UFC 260 – Dans la nuit de samedi 27 à dimanche 28 mars, Stipe Miocic et Francis Ngannou s’affrontent pour le titre UFC dans une revanche très attendue.

Depuis le début de l’année, l’UFC nous propose un enchaînement de cartes absolument immanquables. Après l’énorme UFC 259 le 6 mars dernier, l’organisation réitère un deuxième événement PPV pour clôturer le mois ! Le champion Stipe Miocic retrouvera, pour la revanche la plus attendue de la catégorie lourd, le franco-camerounais Francis Ngannou. Le reste de la carte sera animé par Tyron Woodley, Sean O’Malley ou encore Abubakar Nurmagomedov, cousin de Khabib. Décortiquons ici, l’ensemble de sa carte et ses enjeux. La carte principale est diffusé sur RMC Sport (disponible ici) à partir de 4h du matin dimanche 28 mars.

UFC 260 – Carte pré-préliminaire (23H) :

Marc-André Barriault vs. Abu Azaitar (poids moyens) : Ces derniers mois, le nom Azaitar s’est malheureusement plus fait connaître pour des affaires extrasportives que pour des performances dans l’octogone. Le petit frère, Ottman, s’est retrouvé sur le devant de la scène pour une affaire de protocole Covid non respecté sur la Fight Island, Dana White a récemment décidé de le gracier de sa suspension définitive dans la promotion. Son grand frère, Abu (14-2-1), a été suspendu par l’USADA pour 7 mois rétroactif à compter de septembre 2020 pour tamoxifène, une suspension relativement courte, s’expliquant par le fait qu’Azaitar a pu prouver (grâce à une ordonnance du médecin), l’utilisation involontaire de cette molécule, il sera officiellement éligible à combattre ce jeudi. Avec deux combats en quatre ans, le marocain combattra pour la deuxième fois dans la promotion et tentera d’enchaîner son onzième combat sans défaite. Comme son frère, Abu Azaitar propose une boxe anglaise tout en puissance qui lui a permis de mettre KO sept de ses précédents adversaires. Un atout qu’il utilisera sûrement face à son adversaire du soir, Marc-André Barriault (11-4(1)).

Le québécois signe à l’UFC en 2019, après un sans-faute dans l’organisation canadienne du TKO où il deviendra champion. La même année, il frôlera une éviction de la promotion en enchaînant trois défaites consécutives. L’UFC lui accorde un baroud d’honneur en juin 2020 lors de son dernier combat face à Oskar Piechota, Barriault mettra KO le polonais au deuxième round. Mais ce combat sera par la suite rendu caduc après que Barriault soit testé positif à l’ostarine. Là encore, le caractère involontaire de l’utilisation de cette molécule a permis à Barriault d’écoper d’une suspension raccourcie. Bref, deux hommes à la recherche de la rédemption s’affronteront dès l’ouverture de l’UFC 260.

Gillian Robertson vs. Miranda Maverick (poids mouche) : Il s’agit de la deuxième programmation pour ce combat de jeunes talents entre Maverick (8-2, 23 ans) et Robertson (9-5, 25 ans), qui devait initialement avoir lieu à l’UFC 258. La première, sort d’un début réussi à l’UFC, en octobre dernier face à Liana Jojua. Combat fini par le médecin à la suite d’une impressionnante coupure sur le nez de la Géorgienne. De son côté, la Canadienne Robertson sort d’une difficile défaite face à la dangereuse Taila Santos, cette défaite a coupé court à une série de deux victoires. Les deux combattantes possèdent un background de Jiu Jitsu Brésilien et ont chacune gagné la majorité de leurs combats par soumission, une possible confrontation de pur grappling en vue ?

