Le gardien est généralement grand, agile et très souple. Mettre le pied dans la lucarne pour une parade est quelque chose de facile pour lui. Je vous invite à essayer, je ne prends pas en charge les séances de kiné pour cause de claquage. 😉
Ensuite, c’est celui qui a le moins froid aux yeux. Il doit sauter sur tous les ballons, tirés à 3 mètres ou 15 mètres de lui, et ce avec des tirs compris entre 100 et 120 km/h. Son job est d’arrêter tout ballon lancé en direction de son but.
C’est le dernier rempart pour empêcher que l’équipe adverse ne marque un but. Sa lecture de jeu est très importante pour pouvoir anticiper les tirs. Également, c’est sûrement celui qui aujourd’hui fait le plus de travail vidéo en amont des matchs. Thierry Omeyer, le meilleur gardien français et sûrement du monde, disait récemment qu’il devait se rappeler de tous les impacts préférentiels des adversaires qu’il avait en face de lui. Chose ardue quand vous avez une équipe de 14 joueurs en face. Avec une multitude de palettes pour tirer.
Niveau look, il est souvent « old school » : vieux jogging assez moche, grand, et le tout avec des chaussures directement issues des années 90’. On ne sait pas pourquoi, mais c’est comme ça. Tous les gardiens ont un look vieux jeu, ce genre de chaussures spécifiques, et ils font souvent plus vieux qu’ils ne le sont. Toutefois il faut bien avouer que c’est le poste avec le plus de longévité. Pour revenir sur Thierry Omeyer, il a 41 ans (NDLR en 2017 et vient d’arrêter sa carrière internationale cette année) et se porte comme un charme.
Il tient une place particulière sur la planète handball : dernier rempart, il est souvent le héros heureux et malheureux. Généralement survolté, il hurle, invective, replace, recadre, motive et se repose peu. Même s’il ne court pas, son cardio est très élevé du fait de l’intensité mise sur chaque action de défense. Également, le jeu psychologique est très important. Il doit toujours tout analyser pour répondre au mieux. Chaque tir est un jeu pour lui. Et arrêter le ballon est le but ultime de ce jeu.
C’est enfin le premier relanceur. But pris ou arrêté, il doit relancer au plus vite le ballon. Soit pour amorcer une contre-attaque, soit pour aider à un engagement rapide, une des clés du handball moderne.
Le gardien de handball tient une place particulière, mais c’est un élément central du jeu. Voici quelques liens pour que vous vous rendiez compte du job dont il est question.
C’est le finisseur. Il a généralement peu souvent le ballon, et quand il l’a c’est pour finir une action. Le travail d’intervalle ayant été fait en amont par les arrières, lui se retrouve avec un intervalle assez grand pour aller tirer. Il est également aux avant-postes lorsque le gardien arrête un tir ou lorsqu’il y a un engagement rapide. Il doit être très réactif et anticiper les actions.
Son rôle sur une attaque placée est d’écarter au maximum la défense adverse pour laisser le plus de place à ses arrières. S’il a le ballon en attaque placée, il devra soit impulser ce décalage, soit aller tirer, car le travail de décalage aura été fait pour lui avant.
De nature véloce et élastique, il doit très souvent être créatif aussi : son champ d’action étant limité, il doit arriver à faire des différences sur un ou deux appuis et par son tir imprévisible. De plus, sa position fermée sur le terrain l’oblige à se jeter dans la zone pour s’ouvrir au maximum l’angle de tir. Vous comprenez là pourquoi au handball les droitiers jouent à gauche sur le terrain et les gauchers à droite. C’est une question de facilité pour le tir.
Lorsque l’ailier prend son impulsion pour aller tirer, il saute le plus loin possible pour ouvrir son angle de tir, comme je le disais plus tôt. C’est lors de cette impulsion qu’il toise le gardien pour savoir où celui-ci va faire sa parade. Il décide pendant cette demi-seconde s’il va tirer point court, point long, à rebond, en lob, en haut ou en bas, etc. Les possibilités sont nombreuses. À cela s’ajoutent des tirs spécifiques tels que la roucoulette. L’idée est de lancer le ballon hors de portée du gardien et qu’avec de l’effet mis grâce au poignet, le ballon revienne dans le but après un rebond. Nous pouvons aussi parler du chabala, qui consiste à « casser » son poignet pour que le ballon aille du bas vers le haut, en frôlant le gardien.
Très bon manieur de ballon et joueur le plus rapide sur le terrain, voici quelques exemples d’ailiers à la renommée mondiale : Michael Guigou, Luc Abalo, Uwe gunsheimer, etc…
L’arrière au handball a le gabarit le plus puissant et athlétique sur le terrain. Auparavant, l’arrière était souvent ce bonhomme très grand, un peu pataud, mais qui tirait très fort. Cela suffisait pour tenir son poste. Aujourd’hui il n’en est rien. Il doit toujours être grand et puissant, mais véloce et technique aussi. Un joueur complet en somme. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’arrière peut souvent jouer demi-centre, et le demi-centre au poste d’arrière. Mais j’y reviendrais avec le poste de demi-centre plus tard.
