Quelques mois plus tôt, en main event d’une carte aussi obscure que son nom le laisse deviner (le « Adrenaline MMA 3 : Bragging Rights », pour vous servir), l’ancien Champion de Boxe Anglaise Ray Mercer clubbait brutalement l’ancien Champion UFC Tim Sylvia en 9 secondes, montre gousset en main. Ce fut une petite droite pour le boxeur américain, mais une énorme bifle à toute la communauté du MMA professionnel.
Un combat fratricide et légendaire entre deux représentants de leur discipline respective d’accord, mais un one-shot sans pitié avant même que l’arbitre n’ait eu le temps de leur dire de prendre la clé et sortir, là c’était hostile.
Le gant était jeté et chez les gros trapèzes de l’UFC, on porte l’honneur à la boutonnière. L’affront se devait d’être lavé.
L’opportunité s’était présentée d’elle-même sous la forme d’un char d’assaut couleur ébène, l’ancien Champion et légende de la boxe : James « Lights Out » Toney. Élu combattant de l’année par « Rings » et « Boxing Writers Association of America » en 1993 et 2001, il a décroché des titres IBF dans 3 catégories de poids différentes. Et avec 46 victoires par KO en 76 victoires professionnelles (10 défaites), on peut légitimement affirmer qu’il y avait dans ses mains assez de dynamite pour endormir n’importe quel homo sapiens-sapiens de ces 200 000 dernières années.
All Black Capone
Motivé par la victoire de Mercer, Toney le grizzly décida de venir chercher les loups dans leur propre tanière : en mars 2010, il signait un contrat de plusieurs combats avec l’UFC.
Le premier homme à répondre à l’appel ne fût nul autre que Captain America : Randy « the Natural » Couture, Légende parmi les Légendes et un sourire à faire fondre en 1,3 seconde 98% de la population féminine du Vénézuéla.
Avez-vous déjà vu sourire un brise-roche hydraulique ? Maintenant oui.
Après 6 ans dans l’U.S Army, il poursuivait une longue carrière de lutteur pro qui l’aura conduit par 4 fois aux portes des jeux Olympiques sans toutefois y participer (de 1988 à 2000). Puis poussé par la curiosité et le maigre magot, il se décide à tenter le MMA. Couture a alors 34 ans.
Il finira sa carrière 13 ans plus tard, à 47 ans, amassant entre temps 5 titres de Champion à l’UFC dans 2 catégories de poids différentes et établissant une liste de record longue comme le bras du Slenderman, une demi-douzaine desquels tiennent encore aujourd’hui.
#Oui. (copyright « Qu’en pensez-vous Arsène », pour les connaisseurs)
La date était fixée au 28 août 2010 à Boston, catégorie ? Heavyweight, aka the « One Punch Knockout » division.
Le combat, comme une première secousse du pharaonique « McGregor-Mayweather », ameuta tous les badauds et Seigneurs des deux royaumes, tout le monde y allant de son petit commentaire, de David Haye à Michael Bisping en passant par Miguel Cotto. Et les pronostics sont unanimes : c’est le monde de Randy Couture dans lequel s’aventure « Lights Out ». Son monde, ses règles. Car malgré ses 6 mois de préparations, Toney reste à des années-lumière de l’expertise du « Natural ». La rencontre leur donnera raison.
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* et merde… *
Au tintement de cloche, les combattants s’avancent, mais Couture, prudent, décide pour les dix premières secondes de prendre une marge de sécurité. Une BONNE marge de sécurité, genre plus de 2 mètres de distance.
Le respect pour la puissance destructrice du bombardier de Detroit est évident.
Mais petit à petit, la posture du « Natural » s’affaisse, les appuis sur les jambes se font de plus en plus bas, la tentative de takedown est imminente. Toney ne s’y trompe pas et descend un peu sur ses appuis également. Mais ce sera inutile, au moment où Randy se jette sur les chevilles de Toney pour un single-leg (une mise au sol par déséquilibre en travaillant sur une des jambes), il est déjà trop tard pour « Lights Out ».
Le takedown est chirurgical et imparable pour un novice, le boxeur est immédiatement envoyé au sol et la position montée atteinte en moins de 3 secondes. Les chances de Toney de remporter le combat étaient alors officiellement passées à zéro. La seule question concernait le temps. Et cela allait dépendre du degré de sadisme de Couture devant la vulnérabilité de sa proie désormais sans défense.
Les gestes de Toney sont désordonnés et inutiles, le ground & pound se fait de plus en plus appuyer. Les deux hommes se retrouvent rapidement proche de la cage et après 3 minutes et 19 secondes, Couture sécurise l’étranglement bras-tête. Toney agite les bras dans le vide en signe d’abandon, c’est terminé.
https://youtu.be/30BdmJ8-3fk
Couture vs. Toney – L’après
Après cette déconvenue, Toney ne remettra plus jamais les pieds dans une cage, condamnant même celle de sa poucave d’ascenseur. Quant à Couture, il fera ses adieux lors d’un dernier combat face au Dragon, Lyoto Machida, à l’UFC 129. Comme un passage de flambeau entre légendes, il prendra un des finish les plus violents de sa carrière. À ce moment, il était déjà entré au Hall of Fame. #YesFuckingSIR
Le dream fight entre un Requin blanc et un Grizzly a bien eu lieu.
Dans l’eau.
De la lecture oui, mais de la lecture de qualité !
[…] rappelle ensuite l’exemple James Toney. Champion du monde de boxe, il avait affronté Randy Couture à l’UFC. Son jeu au sol n’étant pas au point, le combat avait tourné à la démonstration en faveur de […]
[…] se décidera alors à grimper chez les Super-Middleweight et de faire face à la terreur James Toney alors champion du monde IBF (44-0) et boxeur numéro 1 toutes catégories confondues. Pour la […]