absolu supérieure, un mauvais technicien valant moins qu’un bon bully et inversement.
Toujours est-il que, lors des trois combats que nous allons présenter, les techniciens ont triomphé des bully, et ce, en utilisant des méthodes distinctes (pour le plus grand plaisir de l’humble rédacteur de ce modeste article).
Le premier combat qui nous intéresse opposait d’un côté le stoïque russe (pléonasme) Artem Vakhitov, au champion de la catégorie des lourds-légers, le brésilien Saulo Cavalari.
Il convient de faire deux petites remarques avant de commencer l’analyse de ce combat. Premièrement il s’agit probablement d’un des plus beaux combats de la soirée, je vous recommande donc vivement de le visionner. Deuxièmement, et pour la petite anecdote, ces deux gentlemen s’étaient déjà rencontrée auparavant et l’issue de ce premier contact s’étant avérée favorable au Brésilien, le présent match s’annonçait sous les auspices favorables de la recherche de vengeance (les rematch, surtout dans les sports de combat, ont toujours une intensité particulière).
Saulo Cavalari : Kickboxeur bénéficiant d’un pouvoir de KO considérable (18 victoires par KO sur 30), Saulo aime bien rester à distance de son adversaire et exploser régulièrement sur de puissantes combinaisons de poings. Il n’est pas particulièrement fluide sur ces dernières, mais sa puissance et son explosivité compense largement ce défaut. Occasionnellement, il est néanmoins capable de varier les niveaux de frappes en concluant ses enchaînements par de redoutables High Kicks. Boxeur agressif par nature, Saulo cherche généralement à finir le combat le plus rapidement possible.
Artem Vakhitov : Artem quant à lui est plus classique dans sa façon de combattre. Expert en muay thaï, sa posture reflète largement son origine martiale : Varhitov se tient droit, les mains hautes et ne brille pas par des déplacements variés, se contentant la plupart du temps de suivre son adversaire d’un bout à l’autre du ring. Excessivement résilient, et doté d’un sang froid tout à fait slave, Vakhitov est capable d’endurer de lourds dégâts de la part de son opposant et de rester néanmoins dangereux. Concernant ses attaques, Varhitov travaille lui aussi en combinaison de poing, mais à la différence de son adversaire, il fait preuve d’un savoir technique plus élevé : Vakhitov varie habilement les zones de frappe, et est capable d’enchaîner avec fluidité attaques au visage et au corps. Par le passé, Vakhitov a pu pécher par excès de confiance en s’engageant trop dans certaines attaques l’exposant (spinning back fist notamment).
Fidèle à son style, Saulo Cavalari a commencé très fort ce combat, cherchant dès le premier round à martyriser son vis-à-vis par de puissantes combinaisons au visage et de lourds kicks. En bully, Saulo est venu directement porter le combat à Vakhitov sur un rythme d’enfer, au risque de s’exposer et de ne pas économiser son énergie.
Je ne ferais pas ici un résumé round par round de l‘opposition (encore une fois, allez voir ce combat !), mais je donnerais mon impression sur ce qui à fait la réussite de Vakhitov ce soir-là.
Artem ne s’est tout d’abord pas laissé intimidé par le brésilien, confiant en sa garde et sa résistance naturelle il a lutté pied à pied pendant l’ensemble des 5 rounds. Son sang froid et sa patience lui ont de plus permis de sélectionner ses attaques et ses contres de manière réfléchis dans une stratégie d’attrition.
J’attire particulièrement l’attention sur ses low kicks qu’il a généreusement distribué pendant tout le combat, ruinant les appuis de Cavalari et diminuant ainsi sa puissance de frappe. De manière intelligente, Vakhitov usa de ses low kicks en misant sur l’agressivité de Saulo, l’idée étant la suivante : lorsque l’on avance ou que l’on envoie une combinaison de poings, on ne peut lever sa jambe avant et ainsi se protéger des low kicks. À chaque fois que Cavalari avançait prestement, Vakhitov le sanctionnait d’un vicieux circulaire bas. Petit à petit, ses appuis étant coupés, Cavalari perdit de sa puissance de frappe, devenant de moins en moins dangereux au fil du combat.
Le deuxième ingrédient de la réussite de Vakhitov fut ses attaques au corps. Concluant souvent ses combinaisons par un ou deux crochets au corps, Vakhitov usa rapidement la résistance et la volonté de Cavalari. Petit à petit, le brésilien se montra plus timide dans ses attaques et surtout beaucoup moins explosif.