Modestas Bukauskas vs. Michał Oleksiejczuk (poids mi-lourd) : Ce duel européen clôturera la carte pré-préliminaire, avec d’un côté le britano-lithuanien et ancien champion du Cage Warriors, Modestas Bukauskas. De l’autre, le polonais et ancien champion TFL, Michał Oleksiejczuk. Les deux hommes ont pour point commun d’être tout juste sortis d’une défaite face à Jimmy Crute en 2020, ils ont surtout comme similitude d’être deux puissants puncheurs, cumulant ensemble 18 victoires par KO.

UFC 260 – Carte préliminaire (1H00):

Abubakar Nurmagomedov vs. Jared Gooden (poids mi-lourd) : Malgré la retraite annoncée de Khabib, le nom Nurmagomedov continue de résonner dans la planète MMA. Après la récente performance à l’UFC du cousin Umar Nurmagomedov (combat gagné par soumission face à Sergey Morozov en janvier dernier) et la récente signature du cousin Usman Nurmagomedov au Bellator. C’est au tour de l’autre cousin, Abubakar, de faire rayonner ce samedi, le blason Nurmagomedov. Après un parcours pré-UFC très correct de 14-1 au WSOF et PFL, Abubakar a eu l’occasion de faire ses débuts dans l’octogone fin 2019 à Moscou, face à David Zawada. Malgré un statut de grand favori, Nurmagomedov s’était incliné au premier round par soumission. Absent depuis, il fera son retour ce samedi face à Jared Gooden, ce dernier se retrouve dans une situation semblable à son adversaire puisqu’il sort d’une défaite lors de ses débuts à l’UFC en novembre dernier, face à Alan Jouban.

Jessica Penne vs. Hannah Goldy (poids paille) : Figure de l’ouverture de la catégorie poids paille (115 livres) à l’UFC, l’ancienne championne Invicta, Jessica Penne (12-5), a connu trois défaites consécutives dans la promotion depuis 2015. Absente de l’octogone depuis 2017, après une défaite face à Danielle Taylor. En trois ans, elle aura tenté plusieurs fois de faire son retour, mais les blessures et les suspensions lui ont bloqué cette possibilité. Elle sort d’ailleurs tout juste d’une suspension de l’USADA de vingt mois, après un protocole antidopage non respecté. À 38 ans, Jessica Penne joue sa place dans la promotion face à Hannah Goldy (5-1). Cette dernière sort d’une défaite lors de ses débuts à l’UFC en août 2019 face à Miranda Granger. À seulement 28 ans, Goldy tentera de faire de ce combat un symbole d’une passation de pouvoir entre les deux générations de combattantes.

Alonzo Menifield vs. William Knight (poids mi-lourd) : Cette carte préliminaire sera donc clôturée par une opposition tout en puissance entre Alonzo Menifield (9-2) et William Knight (9-1). Du haut de leurs 1m83 et 1m77 respectifs, les deux hommes sont de véritables boules de muscle. Une carrure à la hauteur de leurs puissances puisque chacun a connu 8 victoires par KO en 9 victoires en professionnelles. Malgré ses ressemblances, William Knight possède un profil davantage tourné vers la lutte que son adversaire, une puissance au sol qui lui a permis de prendre l’avantage auprès des juges lors de son dernier son premier combat à l’UFC face à Aleksa Camur, remporté en septembre dernier par décision. De son côté, Alonzo Menifield devra absolument se relancer après avoir connu les deux premières défaites de sa carrière lors de l’année 2020, la dernière remontant là aussi à septembre face à Ovince Saint-Preux.

