Au moment de l’annonce du second choc entre le champion poids mi-moyen Kamaru Usman et l’ancien champion intérimaire Colby Covington pour l’UFC 268, des débats sont apparus quant à la cohérence d’un tel affrontement. Plus d’un an et demi après leur première confrontation, Colby Covington n’a performé qu’une seule fois, en septembre 2020 face à Tyron Woodley. La question de la légitimité de ce choc se pose alors, surtout dans l’une des catégories les plus chargées de l’UFC. Malgré cela, cette revanche s’affiche comme l’une des confrontations les plus attendues de l’année, décryptons ici ce qui rend cette confrontation si excitante.
Au-delà de sa relative inactivité et de sa dernière victoire, il y a un an face à une version de Tyron Woodley sur la pente descendante, Colby Covington mérite une revanche surtout par sa performance réalisée lors de sa première confrontation avec le champion Kamaru Usman, lors de l’UFC 245. Pendant près de 24 minutes de guerre, les deux hommes se sont échangés près de 750 coups. Durant ces échanges, Covington a mis à plusieurs reprises le champion en difficulté en maintenant une pression constante en boxe, faisant reculer Usman. Diminué par une mâchoire fracturée à la fin du 3e round, Covington réussit quand même à mener durant le 4e round. Au moment d’entamer le cinquième round, Covington mène officiellement 3 rounds contre 1, il se retrouve alors à seulement cinq minutes du titre incontesté. Diminué par sa blessure et par plus de 20 minutes d’affrontement, l’américain finit par s’affadir durant le dernier round subissant deux knock-down consécutifs.
Durant la dernière minute, Covington se retrouve face contre terre continuant de se protéger comme il peut des coups du champion sans réellement y répondre. L’arbitre Marc Goddard arrête alors le choc, offrant à Kamaru Usman la victoire par TKO la plus tardive de l’histoire de l’UFC dans un title-fight. Même si l’arrêt n’est pas choquant, cette fin peut être frustrante pour Covington, surtout quand l’on sait que Marc Goddard avait accordé à Gastelum le privilège de finir son choc pour le titre face à Adesanya dans des circonstances équivalentes.
À ce jour, Covington reste le seul de la catégorie à avoir bousculé autant le champion. Stoppé à moins d’une minute du sacre, la revanche fait alors pleinement sens tant la première confrontation fut serrée.
Tout le mérite ne revient pas qu’à Covington, en réalité ce qui fait que l’UFC organise cette revanche plus d’un an et demi après la première confrontation. C’est qu’il est difficile de trouver un athlète qui semblerait être une réelle menace pour Usman. En observant le Top 5 de la catégorie, seul Leon Edwards où Vicente Luque mériterait une confrontation avec le champion. Mais le Britannique ne semble pas encore faire l’unanimité aux yeux des fans, surtout aux vues de ses deux dernières performances. Tandis que le brésilien Luque devra probablement battre un autre membre du TOP 5 depuis sa victoire face à Chiesa, afin de pleinement mériter son rendez-vous pour le titre aux yeux de tous. En fait, Usman a déjà « nettoyé » une partie du Top 5 en battant Covington, Burns et Masvidal à deux reprises. Devenant avec Israel Adesanya, le champion masculin en activité le plus dominant de l’UFC. Une domination qui semble s’accentuer par sa remarquable progression en boxe durant ses trois dernières sorties face à Burns et Masvidal (X2). Alors qu’Usman était jusqu’alors valorisé pour sa domination en lutte, ses progrès en boxe peuvent l’amener à devenir un champion dominant par sa complétude à l’image des plus grands, faisant du Nigérian un champion inarrêtable par son profil complet à l’image de Georges St-Pierre ou de Jon Jones.
SUR LE MÊME SUJET :
Les grands sportifs ont presque toujours eu besoin d’une grande rivalité pour élever leurs carrières, que ce soit en boxe avec Fury et Wilder ou en MMA avec Jones et Cormier ou Hughes et GSP. Sortir gagnant d’une rivalité bien médiatisée permet d’assouvir sa marque dans l’histoire du sport.
Si un début de rivalité s’est créé entre Usman et Masvidal, la domination du champion sur les deux chocs a mis fin aux comparaisons entre les deux hommes. Pour qu’une rivalité soit alléchante, les athlètes doivent être testés au maximum. Pour Usman, Colby Covington semble être à l’heure actuelle, le seul pouvant le pousser dans ses derniers retranchements.
Si les profils des deux semblent peu vendeurs par rapport au premier rendez-vous, la guerre proposée par les deux hommes lors de la première confrontation donne davantage envie d’assister à une revanche. Ajoutez à cela une réelle haine, avec un Trash-Talk bien vulgaire et arrogant dans le style de Colby Covington et vous obtiendrez l’un des événements UFC les plus attendus de l’année.
Au moment du premier choc, nombreux ne s’attendaient pas à voir les deux anciens lutteurs universitaires s’affronter dans un intense choc de pieds-poing. Une stratégie qui peut se comprendre tant les deux hommes semblent respecter les capacités en lutte de chacun, préférant ainsi faire la différence sur leurs capacités en Striking (à l’image des confrontations entre Cormier et Miocic ou de Askren vs. Maia). Si ce scénario se répète, la guerre entre deux hommes semble déjà assurée.
Ainsi, en dehors des causes et conséquences, voir les deux hommes s’affronter serait surtout une bonne dose d’adrénaline pour nous les fans et l’occasion d’assister de nouveau à un potentiel candidat au titre Fight of the Year.
« Au moment d’entamer le cinquième round, Covington mène officiellement 3 rounds contre 1, il se retrouve alors à seulement cinq minutes du titre incontesté »
Petit fact checking, à la fin du round 4:
Dereck Cleary 39-37 Usman
Eric Colon 38-38
Sal D Amato 39-37 Covington
On est loin du 3 rounds à 1 et Covington au portes du titre incontesté quand même
Surtout quand on connait la réputation de Sal D Amato qui génère beaucoup de Split D chez les juges, on pourrait être plus mesuré sur la performance de Covington …