À 29 ans, Darren Stewart est une personnalité à part à l’UFC. Le middleweight, véritable animateur de la catégorie ne se fait pas de fausses idées.

Face à Kevin Holland lors de l’UFC Vegas 11, Darren Stewart a encore fait le show pour un combat très animé, ponctué d’une défaite par décision partagée. L’Anglais porte désormais son bilan en carrière à 12-6(1). Qu’importe, il ne combat pas pour son héritage ni le nombre de victoires en carrière. Ce dernier traite en effet son métier hors-norme, comme un gagne-pain, et rien de plus. À l’UFC depuis 2016, son avenir n’est bien évidemment pas remis en question pour le moment. Brièvement sorti de l’UFC en mars 2020 (malgré une série de 2 victoires consécutives), il a profité de la pandémie pour revenir dans l’organisation et s’imposer par soumission au premier round lors de son combat de retour.

Pour la suite, on ne dirait pas non à une revanche contre Kevin Holland après leur duel très âpre.

« Tu peux gagner d’une certaine manière et ils peuvent se séparer de toi. Ou tu peux perdre d’une certaine manière et ils te gardent. J’ai appris à ne plus m’en préoccuper. J’entre, et je combats. Comme je l’ai dit dans une autre interview avant, je m’en fiche d’être à 1 victoire pour 10 défaites. Tant que je performe, que je fais de mon mieux, que je fais de l’argent pour ma famille, je ne me préoccupe du reste. Quand tu ne te préoccupes pas de ça, ça enlève un poids de tes épaules. »

Donc quel est le plus important pour toi aujourd’hui ? L’argent, l’héritage, le bilan ou bien être satisfait de ta performance ?
Être satisfait de ma performance. Même si je perds par décision partagée : as-tu fait tout ce que tu pouvais ? As-tu tout laissé ? As-tu donné ton meilleur ?  C’est ce qui est important : as-tu performé ? Et je vais performer quoiqu’il arrive. C’est ce qui est important.

Tu combats dans une époque où les réseaux sociaux sont partout, tu as l’air d’aimer ça. Comment gères-tu les haters ?
Pour les haters, je ne sais pas, je leur rends la monnaie de leur pièce c’est tout. J’adore ça. Certaines personnes n’aiment pas ça, mais j’adore ça, je leur rends tout.

Et pour toi, c’est juste du plaisir ou bien ça peut devenir personnel ?
Non, si tu me touches personnellement, je vais te le rendre. J’en ris. J’en ris et c’est tout. Les réseaux sociaux, ce n’est rien. C’est très nauséabond. Ça fait faire des choses folles aux gens. S’il n’y avait pas de réseaux sociaux, je serais quand même le même Darren. Je n’agis pas d’une telle manière parce qu’il y a les réseaux sociaux. Je suis qui je suis.

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J’ai lu ton interview avec Metro, l’argent semble important pour toi bien sûr, mais comment gardes tu la balances entre un style qui divertit les gens, mais qui te garde en sécurité dans la cage ?
Euh, bonne question. Je ne sais pas, je suis un peu fou. Je ne pense pas beaucoup à ma sécurité, je ne pense qu’à prendre des risques. On ne vit qu’une fois. On doit faire ce que l’on doit faire. Il n’y en a pas beaucoup qui ont mon style. Il n’y en a pas beaucoup qui ont la confiance pour avoir mon style.Ils n’ont pas le menton pour avoir mon style. Je ne sais pas ce qu’est la balance, mais je sais qui je suis. On ne peut entraîner mon style. Soit tu nais avec, ou pas. La balance est déjà là pour moi, c’est naturel. D’autres pourraient avoir à penser à ça, mais pour moi, c’est juste naturel.

Tu as combattu deux fois pendant la pandémie, l’UFC a été très actif durant cette période, que penses-tu de l’approche de l’UFC ?
C’est bien, parce qu’ils continuent d’organiser des événements et des combats. C’est ce que nous aimons faire. Et on fait de l’argent pour notre famille. Dans le cas contraire, nous serions dans la merde. Si je ne combats pas, je ne suis pas payé. Si je ne suis pas payé, je ne peux pas nourrir ma famille et payer les factures. C’est bien ce qu’ils font.

Je suis impressionné parce que tu es très calme. Tu es à trois jours d’un combat très important, tu es calme, tu prends les combats un à un. Comment gères-tu ce calme et cette attitude ?
C’est que je m’en fous. Tu dois t’en foutre et faire ce que t’as à faire. Victoire, défaite ou match nul, tu te relèves et tu repars. J’ai déjà été dans cet état d’esprit où ça comptait trop pour moi. Par exemple pour la défaite. Tu y penses, avant d’entrer dans la cage, et tu es perdu.

Ce n’est pas une question de calme, il faut suivre le flow. Je ne sais pas, tu veux que je sois heureux ? Tu veux que je sois malheureux ?
Mes coachs me disent que j’ai été en combat tellement de fois. Je ne sais pas si tu as interviewé beaucoup de combattants comme ça. Mais je suis comme ça, c’est naturel.

Certains disent : victoire ou leçon. Es-tu d’accord avec ça ?
Complètement. Comme je l’ai dit, ça enlève un poids des épaules. Les gens autour de moi ne disaient jamais « victoire ou leçon » : ils disaient « défaite ». Et quand tu entends défaite, ça te perturbe mentalement. Donc c’est complètement victoire ou leçon, mais même ça je m’en fous. Vas-y, combats ! La raison pour laquelle les gens s’intéressent aux défaites est les réseaux sociaux. Tu as peur de te mettre en ligne et de voir ce que les gens ont dit. Sans les réseaux sociaux, tu perds, mais qu’est-ce qui a changé ? Rien n’a changé. Tu as toujours de l’argent. Tu as toujours ta famille. C’est que je t’ai tout à l’heure, les réseaux sociaux sont un endroit très nauséabond. Sans les réseaux sociaux, c’est victoire ou leçon. Avec, c’est victoire ou défaite. Ça rentre un peu dans ta tête. C’est ce qui se passe. Tu gagnes, tu te connectes et tu vois les félicitations. Tu perds, tu te connectes : « t’es une merde, t’es une merde ». Et tu ne veux plus combattre. Je suis complètement d’accord avec ça, c’est victoire ou leçon.

Tu t’en fous des réseaux sociaux, mais est-ce que ça compte de combattre dans une salle vide ?
Avec ou sans les fans, je ne combats qu’une personne donc il n‘y a pas de différence. La seule différence c’est que tu entends plus ton corner. Pour être honnête, c’est comme un entraînement. Pour être honnête avec toi, je préfère comme c’est maintenant. À la maison, je prends mes affaires, je vais à l’entraînement, on s’entraîne, je rentre. Ici, tu prends tes affaires à l’hôtel, tu vas à la salle, tu t’échauffes, tu combats, tu rentres à la maison. C’est similaire. J’ai l’habitude. Je ne vois pas ça comme s’il y a des fans ou pas. Peu importe, je combats tout de même une personne.

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