Le week-end dernier, lors de l’UFC 274, Rose Namajunas défendait la ceinture strawweight contre Carla Esparza. Au terme de 25 minutes très peu actives, Esparza détrônait la championne sur une décision partagée. Les questions fusaient alors. Pourquoi Namajunas, largement au-dessus en termes de striking, n’avait pas été plus agressive ? Pourquoi, après plusieurs tentatives de mise au sol manquées par Carla Esparza, « Thug » Rose n’avait pas pris confiance en son jeu ? Les minutes s’étaient égrenées sans que rien ou presque ne se passe. Pourtant, Rose paraissait confiante à l’issue des cinq rounds. Et visiblement, son staff aussi. Dans un long entretien avec Ariel Helwani pour The MMA Hour, Pat Barry a discuté en long et en large de cette défaite.
Pat Barry est le fiancé et le coach de Rose Namajunas depuis de longues années. Ancien athlète lui-même, ayant concouru à l’UFC, il est cependant plutôt critiqué pour sa relation avec l’ex-championne. Certains lui reprochent son influence trop prégnante sur Namajunas, qui a la réputation d’être assez friable psychologiquement. Barry a donc de nouveau été pris sous le feu des critiques après la défaite. « Si vous faites des erreurs au haut niveau, elles se paient cher. Nous avions donc une stratégie, nous avions mémorisé tout le jeu de Carla (…) Le plan était de faire quelque chose de spécifique. Puis, à cause de cela, les gens allaient huer. Et si les gens huaient, Carla allait laisser des ouvertures, se découvrir, et bam, voilà. C’était le gameplan et Rose a tout fait parfaitement ».
Entre deux rounds, Pat Barry a en effet fait remarquer les huées à Rose, la rassurant : « Tu entends ça ? C’est qu’on fait ce qu’il faut faire ». Problème : Esparza n’a pas perdu sa concentration pour autant. Et les deux femmes se sont regardées pendant l’entièreté du match. Car de l’autre côté, Esparza recevait le même genre de conseils. « On entendait, entre les rounds, les coachs de Carla lui dire que Rose allait faire ceci, allait faire cela, et qu’il faudrait en profiter. Ils s’y attendaient, et nous le savions. Ce n’était pas le moment de craquer et de faire ce qu’on voulait. Il fallait rester en contrôle ». « Thug » Rose restera donc en contrôle. Au point qu’aux yeux de Barry, elle avait gagné les quatre premiers rounds.
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« Nous avons tellement mis l’accent sur le fait de garder le contrôle que nous n’avons pas envisagé de sortir de ça. Et après le round 4, j’ai dit à Rose : « Hé, je pense qu’on est à 4-0. Tu peux te lâcher, faire un peu de freestyle ». Mais tout notre camp d’entraînement était basé sur le fait de ne pas sortir du gameplan (…) Et Rose, c’est presque comme si elle avait cru qu’il y avait un piège. Elle était tellement préparée à coller au gameplan que même quand nous lui disions de se lâcher, elle n’y est pas parvenue », explique le coach et fiancé de Namajunas. Pat Barry sait que cela lui vaudra des critiques, mais est prêt à les assumer.
« Je sais ce que les gens vont dire (…) Mais je connais Rose, je suis avec elle 24h sur 24, 7 jours sur 7. Je sais ce que je vois, je sais ce que je ressens. Je vois où elle en est rien qu’à son expression faciale (…) Qu’est-ce que les gens diraient si Rose avait commencé à lancer des coups de pied retournés et avait été prise dans un crucifix avant de se prendre des coups de coude ? », s’interroge Barry. « Ce que le monde pense de Pat n’a pas d’importance pour Pat. Parce que ça n’a pas d’importance pour Rose. Si cela la perturbait, ce que pense le monde, alors ce serait un problème. Mais ce n’est pas le cas ». Voilà qui est clair…
Chacun défends son os.