Bête noire des grands clubs européens, le fair-play financier (FPF) veille sur l’équilibre entre les recettes et les dépenses des franchises du vieux continent. Étant donnée la bulle inflationniste dans laquelle le marché des transferts baigne, des formations comme le Paris Saint Germain sont souvent dans leur collimateur.

La fin de la saison de football 2009-2010 représente un moment charnier dans la genèse de l’idée du fair-play financier. L’endettement des clubs professionnels de première division était à ce moment de 8,4 milliards d’euros, dont 5,5 milliards d’emprunts bancaires. La principale motivation du FPF est donc d’éviter aux clubs l’accident industriel en imposant des limites aux dépenses. Création de la grande instance du football européen (UEFA) et entré en vigueur en 2013, le FPF fait de l’équilibre des finances d’un club la contrepartie de la participation aux joutes interclubs européennes.

Il exige des clubs un parfait équilibre entre les dépenses et les recettes sur trois saisons, accorde une marge de 5 millions d’euros avec une possibilité de la faire monter à 30 millions pour les clubs bénéficiant d’un investisseur qui comble toutes les dettes « L’UEFA n’a pas les mêmes critères que la Ligue. La règle du fair-play financier, c’est de ne pas dépasser 30 millions d’euros de déficit cumulé sur trois saisons » explique Adama Kandé journaliste sportif. La dimension marketing prise par le sport et l’avènement du « foot-business » menacent aujourd’hui les « petits clubs » de disparition, car ils sont incapables de rivaliser financièrement. L’idée d’un championnat fermé n’étant pas dans l’intérêt du football en général, le FPF rajoute la survie des « petits poucets » à sa fiche de poste. Une initiative qui se traduit par l’accord de l’intégralité de leur vigilance aux « gros clubs ».

LE CAS DU PARIS SAINT GERMAIN

Durant le dernier mercato estival Neymar rejoint le PSG, un transfert record pour la modique somme de 222 millions. Ils parviennent à satisfaire les exigences de la direction nationale du contrôle de gestion comme le confirme Adama Kandé sportif « La seule exigence de la DNCG est qu’un club qui génère une perte puisse la combler par des fonds propres ou couverte par l’actionnaire principal du club ». A priori, le transfert semblait présager une saison sans encombre pour le club francilien, mais c’était sans compter sur le fair-play financier « Le déficit du PSG avoisine les 85 millions, soit 15% du budget du club sur un joueur. Ils auront clairement du mal à compenser » explique-t-il.

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Actuellement poursuivis par une enquête de la FPF, les dirigeants du PSG semblent sereins dans leur sortie médiatique. Le bruit court qu’un habile montage financier aurait été mis en place pour contourner le FPF « Si l’UEFA considère après enquête que la stratégie adoptée par le PSG est une manière de contourner le fair-play financier, elle pourra réintégrer la somme évadée dans les comptes du club et prononcer une sanction » affirme Adama Kandé.

Pascal Perri, économiste du sport, prédit dans l’émission l’After Foot, la déliquescence des « petits clubs » et l’avènement d’une ligue fermée entre les plus riches d’ici 20 ans si un changement n’intervient pas.

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