Fils et petit-fils de guide de haute-montagne, Sam Favret est un chamoniard pur souche. Freerider réputé dans le monde du ski, ce français de 28 ans présente en cette fin d’année, son nouveau film intitulé Backyards Project. 45 minutes de pur adrénaline entre les Alpes et l’Alaska en compagnie de ses potes Victor de Le Rue, Julien Herry et Emilien Badoux. A l’occasion de la sortie du film sur Vimeo, on a rencontré Sam Favret lors de sa venue à Paris. On a discuté avec lui de ce nouveau projet, de sa passion pour la vidéo et son nouvelle passion pour la pente raide.
Sam Favret: C’est une décision qu’on a prise avec PVS (la boîte de production) il y a deux ans de cela. Le but était de faire un film autour de moi et de mon histoire sur deux saisons de ski. On a principalement tourné le projet chez moi à Chamonix, mais aussi en Alaska pour une petite partie de ce film. Avant j’avais plus l’habitude de travailler sur des segments où je faisais de la performance. Là, on est parti dans un mélange perf – documentaire.
Sam Favret: Oui, c’était nécessaire. On avait pas mal d’idées en tête, et plein de concepts à travailler. Cela a demandé énormément de temps de tournage avec une première saison difficile au niveau des conditions météo. On avait aussi l’idée pour la fin du tournage d’aller en Himalaya, mais malheureusement cela ne s’est pas concrétisé à cause du tremblement de terre au Népal.
Oui, ce sont mes deux autres passions après le ski. C’était pour rafraîchir le film, donc ce sont deux passages très courts. On ne rentre pas dans la performance, c’est plus pour montrer d’autres aspects de ma personnalité et du partage avec mes potes de Chamonix.
Tout dépend. Mon film est plus orienté freeride et country freestyle , donc oui il y a de la préparation avec une grosse logistique derrière. Parfois, on a plein d’idées, et arrivé le jour J, on ne peut malheureusement pas les mettre en scène à cause des conditions météo.
Ce n’est pas moi qui m’occupe du montage, mais je l’ai suivi et c’est moi qui avais le dernier mot. J’ai suivi ce projet de A à Z de la phase de pré production à celle de la promo.
Deux ans c’est long, il y en a donc énormément. L’Alaska, c’était un rêve. C’est la première fois que j’allais là-bas, c’était un excellent souvenir même si on a eu seulement 4 jours de ski sur les 4 semaines de séjour. On a quand même réussi à se surpasser et saisir tout ce qu’il y avait à prendre. La partie à Chamonix a aussi été extraordinaire avec des descentes mythiques.
Il y a également une partie tournée sur la mer de Glace qui est plus un concept très travaillé et qui nous aura pris énormément de temps.
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Non, on a juste eu un gros coup de chaud sur la face nord de l’Aiguille du Midi avec Julien Herry, un snowboarder connu dans le milieu de la pente raide. On a fait une descente très engagée qui s’appelle l’Éperon des Jumeaux et qui a été très peu skié auparavant. Julien s’est fait tirer par un bout de plaque d’avalanche, mais il a réussi à s’en sortir avant d’être dans la zone rouge. A part ça, tout s’est très bien passé.
Mon père était guide haute-montagne et moniteur de ski, il m’a donc mis très jeune sur les skis. L’alpin est quelque chose qu’il ne faut pas négliger, cela m’a apporté toute une base technique. Après j’ai dérivé sur le freestyle car j’ai saturé de la complétion dans l’alpin. Ce n’était pas mon truc et je n’ai pas aimé la pression que te mettent les entraîneurs. J’ai donc à 15-16 ans switché vers le freestyle et j’ai trouvé mon bonheur là-dedans. Je me suis perfectionné et j’ai participé à pas mal de contests. Petit à petit, j’ai ensuite dérivé sur l’image en allant également vers le backcountry et le freeride. L’avantage de ces disciplines, c’est que c’est un vrai retour aux sources. Tu skies dans des endroits sauvages et déstructurés, c’est génial.
Non pas du tout. Après je fais toujours des compétitions en backcountry comme la Red Bull Linecatcher. Ce n’est plus ma priorité et je pense que ça ne l’a jamais été. J’ai toujours fait de la compet par plaisir.
J’étais parti à un moment sur Sotchi. J’ai eu une décision à prendre rapidement pour soit me lancer à fond dans le slopestyle (l’une des épreuves olympiques en ski freestyle – NDLA) soit rester dans l’image. J’ai finalement décidé de laisser les JO de côté et de rester à tourner des vidéos et des films. Aujourd’hui, la compétition c’est très dur. Je suis un peu de la vielle-école et le niveau a tellement explosé actuellement que je ne me voyais pas toute l’année à bouffer du snowpark, du trampoline et du waterjump pour à la fin ne pas être sûr de finir sur le podium.
Dans le ski, il y a eu Candide Thovex. Je suis un peu de cette génération et j’ai été très inspiré par ce qu’il faisait. En ski, il y a eu aussi les Tanner Hall et les Pep Fujas. Sinon, cela a été plus Marco Siffredi, un snowboarder de Chamonix qui est mort dans le couloir Horhbein sur l’Everest. C’était l’un des précurseurs de la pente raide.
Oui, je suis de plus en plus touché par la montagne et j’ai envie d’aller vraiment là-dedans. J’aimerais bien dans le futur faire plus d’expéditions à travers le monde dans ce domaine afin de chercher des pentes incroyables à rider.
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