Alors Moundir, starting from the bottom now you’re here ?
Moundir – Hahahahhaha yes ! Depuis 2003, que de chemin parcouru.
Tu t’imaginais tout ça en 2003 quand tu participais à Koh-Lanta ?
Moundir – Pour répondre sincèrement à ta question non. Quand j’ai fait ma première aventure Koh-Lanta, je n’ai pas fait cette émission en me disant : « est-ce que je vais durer ? ». On a fait cette émission avec insouciance d’être des gens lambda qui font une aventure sans attendre des retombées médiatiques. J’ai un métier que je fais toujours aujourd’hui. Donc oui, que de chemin parcouru depuis 16 ans, mais mon chemin s’est tracé avec le temps.
Pour toi, finalement la télé-réalité est plutôt un moyen qu’une fin ?
Tu sais, quand tu es né dans une base solide, il est très important de la structurer et de la fortifier. C’est ce qui me permet d’être là aujourd’hui notamment à travers l’éducation que j’ai reçu. Je suis d’une famille de 6 frères, on sait ce qu’est l’entraide et qu’il ne fallait pas déconner. Tout cela m’a servi à ne pas me mélanger dans la vie ou en télé. Aujourd’hui la télé-réalité, et je sais de quoi je parle, il y a tout et n’importe quoi. Tout le monde veut faire tout et n’importe quoi juste pour exister. Je ne fais pas partie des gens qui ont choisi ça. Quand on fait de la TV, il ne faut pas retirer ce noyau dur que l’on a : le travail, l’éducation et ce qu’on représente dans la vie. Personnellement, c’est ce qui m’a toujours fait marcher. C’est pour ça que je n’étais pas un candidat formaté, parfois brut de décoffrage. C’est ce qui a fait ce personnage monté du mec qui gueule et qui ne sait pas parler… C’est le prix à payer.
Le fameux personnage…
Finalement ça a fonctionné…
Oui ça a marché, dans mon parcours j’ai rencontré des gens et j’ai su bien m’entourer. Je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. On dit souvent que dans la vie, ceux qui endurent et qui patientent sont toujours récompensés. Dans le travail bien sûr, c’est important de le dire.
En tant que préparateur physique, est-ce que tu essayes de transmettre ton hygiène de vie de vie aux autres candidats ?
Quand tu leur expliques certaines choses, certains sont les stars de leur programme. C’est quand ils sont dans la merde qu’ils se disent « si seulement je l’avais écouté ». Je donne des conseils, mais uniquement à ceux qui me demandent. On dit souvent que ceux qui échouent dans la vie sont ceux qui se sont investis. Finalement ce sont ces gens-là qui réussissent.
Et comment tu expliques le fait que les gens te suivent toujours autant ?
Quand j’ai commencé la télé-réalité, on était précurseur. Il n’y avait que 6 chaînes en France, pas de TNT et pas internet non plus. Les gens qui m’ont vu évoluer continuent à me suivre aujourd’hui. C’est un côté, relation de la France plurielle, de ce que je représente. Je suis enfant de parents immigrés et c’est vrai qu’il y a des gens qui se reconnaissent en moi. Aujourd’hui, ça manque de naturel et il y a des personnes qui ne reconnaissent pas dans les candidats ou les émissions. Je crie quand je dois crier, je pleure quand je dois pleurer. C’est cette bonhomie que les gens veulent voir aujourd’hui. De candidat à animateur, le personnage a évolué.
Justement, comment vois-tu ton avenir et quel est ton « dream job » ?
J’ai mon métier de base, préparateur physique, donc quoiqu’il arrive ça ne changera rien dans ma vie. J’ai un parcours, ça va faire un peu Alain Delon si je parle comme ça… Je suis passé de candidat à animateur. Aujourd’hui je n’ai rien à prouver aux autres, c’est à moi qu’il faut que je prouve. Quel est mon rêve ? Moi, je ne rêve plus depuis longtemps. Depuis que j’ai ma fille, je ne rêve plus que pour elle. Aujourd’hui je suis animateur, je veux continuer là-dessus, j’aimerai aussi faire de la fiction, mais je n’ai pas de rêve absolu. C’est top ce qui m’arrive. Sur les 3000 candidats de télé-réalité, c’est un peu près 2800 qui voudrait mon parcours. Je n’ai pas à me plaindre, je fais ce que j’aime et je suis mon propre patron.
Quand je te parlais de rêve, c’est parce qu’on sait que tu es fan de basket. Par exemple, l’année prochaine, tu sera commentateur pour les NBA Finals 2017 : Knicks-Warriors, dans un Madison Square Garden en feu ?
Alors là si tu me dis ça, j’accouche tout de suite même par césarienne. Bien sûr que ce serait un rêve. Tu me dis Knicks-Warriors, moi je te dis plutôt Knicks-Spurs. Ce serait le top ! Ne serait-ce que d’interviewer Kevin Seraphin à Indiana. Aujourd’hui c’est RMC pour le poker à la radio qui va être une expérience exceptionnelle pour moi, mais bien sûr que j’aimerai suivre les playoffs. Une interview en face à face avec un joueur serait super.
Quel est ton favori pour la prochaine saison ?
