Paddy Pimblett vs Luigi Vendramini
Enjeux : Les deux combattants sont hors du top 15 de la catégorie lightweight. Le combat est surtout l’occasion de déterminer le niveau de Paddy Pimblett, principale attraction de cette rencontre.
Conditions : Paddy Pimblett (16-3, 0-0 à l’UFC) effectue son arrivée à l’UFC, porté par deux victoires consécutives. De son côté, Luigi Vendramini (11-2, 1-2 à l’UFC) sort d’une défaite face au français Fares Ziam.
Résumé : Il s’agit là d’un test intéressant pour le jeune Paddy Pimblett qui, après une carrière prolifique au niveau européen, cherche à faire ses preuves au niveau mondial.
L’espoir anglais de tout juste 26 ans est attendu pour bon nombre de raison. Au-delà de son niveau sportif plus qu’appréciable, c’est surtout sa personnalité médiatique qui semble intéresser l’organisation américaine. En effet, the baddy dispose déjà d’une fanbase appréciable, et son charisme ainsi que son humour lui assure de séduire une bonne partie du public américain. D’un point de vue plus sportif, Paddy Pimblett est un combattant original cherchant à pousser son vis-à-vis à la faute par une agression constante et un jeu au sol opportuniste et efficace. La défense et la gestion de l’effort tout au long du combat demeurent les principales faiblesses du prospect. Néanmoins, à 26 ans seulement, Pimblett peut tout à fait s’améliorer et montrer de belles choses à l’avenir. Reste à confirmer ce week-end face à un adversaire rugueux et déterminé.
Luigi Vendramini est un brawler dangereux cherchant activement le KO et n’abandonnant pas la lutte à la première difficulté. Bien que son bilan soit négatif au sein de l’UFC, il ne faut pas sous-estimer les compétences de l’italien. Bon bagarreur, disposant d’un bon punch et de belles techniques de jambes, Luigi Vendramini est capable de terminer le combat sur une bonne inspiration à tout moment. Lorsqu’il sent son adversaire faiblir, l’italien double d’agressivité et fait preuve d’une intensité appréciable. Par ailleurs, le jeu au sol de Vendramini demeure sous-estimé, ce dernier étant capable de se fonder sur son arsenal en BJJ, afin de se défendre efficacement, voire de soumettre son opposant en cas d’erreur de ce dernier. Complet et motivé, Vendramini est un bon test pour n’importe quel prospect.
Lorsque Vendramini sent l’odeur du sang…
Prono : C’est un match d’accueil pas facile pour Paddy Pimblett, néanmoins ce dernier demeure favori sur le papier. Sauf erreur ou coup parfait de Vendramini, le baddy devrait pouvoir s’imposer au terme d’une rencontre particulièrement divertissante. Victoire de Paddy Pimblett par décision unanime.
Enjeux : Les numéros 13 (Tom Aspinall) et 14 (Sergey Spivak) de la catégorie des lourds se rencontrent afin de solidifier leur place de potentiel top 10. Plus généralement, cette rencontre a pour but de confirmer le potentiel de l’un de ces prospects.
Conditions : Tom Aspinall (10-2, 3-0 à l’UFC) est invaincu à l’UFC où il a remporté ses trois premiers combats avec brio (trois victoires avant la limite). De son côté, Sergey Spivak (13-2, 4-2 à l’UFC) est actuellement sur une série de trois victoires consécutives, la dernière remportée face au grappler Aleksei Oleinik.
Résumé : Combat de remplacement opposant deux jeunes poids lourds complets, l’un disposant d’excellentes aptitudes en striking, plus précisément en boxe anglaise, et l’autre bénéficiant de qualités en grappling indéniables, le spectacle risque d’être au rendez-vous.
Tom Aspinall est l’un des espoirs sérieux de la catégorie Heavyweight. En effet, à seulement 28 ans, l’anglais fait montre de nombreuses qualités le prédestinant à de grandes choses : Grand (1 mètre 96), athlétique, disposant de mains rapides et d’un sérieux background en anglaise, il a en outre fait preuve de qualités d’improvisation et de solidité mentale dans son dernier affrontement face à Andrei Arlovski. L’ensemble de ces qualités, alliées à une personnalité charmante et replacées dans le contexte particulier des lourds explique l’engouement actuel autour de ce jeune prospect. Enfin, Aspinall n’a pas encore montré de failles évidentes dans son jeu et reste suffisamment jeune et préservé pour continuer sur sa progression. Si les bons matchups continuent de se présenter, la progression du Britannique vers le sommet de la catégorie ne fait pas ou peu de doutes. Il n’en demeure pas moins que le test de ce week-end s’avère difficile. Prévoyant initialement de rencontrer le striker aux mains lourdes Pavlovich, Aspinall se voit faire face à un modèle radicalement différent en la personne de Spivak, dont le jeu, bien que complet, est plus orienté vers le sol et les soumissions. Il ne tient qu’à Aspinall de confirmer son potentiel de future figure de la catégorie en démontrant sa capacité à s’adapter à une nouvelle difficulté sur un court laps de temps.