Grâce à son stoïcisme, sa résistance et sa maîtrise de la guerre d’usure, le russe fut capable d’inverser le rapport d’agressivité, si bien qu’à la fin du match, c’était bien lui qui menait la danse et marchait sur le Brésilien. De son côté, Saulo, même s’il fut dépassé, demeura dangereux jusqu’à la fin, notamment sur ses combinaisons au visage.
La deuxième opposition méritant notre attention est encore un combat pour le titre : l’ukrainien Adamchuk défendant son titre contre le très populaire Mosab Amrani.
Les styles en présence :
Mosab Amrani : À la différence de Cavalari, qui serait plutôt un bully du fait de ses aptitudes physiques et de son manque de technique, Mosab appartient à cette catégorie plutôt du fait de sa mentalité. En effet le marocain est lui même un bon technicien de la boxe pied poing, maîtrisant particulièrement le style dutch de kickboxing. Il enchaîne ainsi avec fluidité les crochets des deux bras qu’il conclut souvent par de puissants low kicks ou middle kicks. Faisant preuve d’une bonne défense et d’une grande technicité, Mosab n’en est pas moins un bagarreur né. Il aime particulièrement échanger à courte distance et mettre la pression à son adversaire rapidement.
Serguey Adamchuk : Serguey quant à lui est résolument plus fin dans son approche. Se servant de sa grande taille et de son allonge (conséquente pour sa catégorie), il affectionne rester sur l’extérieur pour sélectionner efficacement ses zones de frappes. Étonnamment, l’Ukrainien demeure excessivement discipliné dans son approche, et ce malgré son affiliation à la Mike Passenier ‘s Team (équipe de kickboxing réputée pour l’agressivité quasiment pathologique de ses représentants). Bien qu’intelligent et lucide, Adamchuk dispose quand même d’un Killer instinct lui permettant de terminer un combat rapidement s’il sent son adversaire flancher.
Le combat :
Cet affrontement fut probablement l’un des plus déséquilibrés de la soirée, Serguey réussissant par sa discipline et sa stratégie à absolument neutraliser l’agression de Mosab tout en lui infligeant des dommages considérables sur les 5 rounds (le mettant même Knock down plusieurs fois). En fait, seul le courage et la détermination incroyable d’Amrani lui permirent de terminer le combat debout.
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La stratégie d’Adamchuk était exclusivement fondée sur le mouvement et sur l’utilisation habile des distances. L’ukrainien a, pendant les trois premiers rounds, adopté une garde large sur ses jambes lui permettant une grande mobilité et est resté constamment hors de portée des attaques du Marocain. Utilisant des balancements In and out et de fréquents désaxements, Adamchuk fut capable d’esquiver les attaques d’Amrani, d’éviter l’enfermement dans un coin du ring ou contre les cordes, et surtout de piquer régulièrement le Marocain de son bras arrière, de sa jambe arrière et même de ses genoux.
En véritable toréador Serguei a constamment évité l’affrontement frontal avec Mosab qui, de son côté, s’entêtait dans une agressivité de plus en plus nourrie par la frustration et l’agacement. S’exposant régulièrement, le marocain fut rapidement sonné, et à partir de là ne représenta plus aucune menace pour l’Ukrainien. Segueï put ainsi délier ses combinaisons et saper les appuis de son adversaire par de violents low kick, mais aussi par d’astucieux coups de talons assez réminiscent de Masaaki Noiri (un autre kickboxeur, dont le rédacteur de cet article est particulièrement fan).
À partir du 4e round, Adamchuk resserra sa garde, adoptant une posture bien plus classique, et avança sur Mosab dans le but de le terminer. À ce stade du combat, la confiance de l’ukrainien était manifeste puisqu’il avait abandonné sa stratégie de stick an move pour terminer son adversaire. De toréador, l’ukrainien était devenu matador, de technicien il était devenu à son tour bully.
4e et 5e round du combat : Adamchuk adopte une attitude résolument agressive. Mosab fait néanmoins preuve d’une détermination admirable.
Enfin, le troisième combat objet de notre analyse est celui qui opposa notre Cédric Doumbé national au terrifiant Murthel Groenart.
