Une légende italienne de la boxe décède
Boxe – Nino Benvenuti, qui est ancien champion du monde ayant marqué le noble art avec ses prestations et sa personnalité, vient de mourir.
L’Italie vient de perdre l’un de ses plus grands champions. Nino Benvenuti, ancien prodige de la boxe transalpine, s’est éteint mardi soir à Rome, à l’âge de 87 ans. Derrière son visage de séducteur et son style élégant se cachait un immense combattant. Au-delà d’avoir été médaillé olympique et champion du monde dans deux catégories différentes, l’Italien était devenu un véritable phénomène médiatique dans les années 1960 et 1970. Son nom reste à jamais lié à l’âge d’or du noble art dans le pays en forme de botte.
De l’exil aux projecteurs
Né sous le nom de Giovanni Benvenuti en 1938 à Isola d’Istria, une ville italienne passée sous contrôle yougoslave en 1954, Nino Benvenuti grandit à Trieste, ville frontalière où sa famille avait trouvé refuge. Très jeune, le principal intéressé montre des aptitudes impressionnantes pour la boxe. Dans les rangs amateurs, le boxeur accumule les victoires, jusqu’à atteindre le sommet. En 1960, l’Italien remporte la médaille d’or aux Jeux olympiques de Rome, avec en prime le prestigieux trophée Val Barker. Celui-ci a la réputation d’être décerné au meilleur boxeur du tournoi. Invaincu en 120 combats amateurs, Giovanni Benvenuti finit par passer professionnel. L’Italien enchaîne pas moins de 55 victoires consécutives avant de décrocher son premier titre mondial. Le 18 juin 1965, l’Italien terrasse Sandro Mazzinghi en six rounds à San Siro. Le principal intéressé devient alors champion en super-welter. Le représentant du drapeau vert, blanc et rouge s’impose ensuite comme une référence dans la division du dessus. Les inconditionnels du noble art lui doivent notamment une trilogie mythique face à Emile Griffith. Le 17 avril 1967, Giovanni Benvenuti conquiert la ceinture mondiale des moyens au Madison Square Garden de New York en le battant le boxeur des Îles Vierges aux points après quinze rounds intenses. Ce combat, écouté en direct à la radio par plus de 18 millions d’Italiens, fait de lui une véritable star nationale. L’Américain égalise les scores lors de leur revanche avant de se faire battre une nouvelle fois lors du duel de trilogie. 
Le début du déclin
La fin des années 1960 marque un tournant pour Giovanni Benvenuti. En 1966, l’idole italienne subit sa première défaite en professionnel, en s’inclinant aux points contre Ki Soo Kim en Corée du Sud. Trois ans plus tard, le principal intéressé monte chez les mi-lourds pour affronter le tant redouté Dick Tiger. Bien qu’il se fracture la main dès le premier round, le principal intéressé ne s’est pas découragé pour autant. Ce dernier ira jusqu’au bout des dix reprises, mais s’inclinera malgré tout. De retour chez les moyens, l’Italien met KO l’ancien champion Luis Rodriguez. En novembre 1970, la star d’Italie affronte l’Argentin Carlos Monzon pour défendre son titre, mais échoue, s’inclinant par ailleurs lors de la revanche l’année suivante. Dans la foulée, le principal intéressé tirera sa révérence. Son bilan professionnel incluait alors un total de 82 victoires, dont 35 remportées par KO, pour sept défaites et un match nul.
Une star en dehors des rings
Devenu une véritable star dans son pays, Nino Benvenuti est régulièrement invité sur les plateaux télévisés et fait la couverture des titres de presse. Le médaillé d’or olympique s’essaie même au cinéma, jouant dans deux films italiens : Sundance and the Kid en 1969 et Mark Shoots First en 1975. Le sportif poursuit ensuite une carrière de consultant TV. L’Italien devient homme d’affaires. Il siège comme conseiller aux sports à Trieste. Loin d’avoir la rancune tenace, le principal intéressé restera proche de ses anciens rivaux. La légende européenne du noble art entretiendra une solide amitié avec Emile Griffith. Ce dernier l’aidera même financièrement lorsqu’il tombera malade. Nino Benvenuti gardera des liens avec Carlos Monzon malgré leurs violents combats. Intronisé au Hall of Fame de la boxe en 1992, l’ancien champion du monde laisse derrière lui un héritage immense.
