Alors qu’en ce moment les pros de la WSL rident un petit Teahupoo (1m50 et +) lors des premiers tours du Billabong Pro, la vague tahitienne est reconnue pour être l’une des plus dangereuses au monde. Entre wipeouts & tubes profonds – histoire d’un monstre qui bouffe du surfeur à la pelle.
Dans le film The Endless Summer, sorti en 1966, deux pionniers du surf américains débarquent à Tahiti avec l’espoir de trouver de quoi glisser. Car à l’époque la légende voulait qu’il n’y ait pas de vagues en Polynésie Française. Encerclé par une barrière de corail, l’archipel était réputé pour son absence de swell. Ceci fut rapidement infondé grâce au magnifique film de Bruce Brown. Mais les deux surfeurs n’avaient pas encore affronté le spot le plus hard de l’Île, mais aussi du monde : Teahupoo.
Situé au sud de l’Ile de Tahiti, Teahupoo fait parti du patrimoine mondial de ce sport. Pour faire simple, ce spot propose la meilleure gauche de la planète avec un bowl tubulaire et régulier qui peut atteindre des tailles démentielles. Une vague qui peut monter jusqu’à 10 mètres de haut sans problème. En 2000, le waterman Laird Hamilton avait ridé un Teahuppo de plus de 15 m, un record toujours pas égalé depuis. Soulevant des tonnes d’eau lors de chaque tube, cette vague possède une épaisseur de lèvre capable de trancher des têtes en quelques secondes. Pour apporter un peu plus de piment, ce monstre déferle sur un reef de corail bien sale. On compte à peine un mètre de fond à Teahupoo, de quoi se ramasser bien comme il faut.
Ainsi on ne compte plus les wipeouts spectaculaires sur ce spot. Le dernier en date qui a fait le buzz est celui de Niccolo Porcella le 22 juillet 2015. Ce jour-là, le surfeur italien s’est tout simplement fait happer par le monstre. Godzilla n’aurait sans doute pas fait mieux. Au final, Niccolo Porcella s’en est miraculeusement sorti indemne.
SUR LE MÊME SUJET :
Teahupoo est donc l’un des spots les plus dangereux au monde, même les surfeurs pros ont du mal à le maîtriser quand les conditions sont dantesques. En 2011, la WSL avait du annuler la compétition lorsque le spot avait atteint les 10 mètres. Seuls les big wave riders sont allés défier la bête ce jour-là. Un moment inoubliable dans l’histoire du surf, retranscrit à merveille dans la vidéo Code Red :
Vous l’aurez compris, le tube tahitien est l’un des meilleurs fournisseurs de blessés pour l’hôpital du coin. Les contusions, cotes cassées et traumas crâniens sont de légion là-bas et il n’est pas rare que ça se termine beaucoup plus mal. Plusieurs téméraires ont fini dans un sale état, d’autres ne sont tout simplement pas revenus. Depuis 2000, on totalise 5 morts à Teahupoo, un bien triste record. La plus célèbre reste celle du local Briece Taerea qui en 2000 a vu son crâne se fracasser sur le reef alors qu’il effectuait un canard. Deux vertèbres cervicales brisées et paralysie totale, le surfeur n’y a pas survécu.
https://www.youtube.com/watch?v=PI3Zh90rdu8
Dans un interview réalisé en avril dernier pour notre site, la légende du Wind Surf Robert Teriitehau nous disait ceci à propos de la mâchoire tahitienne : « Tu as peur dans le sens où il faut que tu reviennes vivant. J’ai plusieurs amis qui ne sont pas revenus de Teahupoo, d’autres sont paralysés et vivent maintenant en chaise roulante. J’ai pris des gros wipeouts, il y a très peu d’eau en dessous et la lèvre de la vague fait 3 mètres d’épaisseur. Je suis revenu plusieurs fois avec la gueule en sang. Mais malgré tout cela, tu y retournes. Quand tu rentres, tu te sens comme un surhomme. »
De quoi faire des cauchemars. On laissera donc tout ceci aux experts et on continuera de se régaler en regardant les surfeurs du monde entier affronter le monstre de Teahupoo. Le Billabong Pro est d’ailleurs à suivre en ce moment le soir pour nous français sur le site de la WSL (worldsurfleague.com).
[…] La semaine dernière, le Billabong Pro de Tahiti nous a offert son lot de chamboulements. Retour au sommet de Kelly Slater et première place annoncée pour John John Florence au classement général, on fait le point après Teahupoo. […]
[…] on parle de surf, on cite toujours les spots du Pacifique tels que Hawaï ou bien encore Teahupoo à Tahiti mais très rarement les spots français. Pourtant, les Landes et plus particulièrement […]