UFC 260 – Carte principale (4h00) :

Khama Worthy vs. Jamie Mullarkey (poids léger) : La carte principale sera inaugurée par deux hommes qui cherchent à se relancer. Signé en 2019 par l’UFC, Khama Worthy (16-7) a su enchaîner deux belles victoires sur Devonte Smith par KO au premier round en août 2019, puis sur Luis Pena par soumission au troisième round en juin 2020. Sa série de 6 victoires consécutives a pris fin septembre dernier lorsque Ottman Azaitar l’a mis KO au premier round. Son adversaire, Jamie Mullarkey (12-4), se retrouve lui aussi dos au mur et dans une position périlleuse. En deux combats à l’UFC, Mullarkey est sur une série de deux défaites d’affilée, une face à Brad Riddell fin 2019 et la dernière en octobre 2020 face au français Fares Ziam. Malgré un joli finish rate de 92%, le jeune australien joue sûrement sa place dans la promotion et son adversaire le sait bien, Worthy déclare auprès de MMAWeekly : « Il est (Mullarkey) à 0-2 à l’UFC, il se battra pour son travail. J’ai l’impression que si vous êtes 0-3 à l’UFC, vous allez être renvoyés, alors il est sur le point de sortir parce que je dois faire ce que je dois faire. » Bref, le ton est donné pour le combat le plus important de leurs carrières respectives.

Sean O’Malley vs. Thomas Almeida (poids coq) : Après son passage au Contender Series en 2017, Sean O’Malley (12-1) fait ses débuts en 2018 à 24 ans face à Andre Soukhamthath. Il gagne ce combat à la décision (et sur une jambe), avec en prime, un joli bonus Fight of the Night. Le jeune O’Malley se fait alors connaître par la planète MMA grâce à son style de combat spectaculaire mélangeant feintes, coups de pied retournés et mouvements peu conventionnels. En combinant ces traits-là avec un caractère extravagant et un nom irlandais, la comparaison était alors toute trouvée avec Conor McGregor. Malgré une hype immense, Sean O’Malley s’absente deux ans de la scène mondiale pour des problèmes de contrôles antidopage positifs. Il fait son retour début 2020 lorsqu’il met KO en deux minutes José Alberto Quiñónez, ainsi que Eddie Wineland dans le même laps de temps en juin 2020, histoire de montrer que la hype n’est pas morte. En août, il combat pour la troisième fois de l’année face à Marlon Vera, il essuie la première défaite de sa carrière par TKO. Une défaite qu’O’Malley refuse d’admettre, plaidant pour une blessure à la cheville. Il tentera de se relancer face à son adversaire du soir, Thomas Almeida (22-4).

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Ce dernier a connu un parcours quelque peu semblable à celui de O’Malley, en sorte qu’il fait ses débuts à l’UFC en 2015 à 24 ans, avec un palmarès invaincu de 17-0. Il enchaîne alors les victoires par KO et les bonus qui vont avec, pour atteindre 21-0 en professionnel. Il connaîtra son premier revers face à Cody Garbrandt en 2016, avant de rebondir sur une victoire par TKO contre Alberte Morales en fin 2016. Depuis cette victoire, Thomas Almeida reste sur trois défaites consécutives face à Jimmie Rivera, Rob Front puis plus récemment en octobre 2020 face à Jonathan Martinez. Dos au mur, Thomas Almeida tentera de donner une leçon de maturité à son cadet. Les deux hommes ont remporté au moins un bonus sur chacune de leurs victoires à l’UFC et cumulent ensemble à 25 victoires par KO. Spectacle garanti !

Tyron Woodley vs. Vicente Luque (poids mi-moyens) : Après avoir obtenu le titre welterweight en mettant KO au premier round le dangereux Robbie Lawler en 2016, Tyron Woodley (19-6-1) a défendu 4 fois sa ceinture, devenant le deuxième champion welterweight avec le plus de défenses de titre, derrière Georges St-Pierre (9 défenses). Cependant, depuis sa dernière victoire face à Darren Till en septembre 2018, Tyron Woodley n’a plus gagné un seul round. Il a ainsi cédé sa ceinture à Kamaru Usman en 2019 avant d’enchaîner deux défaites en 2020 contre Gilbert Burns et Colby Covington. Peu résigné, The Chosen One accepte de sûrement jouer sa place à l’UFC face, là encore, à un autre monstre de la catégorie, Vincente Luque (19-7-1).

