NFL-France et Damien Foreau vous proposent chaque semaine votre dose de NFL, au programme aujourd’hui, les gagnants et perdants des finales de Conférence.
Dernière édition des gagnants et perdants pour cette saison. Et cette semaine, je présente les choses un peu différemment. Comme il n’y avait plus que 4 franchises en lice, il est possible d’aller chercher des nominés dans chaque équipe.
Pour les équipes qualifiées au Super Bowl, les gagnants ont aidé l’équipe à atteindre ce stade ultime, les perdants devront faire mieux pour permettre à leur franchise de remporter le titre.
Pour les équipes éliminées, c’est l’inverse, les perdants ont failli et ont coûté la qualification alors que les quelques gagnants ont été trop seuls.
Von Miller en leader défensif
Intenable, inarrêtable, Von Miller était partout dimanche et s’est muté en leader d’une défense impitoyable. Le linebacker extérieur a dominé la ligne offensive des Pats pendant toute la soirée, et termine avec 2.5 sacks. Et lorsque Miller était en retrait, ses coéquipiers ont pris le relais pour mettre la pression sur Tom Brady. DeMarcus Ware, Derek Wolfe et Malik Jackson totalisent 18 des 20 hits reçus par Brady sur le match. Cette pression constante a forcé le QB à commettre des erreurs, Von Miller en profite en réalisant une des deux interceptions.
Un adage dit que la défense permet de gagner des titres, dans ce cas Miller et les Broncos sont en bonne voie.
Le duo Peyton Manning – Owen Daniels
En attaque, les bonnes performances sont venues de joueurs qui n’étaient pas forcément attendus. Peyton Manning est obligatoirement attendu, du fait de son statut, mais ses performances de la saison ne font plus de lui la menace qu’il a longtemps été. Il arrivait avec une fiche de 9 TD pour 17 interceptions et aucun touchdown lancé depuis la week 9. Mais Manning a très bien géré son match et lance 2 touchdowns qui lui permettent de remporter son dernier duel face à Tom Brady.
Ses deux passes de touchdown, Manning les a lancées à un joueur qui a été peu en vue pendant toute la saison, le TE Owen Daniels. Le joueur, un fidèle de Gary Kubiak, arrivait avec 2 TD en saison régulière et il marque autant en une mi-temps de la finale de conférence.
Le jeu offensif
Tout n’a pas été rose pour Denver, qui passe à l’arrachée pour la deuxième fois de suite. L’attaque avait déjà été poussive face aux Steelers, et ça encore été le cas contre New England. La première mi-temps a globalement été bonne avec 161 yards et 2 TD, la seconde beaucoup plus difficile puisque les Broncos ne gagnent que 83 yards et ne marquent qu’un field-goal. Beaucoup trop de punts donc, qui donnent des opportunités supplémentaires à l’adversaire, et qui ont failli coûter une égalisation en fin de rencontre.
Deux joueurs en particulier ont déçu sur ce match, Ronnie Hillman et Demaryius Thomas. Le RB n’a pas avancé au sol (11 courses, 16 yards) et a coûté des points à son équipe à cause de son erreur sur la passe latérale de Manning, qui va ensuite mener au premier touchdown des Pats. Le WR a encore été très discret, 2 réceptions pour 12 yards, il devra être bien plus présent au Super Bowl.
Cam Newton
« MVP ! MVP ! » Les chants des fans résument la saison et le match du QB de Carolina. Cam Newton a confirmé son statut de meilleur joueur de la saison avec une nouvelle performance de haut vol. 335 yards (19/28) et 4 touchdowns, 2 à la passe et 2 au sol, la panoplie complète.
Les receveurs
L’un des plus gros « mismatch » du duel entre les Panthers et les Cardinals était celui des corps de receveurs. Celui d’Arizona était largement plus intimidant, et aucun joueur des Panthers n’y aurait sa place a priori. Sauf que sur ce match, ce sont les Corey Brown ou Ted Ginn qui ont brillé. Le premier est sorti de nulle part pour marquer un toucdhown de 86 yards et terminer avec 113 au total. Le second a été précieux sur les retours de punts et a marqué sur une course de 22 yards. Enfin, le toujours très bon Greg Olsen passe encore les 100 yards (113).
La ligne offensive
Ryan Kalil (centre), Michael Oher (Left Tackle)**, Andrew Norwell (Left Guard), Mike Remmers (Right Tackle), Trai Turner (Right Guard), voici la composition d’une des meilleures lignes offensives en NFL cette saison et qui l’a confirmée dimanche. Elle a d’abord parfaitement protégé son QB, n’allouant qu’un seul sack. Elle a ensuite ouvert le jeu au sol puisque Carolina totalise 152 yards dans ce secteur, dont 83 pour Jonathan Stewart.