Les styles en présence :
Murthel Groenart : Remarquable phénomène physique et athlétique, le représentant de la team Passenier est un véritable concentré de violence et de puissance. Capable de mettre ko ses adversaires avec n’importe laquelle de ses techniques, Murthel se sert de ses longs segments et de son explosivité pour frapper de l’extérieur le plus fort et le plus rapidement possible. Misant sur l’intimidation qu’il crée (à juste titre d’ailleurs), Murthel a développé un style dont l’efficacité est proportionnelle à la peur qu’il instille chez l’adversaire. Il cherche ainsi à faire reculer son vis-à-vis afin de d’engager ses jambes pour créer un maximum de dégât. L’une de ses stratégies consiste aussi à enfermer son adversaire dans un coin du ring afin d’exploser sur des techniques de genoux dévastatrices. Plus l’ennemi recule, plus Murthel est efficace. Parangon du bully, Murthel a néanmoins souffert d’inconsistance par le passé (manque d’entraînement ou de motivation visible dans certains combats) et peut sembler troublé lorsqu’il rencontre un opposant déterminé.
Cédric Doumbé : Le français d’origine camerounaise mise lui aussi sur ces capacités athlétiques exceptionnelles et sur son punch naturel pour gagner ses combats. Confiant en sa vitesse, il prend régulièrement des risques qui lui font frôler le désastre dans certains de ses combats (ses esquives à la Anderson Silva notamment, susceptibles de mal tourner à tout moment). Toutefois, le boxeur d’Angoulême est aussi capable de déployer une anglaise particulièrement propre et dévastatrice (ses uppercuts du poing avant sont de véritables pièces d’orfèvrerie), se laisse rarement déborder et est particulièrement difficile à enfermer contre les cordes (rapide dans ses déplacements, il désaxe particulièrement bien et est ainsi capable de sortir de situations compliquées).
https://youtu.be/2RBlGMIO7UQ
Petit highlight de notre golden boy national !
Le combat :
Cette opposition était, sur le papier du moins, l’une des plus déséquilibrées, le français faisant ici office de victime expiatoire pour le numéro 2 mondial Murthel. C’était toutefois sans compter la résolution et l’intelligence de Cédric Doumbé.
Techniquement, ce combat fut loin d’être le plus agréable à regarder, oscillant régulièrement entre match de kickboxing de haut niveau et vulgaire bagarre. Murthel (sans rien enlever à la performance de Cédric) était dans l’un de ses mauvais jours et s’est révélé particulièrement maladroit dans son approche.
Si techniquement ce match ne nous a pas appris grand-chose, de manière plus générale toutefois, il nous a rappelé qu’un combat se gagne aussi hors du ring. Cédric, en fin psychologue, avait très bien cerné la personnalité de tyran de Murthel et avait ainsi multiplié les provocations en amont du combat afin d’exciter l’agressivité déjà innée de son adversaire.
Dans le ring, Cédric poursuivit sa stratégie de provocation, tout en évitant habilement l’enfermement par le Hollandais. Utilisant retrait de buste, désaxages, mais cherchant aussi régulièrement le clinch pour empêcher Murthel de délier ses techniques, Cédric créa chez son opposant une grande frustration et l’épuisa dans le même temps. Rapidement, Doumbé fut à même de dicter le rythme, et d’ainsi toucher Murthel régulièrement, tout en évitant ses répliques par l’utilisation du clinch ou d’autres astuces (les chutes fréquentes).
Décontenancé par l’attitude de son adversaire pas une seconde effrayé, mais aussi surpris par sa puissance, Murthel adopta progressivement une attitude attentiste et timorée et laissa ainsi la victoire lui échapper.
En bon braqueur bluffeur, Cédric en profita pour défier l’actuel champion des welterweight. L’équipe La Sueur lui souhaite de tout cœur le succès dans son entreprise.
https://youtu.be/8vmMw8JqFxM
Le combat : notez la discipline de Doumbé et sa capacité à toujours se replacer dans le centre du ring afin d’éviter l’enfermement.
Après cette analyse technique, l’équipe La Sueur d’un commun désaccord (puisque c’est moi tout seul qui a en fait déterminé cette liste) vous présente sa sélection des tops de la soirée.
Artem Vakhitov vs Saulo Cavalari: Pour les raisons exposées plus haut, ce combat était probablement le plus impressionnant et le plus agréable à visionner. Au risque de me répéter, je vous conseille vivement de le voir.
