Réalisé par Kathryn Bigelow, Point Break est le film de surf par excellence. Dans le cadre de notre rétro Back to 90’S, on revient sur le vrai, l’authentique Point Break et promis on ne parlera pas du remake désastreux sorti cette année, qu’on a déjà oublié.
Pour ceux qui ne l’aurai encore pas vu, Point Break raconte l’histoire de Johnny Utah (Keanu Reeves), jeune agent du FBI et ancienne gloire du foot US qui à la charge d’enquêter sur le gang de braqueurs de banques des « ex-présidents ». Ce gang n’est autre qu’une bande de surfeurs dont le leader est Bodhi, Patrick Swayze). Pour mener à bien son investigation, Utah va infiltrer le gang de surfeurs et découvrir une culture et un sport totalement différents de ce qu’il a pu voir jusqu’à présent.
Surf, plage et braquages de banque, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Point Break un succès au box-office. Pour autant l’histoire de ce long métrage aura été très mouvementée notamment lors de la phase de préproduction. Sur une idée originale de Rick King (qui a imaginé l’histoire en lisant un article sur la vague de braquage à L.A assis sur la plage en regardant les surfeurs à l’eau) et W. Peter Iliff, le scénario de Point Break est acheté par plusieurs producteurs. Parmi eux, on compte un certain James Cameron auteur à l’époque d’Abyss sorti en 1989, mais aussi des succès plus anciens comme Alien 2 en 1986 et Terminator en 1984. Très vite, le choix du réalisateur s’est porté sur Ridley Scott, mais celui-ci s’est finalement retiré alors qu’il avait déjà construit bon nombre de décors. James Cameron engagea finalement sa compagne de l’époque Kathryn Bigelow qui venait juste de finir Blue Steel. Au niveau du casting, celui qui devait incarner Utah était au départ Willem Dafoe qui l’emporta face à Johnny Deep, Val Kilmer et même Patrick Swayze. Malheureusement, Dafoe va se retirer lui aussi du projet et c’est finalement Keanu Reeves qui décrocha le rôle grâce à Kathryn Bigelow qui ne voulait rien lâcher.
On y est après avoir enfin trouvé le réalisateur et le casting, le tournage du film pouvait enfin commencer sans pour autant avoir trouvé un titre définitif. Au début du projet, Point Break s’appelait tout simplement Johnny Utah. Le titre du film a été modifié lors du tournage pour s’appeler Rider On The Storm en référence à la célèbre chanson des Doors. Finalement, le choix final s’est porté sur Point Break, terme largement utilisé dans le monde du surf pour désigner la zone où les vagues déferlent.
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D’un budget total de 24 millions de $, Point Break réalisera de très bon scores au Box Office. Avec pas moins de 43 millions de $ sur le territoire américain (29e succès de l’année aux USA) et plus de 40 millions à l’international, le film de Kathryn Bigelow est un succès commercial. Du côté de la critique, Point Break souffle le chaud et le froid outre-Atlantique. Si Variety le qualifie de farce absurde, The New York Times va vanter le talent de la réalisatrice. Du côté français, l’hebdomadaire des Inrockuptibles jugera ce film comme l’un des plus complexes qu’Hollywood a produit avec des « sous-entendus homosexuels étonnants ».
Thriller policier explosif doté d’un excellent rythme, Point Break propose pour l’époque quelque chose de plutôt novateur. Pionnier du film extrême, Bigelow a ouvert les portes d’une culture certes bien présente aux États-Unis, mais encore trop peu connu. Bien que multipliant les clichés sur les surfeurs, ce film a moins le mérite de faire découvrir un univers encore étranger. En revoyant ce film aujourd’hui, on peut d’ailleurs voir l’évolution et la progression du surf auprès du grand public. En 25 ans, ce sport a réussi à gagner sa place au sein de la culture populaire et les surfeurs ne sont désormais plus du tout en marge de la société comme le pouvaient être Bodhi et sa bande.
Ce film d’action marque également du fait qu’il soit réalisé par une femme. Très rare à l’époque, Kathryn Bigelow va apporter une touche de féminité à un thriller qui aurait pu facilement être bourré à la testostérone et qui aurait perdu toute âme. Car avec Point Break nous sommes dans le rêve perpétuel et dans la recherche d’un idéal (cette vague si parfaite) qui ne saurait encore exister. Qui de mieux que Bigelow pour mettre en scène ce fantasme. La réalisatrice va également apporter de la sensibilité à Utah et Bodhi, personnage qui d’apparences ne sont ni plus ni moins que deux sportifs bronzés aux pecs surdimensionnés. Prouvant une fois de plus qu’elle est capable de réaliser des blockbusters, Bigelow enchaînera par la suite les films à succès dont le dernier n’est autre que Zéro Dark Thirty. Un film qui raconte la traque d’Oussama Ben Laden sorti en 2012 avec l’immense Jessica Chastain. Un an auparavant avec Démineurs, elle parviendra à décrocher l’Oscar du meilleur film en devançant Avatar réalisé par un certain James Cameron, désormais ex-compagnon de la réalisatrice.
Donc cet été entre é sessions de surf, n’hésitez pas à voir ou revoir ce film devenu culte. Utah et Bodhi vous feront plonger dans l’univers du surf dans un thriller bourré de scènes d’actions. Parfois kitsch, mais à l’univers complexe, Point Break est un film So 90’s comme on en fait malheureusement plus.
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