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Jeune espoir également, Spivak constitue un adversaire de remplacement particulièrement complexe à aborder. En effet, le Moldave présente un tout autre test que l’adversaire original de Tom Aspinall. Complet, dangereux et disposant d’un flair pour les soumissions, le polar bear ne saurait être sous-estimé. Néanmoins, si ce n’est les circonstances entourant cette rencontre, Sergey Spivak pèche par une absence de rapidité et d’athlétisme qui pourront s’avérer fatale dans la perspective d’une rencontre avec un modèle comme Aspinall. A plus forte raison, sa défense en striking demeure l’un des points faibles du grappler, ce dernier ayant déjà montré qu’il n’appréciait guère être pris de vitesse par des boxeurs offensifs (ex : sa défaite contre Walt Harris). Sergey Spivak devra donc chercher à mitiger la boxe d’Aspinall et à le contraindre à l’accrochage. Dans cette distance, ses qualités de grappler alliée à la relative impréparation d’Aspinall pourraient lui permettre de décrocher l’upset.
Prono : C’est une rencontre particulièrement intéressante et rafraîchissante dans la catégorie des lourds où le sang neuf se fait rare. Pris totalement à part, le matchup favorise considérablement Tom Aspinall, Sergey Spivak ayant déjà montré des limites face aux strikers plus rapides que lui. La particularité de cette rencontre, remplacement de dernière minute rend l’exercice du pronostic plus hasardeux. Néanmoins, Tom Aspinall a déjà montré qu’il était capable de s’adapter à la difficulté, je privilégie donc une victoire de ce dernier. Victoire de Tom Aspinall par TKO au deuxième round.
Enjeux : Les numéros 7 (Darren Till) et 5 (Derek Brunson) se rencontrent afin d’affirmer leur place au sein du top 5 de la catégorie middleweight. Une victoire éclatante pourrait également établir l’une des deux parties prenantes en tant que contender sérieux au titre.
Conditions : Derek Brunson (22-7, 13-5 à l’UFC) est actuellement sur une lancée positive puisqu’il a remporté avec la manière ses quatre derniers combats. De son côté, Darren Till (18-3-1, 7-3-1 à l’UFC) ne présente pas un bilan récent aussi resplendissant en ce qu’il n’a remporté qu’un seul combat au cours de ses quatre dernières sorties.
Résumé : Le jeune espoir contre le vétéran aguerri, le striker contre le lutteur, le golden boy contre le gatekeeper…. De nombreux sous-titres de ce genre pourraient qualifier cette rencontre en ce qu’elle réunit plusieurs tropes bien connus du monde du MMA. Comme d’habitude, la réalité n’est pas aussi simple : Brunson ayant récemment amorcé un nouveau run lui permettant de quitter son statut de gardien du top 10 et de rêver à une chance pour le titre, et Till se remettant encore difficilement de la succession d’échecs ayant mis fin de manière amère à sa fulgurante ascension.
Derek Brunson a longtemps assuré avec compétence sa place de test ou de gardien de la catégorie middleweight. Suffisamment athlétique et complet pour écarter tout prétendant non sérieux au titre, Brunson manquait de la discipline et surtout du fight IQ lui permettant de vaincre les tout meilleurs de la catégorie. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, le bilan de Brunson résiste admirablement au passage du temps, ce dernier ne s’étant incliné que devant des combattants exceptionnels : Yoel Romero, Anderson Silva, Robert Whittaker, Ronaldo Souza, Israel Adesanya… De plus, certaines de ces défaites étaient, au moins en partie, davantage attribuables à l’empressement de Brunson qu’à une véritable supériorité de ses vis-à-vis. En ce sens, face à des adversaires qu’il estimait supérieurs, le lutteur de Wilmington avait tendance à se précipiter tête en avant, s’exposant ainsi aux contres et diminuant de moitié la dangerosité de sa lutte offensive (ses rencontres face à Whittaker et Adesanya sont en ce sens parlantes).
De manière évidente, le problème de Derek résidait dans son absence de sérénité et de confiance et non dans une carence technique. Toutefois, Derek Brunson semble avoir acquis récemment une nouvelle confiance en soi et fait finalement preuve de la patience qui lui manquait. Les résultats sont probants et, en quatre combats, l’américain a écrasé une opposition à la dangerosité croissante tout en améliorant considérablement son style : Se fondant sur un jeu de striking simple mais dangereux (l’athlétisme naturel de Brunson lui conférant un impact certain sur ses coups) Brunson parvient enfin à resserrer la distance de manière habile et à déclencher, au bon moment, ses tentatives d’amenées au sol.
