Retour sur les Indoor de France

12 ans après, l’Accor Hotels Arena de Paris s’est de nouveau transformé en mer déchaînée pour accueillir les meilleurs windsurfeurs de la planète lors des Indoor de France.

Il y avait du beau monde parmi les riders invités. Outre les légendaires Erik Thiémé, Robert Teriitehau et Antoine Albeau, 2 légendes hawaïennes sont venues sur Paris à l’occasion. La première n’est autre que le GOAT du funboard, à 53 ans Robby Naish est le sportif le plus titré de la discipline. Lui, n’a que 23 ans, mais est déjà sur les traces du maître, Kai Lenny débarque lui aussi sur Paris avec déjà un palmarès bien garni.

Indoor de France : 2 jours de show à force 6

Ventilateurs allumés, le show pouvait enfin commencer. Au programme de ces 2 soirées : slalom, freestyle et jump pour des moments de pure folie. Aficionados de la voile ou non, tout le monde s’est régalé malgré le vent pris en pleine face.

Première épreuve présentée à l’Accor Hotels Arena, le slalom est au windsurf ce que le bordercross est au snowboard avec 4 tours à effectuer à toute allure entre 4 riders. Du fait de l’étroitesse du bassin, les jibes (virages) étaient particulièrement compliqués à effectuer, cela a provoqué de beaux contacts entre les participants. Chez les hommes, c’est le français Nico Akgazciyan qui s’impose devant le brésilien Kauli Seadi. Les papys Erik Thiémé et Robert Teriitehau se placent juste derrière. La veille, c’est le légendaire Robby Naish qui avait remporté l’épreuve devant Antoine Albeau et Kauli Seadi. Pour la petite histoire, Naish avait fait son ¼ de finale sans harnais et a effectué les 4 tours à la force des bras. Ceci ne lui a pas empêché de survoler sa série.

Indoor de France : 2 jours de show à force 6

Autre épreuve qui a enflammé le public de Bercy, le jump qui fut tout simplement magique. Grâce à un tremplin de 3 mètres, les riders ont offert des tricks ahurissants souvent placés à 10 mètres de hauteur. On a adoré le skill du français et champion du monde Thomas Traversa ainsi que celui de Julien Taboulet (qui a osé toutes les figures les plus compliquées à réaliser).

Au final les deux All-Stars du week-end sont le brésilien Kauli Saadi chez les hommes et la française Alice Arutkin chez les femmes.

Mais le grand vainqueur de ces 2 jours fut sans conteste le show en lui même. Pendant tout un week-end, on en a pris plein les yeux (et les oreilles). On imagine déjà un championnat indoor de windsurf qui vogue entre les grandes capitales mondiales. En tout cas l’avenir de la discipline passe sûrement par là.

Robert Teriitehau : notre chouchou des Indoor en ITW

 

Légende vivante de la discipline au même titre que Roby Naish, Robert Teriitehau fut le rider qui nous a le plus marqué pendant ces Indoor. Pour quelqu’un qui n’avait touché à un wishbone depuis 11 ans, force est de constater que le garçon n’a rein perdu de son talent. Le tahitien de 50 ans a enchaîné les moments WTF pendant ces 2 jours avec notamment ses sorties de bassins étonnantes.

La veille de la compétition, on avait rencontré le funborder Hall of Fame pour discuter de l’event, de sa vie actuelle et de sa discipline de cœur. Un sportif qui aime la vie et qui la vit à 100 % :

Comment vis-tu le retour du windsurf à Bercy ? Est-ce une bonne chose pour la discipline ?

SUR LE MÊME SUJET :

Bien sûr c’est un plus pour le windsurf. Le truc c’est qu’à l’époque (les années 90) on aurait pu vraiment se mettre sur le même rang que la Formule 1 grâce aux marques de cigarettes. Mais la loi Evian et passée, cela aurait été un plus pour passer un cap. Avec la voile on a un panneau publicitaire énorme.

Comment ça s’est passé pour la préparation ?

Je ne me suis absolument pas préparé pour les Indoor. Physiquement, j’ai encore un peu de punch, car je fais pas mal de paddle, je rame 2 heures par jour. Mettre les pieds dans les straps c’est encore autre chose, mais ça ira.

Quelle est la grande différence entre naviguer en indoor et outdoor ?

L’outdoor, c’est plus technique, il faut partir lancer ça ce joue à 1-2 secondes près. C’est soutenu du début jusqu’à la fin, rien n’est gagné sur la course. L’indoor c’est pratiquement la même chose sauf que tu démarres sur un starting block donc il faut avoir la meilleure place et partir sous le vent. L’indoor reste quand même plus compliqué, car au moment du départ du dois pomper et dès que tu as le maximum de vitesse tu dois déjà jimber (tourner) et déhooker (enlever le harnais). Il faut rester très fluide dans ta courbe et garder une vitesse constante. Tu prends donc tout dans les bras et il faut être fort mentalement pendant deux minutes.

Pour le matériel en indoor, on a également un planche beaucoup plus large, des rails plus arrondis et un rocker plus tendu, ce qui permet de repartir rapidement. Les voiles sont un peu plus compactes et un peu plus raides.

Cela fait 11 ans que tu arrêter la planche et tu ne fais désormais que du SUP c’est bien ça ?

Oui, c’est un peu frustrant. J’aurais aimé au moins naviguer 1 semaine avant, mais j’étais en Nouvelle-Calédonie et Tahiti et on n’a pas eu un pet de vent. 

Quel est ton sentiment sur le fait que le kite a dépassé le windsurf en termes de popularité ? Le funboard peut-il avoir un regain de popularité ?

Je reste ouvert à tous les sports, que ce soit le wind, le SUP et le kite. Tout le monde dit que le windsurf est mort, mais ce n’est pas vrai, quand tu vas à Hawaï il y a autant de windsurfeurs que de kiteurs. Tous les sports sont donc là. Le problème dans le kite c’est que tu ne gagnes pas d’argent. Ce sont les fabricants qui se gavent, mais les coureurs n’ont rien. J’ai essayé un peu, mais financièrement ce n’est pas rentable.

As-tu un spot de surf ou de windsurf préféré ?

Je vis entre Hawaï, Tahiti et la Calédonie. J’adore Teahupoo, la vague est monstrueuse, elle te fait peur. Tu as beau être habitué quand tu sais que ça arrive tu n’es pas tranquille à l’intérieur de toi. Tu ne dors pas la veille, t’entends le grondement des vagues alors que tu habites à 5 km du spot. Il faut être prêt mentalement et physiquement.

Tu as peur dans le sens où il faut que tu reviennes vivant. J’ai plusieurs amis qui ne sont pas revenus de Teahupoo, d’autres sont paralysés et vivent maintenant en chaise roulante. J’ai pris des gros wipeouts, il y a très peu d’eau en dessous et la lèvre de la vague fait 3 mètres d’épaisseur, je suis revenu plusieurs fois avec la gueule en sang. Mais malgré tout cela, tu y retournes à chaque fois. Quand tu rentres, tu te sens comme un surhomme. Ce sport c’est une drogue, mais une drogue saine. Il faut vivre les choses à 100 % dans la vie.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Grâce à Kai Lenny, onsait que l’ iPhone 7 est bien waterproof

    […] des riders les plus doués de sa génération. Dans les vagues gigantesques d’Hawaï ou dans la piscine de l’Accor Hotel Arena (Paris-Bercy), cet américain maîtrise les planches et l’eau comme personne. Cette fois-ci, Kai […]

    Répondre