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Dans le handball moderne, les intervalles se créent de plus en plus depuis la base arrière, les ailiers ne servant plus qu’à finir les actions, ou à étirer la défense comme décrit dans le paragraphe qui leur est dédié. Aussi, on voit souvent l’arrière se lancer avec le ballon, tenter un un-contre-un, libérer le ballon, etc. … S’il n’a pas le ballon, il doit jouer en fonction de son partenaire, soit en suivant une combinaison établie, soit en lecture de jeu. C’est-à-dire en prenant l’information de la défense adverse et de l’intervalle attaqué par son partenaire.
Il peut donc passer son adversaire direct et tirer en suivant, prendre une course lui permettant de tirer de loin (en général autour de 10 mètres des buts), faire une passe au pivot, ou travailler les intervalles et libérer le ballon dans les meilleures conditions possibles.
C’est un poste très complet et nécessitant une excellente connaissance du jeu comme on peut le voir dans les vidéos suivantes. Je vous laisse découvrir Daniel Narcisse et son un-contre-un magique (il a cassé un paquet de reins avec ça), Jérôme Fernandez (meilleur buteur de l’équipe de France), Mikkel Hansen …
https://www.youtube.com/watch?v=YwSQtTmJQi0
C’est le cerveau, le N°10, la voix tactique du coach sur le terrain. C’est celui qui a les clefs du camion. Généralement, ce n’est pas le physique le plus impressionnant présent sur le terrain, mais c’est celui qui a la meilleure lecture du jeu, qui met en place les différentes combinaisons, qui va analyser les défenses adverses pour pouvoir être le plus efficace. Celui également qui va pouvoir déclencher des tirs inattendus pour perturber l’adversaire.
Plus roublard, mais aussi plus technique, il se distingue très souvent des arrières classiques par une capacité à créer des choses sur le terrain. La passe improbable, c’est lui. Le tir à la hanche impossible, c’est lui. Le changement de rythme supersonique, c’est lui aussi. Le dribble qui va permettre d’éliminer son défenseur, toujours lui.
Aujourd’hui son rôle a beaucoup évolué. On ne trouve presque plus de demi-centre frêle et petit comme on pouvait en voir avant. Il est massif, à l’image de son arrière, et il doit pouvoir jouer à ce poste aussi en raison des différentes combinaisons qui font inverser les postes. Il impulse toujours les actions, donne le rythme des combinaisons, mais dans l’idée, c’est plutôt 3 demi-centres que nous avons sur le terrain. Ou 3 arrières. Au choix.
Quand on regarde la base arrière de l’équipe de France du dernier mondial, nous avions Narcisse arrière gauche, Nikola Karabatic demi-centre et Nadim Remili arrière droit. Aucun d’entre eux n’est spécifiquement formé au poste de demi-centre, mais tous peuvent y jouer. Également du côté du PSG où Mikkel Hansen joue parfois demi-centre.
Enfin, une des dernières spécificités de ce poste est que dans l’esprit, il se rapproche du poste d’ailier : l’ailier est malin, roublard, rapide et intelligent. Il peut donc tout à fait dépanner sur un poste de demi-centre. Comme Michael Guigou ou Kentin Mahé (très polyvalent et redoutable tireur de pénalties).
https://www.youtube.com/watch?v=Pm_xfuA3-mY
Le dernier poste que nous allons aborder est celui de pivot. Physiquement, le pivot ressemble plus au physique des rugbymen : grand, costaud, épais, fonceur. Il faut qu’il en impose et qu’il s’impose au milieu de la défense adverse. Il va prendre des coups, se faire bouger, se faire tirer le maillot, marcher dessus, bref, c’est l’enfer être pivot. Le bon côté c’est qu’en phase défensive, il défend au centre, et qu’il peut envoyer quelques baffes aussi.
Son rôle offensif est essentiel. Il doit occuper la défense adverse et la mettre en difficulté par ses déplacements, ses blocs, ses prises d’intervalle pendant que ses coéquipiers travaillent au loin. S’il arrive à aplatir une défense agressive, les arrières pourront tirer de loin. Au contraire, s’il arrive à se faire oublier et que les défenseurs montent trop, il pourra se faire servir et tirer au but. Enfin, en jouant avec l’attaque d’intervalle prise par ses coéquipiers, il peut arriver à se démarquer, ou leur faire de la place en effectuant un bloc sur un adversaire. Cette dernière façon de faire ressemble un peu au basket.
En plus de cette intelligence de jeu, et malgré leur physique imposant, il faut que le pivot soit agile, rapide et souple. Il doit réagir très rapidement quand on lui fait une passe, lutter face aux défenseurs et se contorsionner très souvent pour pouvoir tirer. On remarque aussi que le pivot a une palette de tir de plus en plus grande. Impensable de voir un pivot faire une roucoulette ou un chabala il y a 10 ans. Aujourd’hui, il le fait, et même s’il est poussé dans le dos, ou à l’horizontale au-dessus de la zone.
Voici quelques noms et vidéos de pivot connus français : Bertrand Gille (le plus complet), Cédric Sorhaindo, Ludovic Fabregas (étoile montante, mais gravement blessé).
https://www.youtube.com/watch?v=XN6G80F15-8
Bonjour
Merci pour ces explications, toutefois, j’aurai tellement apprécié pouvoir lire les prouesses des handballeuses féminines que vous semblez ignorer.
Je vous assure, le sport féminin est à la mode, si si! Soyez moderne
C’est navrant en 2023 de faire le constat que les femmes sont encore mises de côté suffisamment pour ne pas les citer en exemple.
Anaïs, maman d’une U17 pivot (ligue AURA)