Dans la nuit de vendredi à samedi, Christian Mbilli (29-0) n’a pas laissé le temps à son adversaire de respirer. Face à Maciej Sulęcki (33-4), le Français a mis fin au combat dès le premier round. Un uppercut monumental envoie son adversaire au sol, la salle est debout. « Au moins, on n’est pas payés à l’heure à la boxe. », a plaisanté son entraîneur Marc Ramsay. Le tricolore, invaincu en 29 combats, est devenu champion intérimaire WBC des super-moyens sans verser une goutte de sueur. Son promoteur, Camille Estephan, n’a pas caché son admiration : « C’est une performance massive qui parle d’elle-même. Les mots ne sont pas assez pour vous prouver ce que ce gars-là a accompli ce soir. » Après des mois d’attente, cette victoire spectaculaire replace Mbilli au cœur de la course pour affronter les plus grands.
Dans le ring après le combat, Christian Mbilli a laissé éclater son émotion. « C’est un peu un soulagement. », a-t-il soufflé. Malgré son surnom de « Solide », il se confie sur ses doutes : « Des moments où je me dis que si ça ne se passe pas comme prévu, si je reçois un petit coup, tout peut changer. » Privé de combat depuis août, il a subi les refus successifs de Diego Pacheco et Kévin Lele Sadjo, et les effets indirects de la défaite de Jaime Munguía. « Vous ne pouvez pas comprendre comment c’était difficile de simplement avoir un gars pour marcher vers le ring ce soir. », a admis son promoteur. Le Français a patienté des mois, s’est préparé sans relâche depuis février. Ainsi, son KO fulgurant a fait taire les doutes. Néanmoins, l’usure est bien réelle : « Il a besoin d’une petite pause maintenant » a ajouté Marc Ramsay.
La victoire de Mbilli relance immédiatement le rêve ultime : affronter Canelo Álvarez. « Il n’y a qu’un adversaire véritable et logique pour Canelo : c’est Christian. », tranche Camille Estephan. Toutefois, la réalité est bien plus nuancée. Bob Arum rappelle : « Canelo n’a rien à gagner à l’affronter. » Le Français, ultra lucide, reste patient : « Si je pouvais rencontrer Canelo demain, je le ferais. Mais malheureusement, il y a d’autres paramètres. » En attendant, le nouveau champion WBC intérimaire vise une place sur la sous-carte du combat Canelo-Crawford en septembre. Turki Alalshikh pousse pour l’y inclure. Cependant, tout dépendra de l’état physique et mental de Mbilli. « L’intensité qu’on a mise dans notre préparation, c’est beaucoup d’efforts. » résume son coach. Enfin, une chose est sûre, Mbilli est plus proche que jamais de la crème de la crème mondiale.
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