Les mondes de la lutte et du MMA n’en ont pas fini de se rencontrer. Par le passé, quelques uns des plus grands lutteurs au monde ont fini par effectuer une transition très réussie vers les arts martiaux mixtes. On pense bien sûr à Henry Cejudo (champion olympique), Yoel Romero (médaillé olympique d’argent), Daniel Cormier (champion universitaire et olympien), Ben Askren (champion universitaire et olympien) mais aussi à de nombreux lutteurs devenus des champions au niveau national. Brock Lesnar, Chris Weidman, Chael Sonnen, Matt Hugues, Johny Hendricks : tous ont été des lutteurs de très haut niveau avant d’entrer dans la cage. Récemment, Gable Steveson, champion olympique de lutte à Tokyo, a annoncé sa transition vers la WWE tout en laissant la porte du MMA ouverte.
S’il n’a pas l’aura de Steveson, Bo Nickal n’en reste pas moins une star dans son domaine. Trois fois champion national de Division-I, Nickal a terminé sa carrière universitaire sur un bilan de 120-3. En 2019, il reçoit le Dan Hodge Trophy, qui désigne le meilleur lutteur des USA. Un trophée remporté par exemple à deux reprises par Ben Askren, en 2006 et 2007. Gable Steveson a remporté les éditions 2021 et 2022. Bo Nickal remporte également à deux reprises le Schalles Award, qui désigne le meilleur plaqueur (pinner) du pays. Là encore, Ben Asren figure à deux reprises au palmarès. Et quand on connaît le succès de « Funky » Ben en MMA, on se dit que Nickal pourrait bien être un danger dans la cage. Ca tombe bien : en 2019, Bo entame sa conversion. Il y travaillera jusqu’à l’année passée.
En 2021, Bo Nickal connaît une énorme désillusion. En avril, il participe en effet aux essais pour rejoindre l’équipe olympique américaine. Il s’inclinera lors des sélections finales face au futur champion olympique, David Taylor, autre légende de la discipline. Pas d’adieux en apothéose au monde de la lutte, donc, pour Nickal. Mais un beau lot de consolation : en septembre suivant, il fait ses débuts amateurs en MMA. Une victoire par soumission, vite suivie d’une seconde en novembre par KO.
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Il faut dire que Nickal sait s’entourer. À partir de 2020, le lutteur NCAA aide en effet un certain Jorge Masvidal à se préparer pour ses matchs face à Kamaru Usman. L’objectif : améliorer la lutte de « Gamebred ». De son côté, Bo rejoint American Top Team pour affûter son jeu et devenir un vrai pratiquant de MMA. Le voilà désormais prêt. Comme il l’a annoncé lui-même, l’heure est venue pour Nickal de faire ses débuts professionnels. Ce sera via iKon FC, la nouvelle organisation lancée par Masvidal et qui sera diffusée sur l’UFC Fight Pass. Le 3 juin prochain, Bo Nickal affrontera l’expérimenté John Noland (6-3, 36 ans) en middleweight.
On espère que la progression méthodique de « Allen Assassin », son surnom dans la cage, lui permettra d’obtenir plus de succès que, par exemple, Aaron Pico, jeune prodige de la lutte passé un peu trop tôt au plus haut niveau du MMA et dont la carrière stagne un peu au Bellator. Nickal, en tout cas, en est persuadé : « Dans dix ans, vous voudrez pouvoir dire que vous étiez à mon premier match professionnel. Ne manquez pas ça », écrit-il. C’est tout ce qu’on lui souhaite.
Bien, bien, bien, Let’s see !