Je vais rester un peu chauvin mais je mise tout sur les San Antonio Spurs. Ils viennent de prendre Pau Gasol pour remplacer Tim Duncan. J’aime quand la balle tourne, il y a un vrai jeu d’équipe et c’est posé, structuré. Ça change des équipes qui tournent juste autour de trois joueurs. Tu prends le cas de Golden State, si Curry ne va très bien, c’est foutu. Avec Kevin Durant, un gars comme Klay Thompson, quelle place il va avoir ? Associer Kevin Durant avec Thompson, je me demande si ça va marcher.
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Pour New York, j’espère que ça va marcher même si j’ai des gros doutes autour de Derrick Rose. Le mec a quand même un genou pourri malgré son niveau. Ça va être intéressant de voir si Cleveland arrive à faire un back-to-back.
Tu regardes les matchs du coup ?
J’ai NBA TV sur ma tablette. Je fume pas, je bois pas donc je peux me permettre de prendre un abonnement. Et puis comme ça je n’embête pas ma femme et moi je suis tranquille, tout seul. Je suis un vrai fan.
Tout ce côté américain qu’on retrouve chez toi dans ton style et ta passion pour la NBA, tu n’as jamais pensé à partir vivre là-bas ?
La première fois j’avais fait un stage de basket à Syracuse. À l’époque, la star numéro 1 à l’Université c’était John Wallace. Malheureusement pour lui, il n’a pas fait long feu en NBA. On peut dire qu’il s’est carrément foiré en NBA. À l’époque, j’avais fait un stage de 2 mois et demi. J’ai eu une chance de décrocher une place à Florida State. J’ai dû retourner en France pour des soucis familiaux, mais c’était mon rêve d’évoluer aux États-Unis. Après il y a une réalité, mais ça m’a permis d’évoluer à un très bon niveau en France.
J’adorais aller aux Outlets là-bas, j’avais l’impression d’aller aux puces. Et puis, j’adore cette société de consommation, mais il y a un côté insupportable aux US. La mentalité « marche ou crève », je ne suis pas fan. Il y a beaucoup de Français qui partent aux États-Unis et très très peu y arrivent. Ceux qui réussissent, ils finissent par revenir. La France reste notre pays et il y a des choses ici qu’on ne retrouvera jamais ailleurs. On aime les ricains quand on paye nos impôts et ça, c’est complètement différent. Combien de mecs m’ont dit : « je fais de l’acting aux US ». Ils sont douze dans une chambre, ils galèrent, il mange des chips et du guacamole pour revenir avec une main devant, une main derrière.
À moins d’avoir un excellent salaire et être dans deux conditions nickel pour ma famille, je ne me vois pas y vivre. Je reste en France, je fais mon boulot. Aujourd’hui je vis dans le sud dans un petit village, c’est parfait.
T’as été aux États-Unis avec Winamax, ça t’a pris quand le poker ?
Ça va être ma quatrième année. Je n’en fais pas comme un pro, mais je suis un vrai passionné. J’essaye d’apprendre une heure par jour, mais j’ai encore de grosses lacunes. Aujourd’hui, je suis un amateur passionné et c’est vrai que jouer au pays du poker c’est magnifique.
Tu préfères jouer en live ou en online ?
Alors je joue chez moi en online, mais je préfère en live. C’est tout un univers, toute une approche où l’on peut mieux décrypter. En online, ce ne sont que des chiffres, tu ne vois pas la personne.
Pour le côté live, tu suis une préparation spécifique ?
Non, je veux surtout bien faire pour Winamax, la marque que je représente. Je me lève le matin, j’ai mon rituel, je fais mon sport.
Quel a été ton plus grand souvenir dans ta carrière médiatique ?
Médiatiquement aucun, dans le perso par contre il y a un super souvenir. Avec Nicolas, que je considère comme mon frère, je vais pour la première fois de ma vie je vais aux États-Unis. Je vais voir Phoenix Suns vs. Miami Heat, à l’époque c’était Alonzo Mourning, Tim Hardaway, Voshon Lenard et Jamal Mashburn. C’était exceptionnel, de toute ma vie, je n’ai jamais autant joui. Il m’avait offert le billet, j’étais comme un gamin. Quand tu voyais des mecs comme Mourning, Eddie Jones, c’était WOW. J’avais vu également Miami-Boston avec la star de Boston Antoine Walker, c’était magnifique.
Kevin Garnett vient de prendre sa retraite, comme toi il se donnait toujours à fond, un peu triste ?
Ça été l’un des plus jeunes à arriver en NBA sans passé par la case université. Tu sais, la NBA ça use. Quand tu vois les corps qu’ils ont à la fin… Par exemple Alonzo Mourning qui a fait une ablation de la rate, car ils ne boivent pas que du lait. Il a eu son titre avec Boston, il est de retour avec Minnesota, on va lui retirer son maillot et il va aider les jeunes. On dit souvent que les grands joueurs n’ont jamais fait de grands entraîneurs, mais ils peuvent apporter leur expérience. D’ailleurs il y a un rookie qui a signé chez eux, Kris Dunn, très très fort. MVP de la Summer League, je le vois sur son Insta, je lui souhaite le meilleur.
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