Il est des joueurs qui, quoi qu’ils fassent, ne seront jamais populaires. D’autres qui semblent vouloir tout faire pour que le monde entier les déteste. Souvent positionnés en pointe, ces joueurs alimentent régulièrement les réseaux sociaux et les debrief d’après-match. La France à la chance de connaître deux spécimens particulièrement exceptionnels, l’un dans son championnat et l’autre dans sa sélection nationale, décryptage des cas d’Edinson Cavani et Olivier Giroud.

Cette semaine a vu se dérouler le premier choc de la saison pour un club français en Ligue des Champions. En effet, mardi le PSG affrontait Arsenal sur la pelouse du Parc des Princes pour la 1ère journée des phases aller. Si l’Uruguayen dirigeait bien le front de l’attaque parisienne, Giroud lui n’était pas titulaire, Wenger préférant décaler Sanchez en pointe afin de faire débuter la rencontre à son jeune protégé Alex Iwobi. Le match s’est soldé par un match nul (1-1), Sanchez sauvant les Gunners à la 77e alors que les Parisiens ont affiché un cruel manque de réalisme, le principal fautif n’étant autre que la cible préférée des supporters : Edinson Cavani. Malgré son but éclair inscrit à la 45e seconde de jeu, le public n’a pas été impressionné par sa performance, lui reprochant d’avoir vendangé trop d’occasions. Pendant ce temps-là, Giroud rentré à la 63e minute ne trouve rien de mieux à faire que de provoquer Marco Verrati, et écope d’un second carton jaune (le premier reçu à cause d’une contestation…) en même temps que l’italien, les deux joueurs sont exclus.

Autrefois considérés comme des tueurs, ces joueurs faisaient la joie des supporters de Naples et de Montpellier et étaient craints en Serie A et en Ligue 1. Tous les deux recrutés pour jouer le rôle de serial-buteurs dans des grands clubs européens, ils peinent à convaincre. Pourtant leur ratio n’est pas si mauvais, Cavani a été impliqué dans 94 buts en 152 matchs (83 buts et 11 passes décisives) depuis son arrivée au PSG, et Giroud dans 136 buts (102 et 34) en 238 matchs sous les couleurs d’Arsenal soit pour chacun d’eux un ratio de 0.62 et 0.57 (un peu plus d’un but tous les deux matchs joués, toutes compétitions confondues). Mais la situation des deux joueurs est un peu différente. El Matador occupe une place de titulaire dans l’effectif d’Unai Emery, il récupère les clés de l’attaque après le départ de Zlatan Ibrahimovic et jouera pour la première fois une saison entière dans sa position préférentielle : numéro 9 pur et dur.

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Malheureusement le PSG réalise son plus mauvais début de saison depuis 4 ans, avec 2 victoires, 1 défaite et 1 match nul et pointe à une timide 7e place. Cavani peine à réaliser sa tâche difficile de faire oublier Ibra, et n’a inscrit qu’un tout petit but en 3 matchs joué, malgré son repositionnement au poste qu’il réclame depuis tant d’années. De son côté Giroud revient d’un été chargé avec les bleus qui lui a valu d’occuper le banc pendant 5 rencontres consécutives. Il paye non seulement une reprise tardive, mais aussi des prestations jugées trop moyennes. Wenger avait déjà commencé la saison dernière en positionnant Theo Walcott en pointe. Cette année il a décidé de recruter l’espagnol Lucas Perez, et préfère recentrer Sanchez plutôt que de titulariser Olivier Giroud.

Le cas de figure des deux joueurs est un peu différent. Olivier Giroud fait les frais de son style de jeu qui n’est pas aussi « sexy » que celui d’un joueur comme Aguero ou Suarez. Le jeu de Giroud est plus physique, payant son manque de vitesse il joue plutôt le rôle d’un pivot et a tendance à user de son jeu de corps pour se défaire du défenseur plutôt que de dribbles flamboyants. Malgré tout Giroud, titulaire en Équipe de France lors de l’Euro, a montré des qualités devant la cage qui ne sont plus à prouver.

Malheureusement pour Giroud, il joue dans une équipe dont les supporters n’ont pas connu la joie d’un titre majeur depuis plus de 10 ans malgré leur statut de grand d’Europe et dont le principal défaut est le manque d’efficacité devant la cage, donc forcément la frustration ressort sur celui dont c’est le travail, l’avant-centre. Il a aussi le point commun avec Cavani de se créer beaucoup d’occasions par lui-même, en plus de celles offertes par ses coéquipiers, souvent grâce à la grinta dont ils font preuve, mais malheureusement le taux de conversion en buts est insuffisant pour les supporters qui attendent des attaquants capables de planter 25 buts lors de chaque championnat. Le cas Cavani est encore différent de celui de Giroud. Il est, avec son transfert depuis Naples pour 67 millions d’euros, le joueur le plus cher de l’effectif parisien qui compte des joueurs comme Di Maria, Thiago Silva, Verrati, Jesé… Forcément, le rendement attendu est supérieur. De plus, le PSG vise une place dans le top 4 Européen dont le Bayern, le Real et le Barça font partie incontestable et que des clubs comme la Juve et l’Atletico aimeraient eux aussi atteindre. Depuis le départ d’Ibra, Cavani en tant qu’avant-centre titulaire doit donc être comparé à Lewandoski, Benzema et Suarez dont le ratio est de 0.84 pour le Bavarois, 0.75 pour le Madrilène et… 1.30 pour El Pistolero (rappel, celui de Cavani est à 0,62 au PSG). Donc, même si Cavani est un bon attaquant, il n’est pas le top player que recherche le PSG pour atteindre le dernier carré européen avec l’élite du football et les statistiques le prouvent. Mais repositionné dans l’axe, une fois qu’il aura repris ses marques, Cavani pourrait revenir au niveau qu’il affichait à Naples et qui lui a valu son surnom d’El Matador, avec lequel il a été impliqué dans 120 buts en 138 matchs (106 buts et 14 passes décisives) donc un ratio de 0,87, soit Plus que Benzema et Lewandowski… Affaire à suivre.

Par Tim

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