** Pour connaître l’histoire de Michael Oher, je vous conseille le livre (ou le film) « The Blind Side ».
Kurt Coleman
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Sur les lignes secondaires des Panthers, la grande majorité des louanges sont pour Josh Norman, une des grandes révélations de la saison et qui a décroché une sélection au Pro Bowl. Mais dimanche, Kurt Coleman s’est mis en évidence, comme souvent lors de la saison finalement. Le safety a terminé l’année avec 7 interceptions (leader Carolina et 3ème NFL) et il a repris ses bonnes habitudes en playoffs en interceptant 2 passes de Carson Palmer.
La blessure de Thomas Davis
Le seul petit couac lors de la démonstration des Panthers est la blessure du linebacker Thomas Davis, qui s’est cassé l’avant-bras en première mi-temps. Davis réussissait un gros début de match, et sans jouer plus de la moitié de la partie il termine second en tackles dans son équipe avec 6. Le LB a quand même annoncé qu’il serait sur le terrain pour le Super Bowl malgré sa blessure…
Rob Gronkowski
Malgré un match difficile et face à la meilleure défense de la NFL, Rob Gronkowski a continué à montrer pourquoi il était le meilleur tight-end de la ligue et un des joueurs les plus compliqué à contenir. Il termine avec 144 yards et marque un touchdown important en fin de match, il aurait même pu égaliser si Tom Brady avait pu lui lancer la balle sur la conversion à 2 points.
Tom Brady face aux frères Manning
La légende de Tom Brady n’est pas à remettre en cause mais elle ne s’étoffera pas d’un nouveau Super Bowl. Et si l’on fait un bilan des playoffs du QB des Patriots, on se rend compte que son palmarès aurait pu être encore plus impressionnant sans les frères Manning.
En 15 saisons, Brady a participé à 10 finales de conférence AFC et à 6 Super Bowl, son bilan est de 10 victoires pour 6 défaites. Et sur les 6 défaites, 5 ont eu lieu contre les frères Manning. Celle de dimanche est sa 3ème en finale de conférence contre Peyton, et il a perdu 2 Super Bowl contre Eli.
La ligne offensive
Depuis deux ans, la ligne offensive de New England est un chantier. Elle évolue régulièrement, quasiment à chaque match. Difficile donc de travailler dans la continuité et les performances sont inévitablement irrégulière. Ce problème a souvent été compensé par un très bon Tom Brady, mais face à une défense aussi forte que celle de Denver, le problème est devenu un handicap trop important. Sans temps ni protection, Brady a souffert.
Stephen Gostowski
Ironie du sort, les Pats ont milité pour le recul de la transformation et ça leur coûte un Super Bowl. Car après 523 transformations consécutives réussies, Stephen Gostowski en a raté une… Son dernier loupé datait de sa saison rookie en 2006. Cet échec s’est avéré décisif puisque les Pats n’auraient pas eu besoin de tenter une conversion à 2 points pour égaliser en fin de match.
Le kicker était évidemment abattu après le match, déclarant « I feel I lost the game ». Il n’est pas le seul responsable mais son raté coûte cher. Dur pour un joueur aussi régulier et souvent décisif dans les moments importants.
David Johnson
Un seul joueur a surnagé du côté de l’attaque des Cardinals, le RB David Johnson. Le rookie termine leader de l’équipe dans le jeu au sol sol, avec 60 yards et 1 touchdown, et leader dans le jeu de passes avec 68 yards.
Carson Palmer
Le QB des Cards était une belle histoire jusqu’à cette finale de conférence. De retour à un très bon niveau depuis son arrivée dans l’Arizona, il débarquait en playoffs comme l’un des meilleur QB de cette saison 2015. Mais il repart de Charlotte avec une lourde défaite et 6 pertes de balle à lui tout seul (4 interceptions, 2 fumbles). Sa première mi-temps notamment est terrible, avec 86 yards seulement, 0 TD et 3 pertes de balles qui ont plombé les chances des Cards. Le QB aura surement du mal à s’en remettre, et il a lui-même avoué que ce match allait le hanter pendant un moment.
Sa ligne offensive peut également être blâmée. Elle a été incapable de bloquer les assauts de la ligne défensive des Panthers, exposant ainsi son QB.
Patrick Peterson
Si Palmer a plombé son équipe, Peterson n’a pas aidé. Le leader défensif a peut-être été l’auteur du tournant le plus important du match lorsqu’il perd le ballon sur un retour de punt. Le défense des Cards avait alors récupéré un ballon suite à un touchdown de David Johnson et espérait réduire l’écart avant la pause. Une perte de balle qui tue ce momentum et brise les chances de comeback.
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