Le brésilien est 10e mondiale, il n’a connu que deux défaites en 14 combats à l’UFC. Éliminant sur son passage Belal Muhammad, Mike Perry ou encore Niko Price à deux reprises. Il est actuellement le poids mi-moyen avec le plus de volume en striking avec 5,72 coups par minute, une pression constante qui lui permet d’être le second welterweight en activité avec le plus de victoires par KO avec 8, derrière Matt Brown (11). Il est aussi le combattant avec le plus de knockdowns de la catégorie avec 10, à égalité avec… Tyron Woodley !

Si le brésilien part favori, Woodley aura comme argument d’être un lutteur plus expérimenté, évitant sûrement de se faire dominer contre la cage comme lors de ses trois derniers combats. De plus, la pression constante en striking de Luque n’est pas nécessairement un avantage face à Woodley, l’ex-champion aime être dos à la cage pour envoyer son fameux contre en overhand du droit. Face à cette menace, Luque devra avoir le menton solide, pour ne pas finir au sol comme Lawler ou Koscheck dans le passé…

Stipe Miocic (c) vs. Francis Ngannou (pour la ceinture poids lourd) : BOOM ! Le “Biggest and Baddest Rematch” animera donc, la pourtant douce aurore du dimanche matin. 

Francis Ngannou (15-3), c’est l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, qui travaille dans les mines camerounaises depuis ses 10 ans et arrive en Europe en 2011 avec le rêve complètement utopique de devenir combattant professionnel alors qu’il n’a quasiment aucune expérience dans les sports de combat. Emprisonné en Espagne lors de son arrivée sur le continent, il prend la direction de Paris où il vit comme sans-abri. Aidé par le MMA Factory, qui lui ouvre ses portes, Ngannou s’y entraîne et impressionne par sa puissance. Deux ans après son premier entraînement en MMA, Francis Ngannou signe en 2015 à l’UFC, il se met à terrasser les meilleurs mondiaux, les finissant chacun au premier ou deuxième round. Sur une série de 10 victoires, il se voit accorder un combat pour le titre face à Stipe Miocic (20-3) en 2018. L’américain le ramène alors à la raison, en le dominant par ses déplacements et ses capacités en lutte. Peu après, The Predator rate complètement l’occasion de se relancer face à Derrick Lewis, se sentant comme paralysé depuis la démonstration technique que lui a offerte le champion. Depuis 2018 et ses faux pas, Ngannou n’a passé que 2min 42 dans l’octogone… En 4 combats ! Comme un Phoenix qui renaît de ses cendres, Ngannou est depuis deux ans maintenant, passé de nouveau en mode prédateur, détruisant l’élite mondiale une à une : Curtis Blaydes (TKO en 45 secondes), Cain Velasquez (KO en 26 secondes), Junior dos Santos (TKO en 1 minute 11) ou encore plus récemment en mai 2020, Jairzinho Rozenstruik (KO en 20 secondes).

À désormais 34 ans, Ngannou se présente possiblement devant la dernière opportunité pour lui de toucher à l’or et de parachever son parcours de vie absolument extraordinaire, comme il se doit.

Si les plus pessimistes diront qu’il n’a pas évolué et n’a pas gagné en patience nécessaire pour vaincre Miocic, Ngannou n’aura sûrement pas besoin d’une dizaine de coups significatifs pour mettre le champion KO.

De son côté, le champion Stipe Miocic sort tout juste d’une trilogie victorieuse et légendaire face à Daniel Cormier. Lui aussi grand amateur de KO (15 en 20 victoires), ce pompier volontaire à temps partiel a depuis toutes ses années de domination, consolidé sa place de plus grand poids lourd de l’histoire de l’UFC. Il se démarque comme l’un des précurseurs des poids lourds contemporains, en étant complet en lutte comme en boxe. Un combat pour la légende(s) !

Par Abdessamad P.

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Crédits photosUFC

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