Josh Jauncey vs Johann Tkac : Mon cher confrère Rust a déjà écrit un article suffisamment complet sur le pugiliste canadien et ses indéniables qualités, je vous y renvoie donc. Son combat fut une fois de plus la démonstration de son incroyable maestria. Lisant rapidement le jeu de Tkac (environ une minute d’observation au premier round), Josh fut capable dès le premier de round de déployer ses enchaînements head-body-leg, tout en restant désespérément hors des attaques de Tkac. Là encore, La Sueur vous renvoie directement au combat, bien plus explicite qu’un long discours de notre part.
Marat Grigorian : Véritable vainqueur du tournoi des lightweight à mon sens, Marat a fait preuve toute la soirée d’une détermination impressionnante (enchaînant deux combats difficiles) et d’une technique impeccable (ses combinaisons de punch et ses variations de niveaux étaient magnifiques à voir). Battu par Sittichaï en final, sa performance n’en fut pas moins impressionnante. S’il n’a su conquérir les juges ce soir-là, Marat s’est en revanche fait des fans parmi l’équipe Lasueur.
Anatoly Moisev : Remplaçant le français Djime Coulibaly en short notice (une semaine, il me semble), le jeune russe mérite de recevoir une mention spéciale pour son courage et sa volonté. Dépassé par le dangereux Marat Grigorian lors du premier tour du tournoi (Marat l’enverra deux fois au sol par de vicieuses attaques au foie), le jeune russe restera toujours dangereux et technique pendant le combat, et continuera jusqu’au bout à chercher le KO de son adversaire ; nous offrant ainsi un magnifique spectacle. Son combat contre Marat était l’un des plus beaux de la soirée, et ceci particulièrement grâce à son implication jusqu’au-boutiste. Il convenait ainsi de saluer cette performance et de rendre hommage au jeune russe.
Puisqu’il faut toutefois rester impartiale, et ne pas s’enfermer dans un discours qui serait uniquement mélioratif, nous avons décidé de témoigner de notre (relative) déception par rapport à certaines performances.
Sittichaï ne force pas : Que l’on me comprenne, Sittichaï est un immense combattant, et je ne voudrais surtout pas que ma critique soit mal interprétée : Sittichaï a fait le travail et a gagné un tournoi difficile face à de redoutables adversaires (Davit Kiria/ Marat Grigorian). Mais c’est justement parce que j’admire profondément le Thaïlandais et que je sais de quoi il est capable lorsqu’il est au maximum de ses compétences que je fus particulièrement déçu par sa performance. Pas une seule seconde le thaï n’a pris de risque ou n’a cherché à finir ses adversaires. Il s’est contenté lors de ses deux combats de dépasser légèrement ses adversaires au point, fournissant ainsi un spectacle parfois ennuyeux (son combat contre Kiria notamment était assez pénible à regarder).
« À vaincre sans risque l’on triomphe sans gloire » disait le proverbe. Sittichaï a certes sécurisé sa place pour le titre, mais il n’a en revanche pas accru sa popularité ce soir-là.
Verhooven’s style : Là encore, ma critique sera très subjective et pourrait paraître injuste pour certains. Toujours est-il que Ricco ne fut pas particulièrement brillant lors du GLORY 28. Ici aussi, la maîtrise de ce dernier sur son adversaire était claire, et pas une seconde on a pu douter de sa victoire. Néanmoins, Ricco a tendance lui aussi à être trop conservateur dans sa démarche, beaucoup plus préoccupé par la victoire que par la beauté du spectacle (on ne peut guère l’en blâmer d’ailleurs). Multipliant les phases de clinchs afin d’éviter les répliques de son adversaire, ne s’engageant pas trop dans ses coups par peur de commettre une erreur, le hollandais fut donc assez ennuyeux dans sa victoire.
C’était donc le GLORY 28 : de la gloire, du courage, de la violence, de la technique et de la provocation. Nous vous conseillons donc encore de visionner les combats qui furent pour la plupart magnifiques et intenses.
À titre personnel, je souhaite tout le succès possible au GLORY, afin que cette institution puisse enfin rendre au kickboxing ses lettres de noblesse, et porter à la connaissance du plus grand nombre ce glorieux sport.
https://youtu.be/8sVf_KgmREo
Glorious feelings au Glory 28 !
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