Ne se ruant plus au contact depuis une distance trop longue, l’américain a ainsi considérablement réduit les fenêtres d’opportunité et de contres pour ses vis-à-vis. Ce jeu n’est certes pas flamboyant, mais il permet l’expression à plein des forces de Derek, ce qui est pleinement suffisant pour faire face à la majorité des poids moyens de l’UFC.A plus de 37 ans, Derek semble avoir enfin réalisé les ajustements nécessaires lui permettant une évolution vers le sommet de la catégorie. Reste à savoir si ces changements n’interviennent pas trop tard dans sa carrière.
Derek « patient hunter » Brunson
De son côté, Daren Till a connu une évolution radicalement opposée à celle de Brunson. Le charismatique britannique était promis à de grandes choses et a fendu les rangs de la catégorie welterweight avec fracas, parvenant rapidement à un combat pour le titre. Tout était alors aligné pour que Till devienne l’une des figures de l’organisation : il était jeune, drôle, magnétique et disposait d’un style incroyablement télégénique. Comble du matchup, il faisait face à l’un des champions les moins appréciés de l’histoire de la catégorie welter. Malheureusement pour Daren, Tyron Woodley ne se plia pas aux ukases médiatiques de l’UFC et remporta assez aisément leur rencontre. Depuis, la carrière de Daren Till s’est considérablement complexifiée, sa rencontre malheureuse avec Mashvidal et sa montée difficile en middleweight n’ayant rien arrangé. Pourtant, The Gorilla ne manque pas de talent : striker southpaw vénéneux, évoluant par de constants in and out, cherchant systématiquement l’angle extérieur pour placer son puissant bras arrière, Till est un casse-tête difficile à résoudre. Sa capacité de lecture et son emploi fréquent de feinte lui permettent en outre de développer un jeu de pression particulièrement efficace, amorce indispensable à l’emploi de son bras arrière. Par ailleurs, l’ajout récent de clinch en fin d’explosions a considérablement amélioré son style, compensant les éventuelles failles défensives qui le rendaient vulnérable au retour de ses vis-à-vis (ex : contre Jorge Mashvidal). Enfin, sa présence physique et son athlétisme l’ont doté d’une takedown defense tout à fait honorable. Il résulte de ce qui précède que le Britannique dispose d’un arsenal appréciable debout et d’une défense suffisamment complète pour faire face à ce qui se fait de mieux. Néanmoins, son jeu au sol et sa capacité à faire face aux meilleurs lutteurs de la catégorie restent une inconnue, sa capacité de défense face à ce type d’adversaire étant principalement de nature physique et non technique. À n’en pas douter, le combat contre Derek Brunson permettra d’en savoir plus à ce sujet.
Prono : Me voilà dans une situation assez complexe : d’un côté, je reconnais que Daren Till dispose des armes pour triompher de Brunson (striking efficace et déplacements constants) et, de manière plus générale, qu’il est le plus talentueux des deux. D’un autre côté j’apprécie particulièrement l’évolution récente de Brunson et je pense qu’il a en lui les armes et l’envie de nous surprendre. Pour Daren Till, il s’agira de faire douter debout l’américain et de le contraindre à déclencher trop tôt ses takedowns pour le sanctionner, de préférence en interception (les genoux et les coudes étant tout à fait indiqués). Pour Derek Brunson, il conviendra d’installer un jeu debout faisant un emploi régulier des low kicks et du double jab afin de couper les déplacements du gorilla et de casser la distance sans s’exposer inutilement. Je pense que si l’américain parvient à déclencher sa lutte au bon moment et à la bonne distance, il devrait pouvoir obtenir un contrôle efficace au sol et obtenir la victoire. Mon analyse est toutefois minoritaire au sein de la Sueur, et mon objectivité journalistique me pousse à vous informer de la position de mes collègues (Guillaume et Rust), ces derniers penchant pour une victoire du Britannique. De mon côté, je pense que Brunson continuera sur sa lancée et s’imposera au terme d’une lutte assez serrée. Victoire de Derek Brunson par décision partagée.
Les autres rencontres :
Alex Morono vs David Zawada : Victoire de Morono par décision partagée.
Khalil Rountree vs Modestas Bukauskas : Victoire de Rountree par KO au premier round.
Molly McCann vs Ji Yeon Kim : Victoire de Kim par décision unanime.
Jack Shore vs Ludvik Shaolinian : Victoire de Shore par décision unanime.
Charles Jourdain vs Julian Erosa : Victoire de Jourdain par décision unanime.
Daicha Lungiambula vs Marc-Andre Barriault : Victoire de Lungiambula par KO au premier round.
Jonathan Martinez vs Marcelo Rojo : Victoire de Martinez par KO au deuxième round.
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