Ce week-end, Ketlen Vieira l’a emporté sur Holly Holm au terme d’un main event globalement décevant, mais très serré. L’ancien championne bantamweight subit là une défaite par décision partagée qui fait jaser. Holm a largement surclassé son adversaire en termes de coups significatifs et de contrôle contre la cage. La plupart des médias et des consultants la donnaient gagnante. Un coup dur car à 40 ans, « The Preacher’s Daughter » n’aura plus beaucoup d’opportunités d’aller chercher la ceinture.
Ces décisions partagées polémiques se multiplient depuis quelques mois. Certains, comme Ariel Helwani, en ont profité pour plaider avec ferveur en faveur d’un système de scores « ouverts », où les athlètes sauraient en temps réel ce que les juges scorent. Mais c’est bien la compétence même des juges, et les critères qu’ils suivent, qui sont remis en question. Pour Daniel Cormier, les décisions manquent de constance. En plus de Holm-Vieira, l’ancien champion heavyweight pointe le match entre Eryk Anders et Junyong Park. Ce dernier a gagné à la décision partagée, mais DC n’est pas d’accord. Du moins pas si l’on met cette victoire en parallèle avec celle de Vieira. « Park infligeait plus de dommages quand il frappait, je comprends. Mais Anders a complètement contrôlé la rencontre. Anders et Holm ont eu tellement de contrôle contre la cage que je ne comprends pas comment ils ont perdu ».
Cormier compare notamment cela à la première victoire de Kamaru Usman contre Jorge Masvidal. « Si le contrôle en clinch contre la cage a si peu de valeur, comment Usman a-t-il battu si nettement Masvidal ? Très peu de juges ont donné un round à Masvidal à part le round 1 (…) C’est là que le scoring est un peu bordélique, je crois. Parce que Vieira ne voulait clairement pas être contre la cage. Le coach de Vieira lui disait même de s’en éloigner, car il pensait qu’être plaquée contre la cage signifierait perdre le match ». Mais les juges en ont décidé autrement. « Ils continuent à faire ces erreurs…Je pense. Et si ce ne sont pas des erreurs, alors nous ne savons plus vraiment ce que nous regardons. Et ce week-end, c’est l’exemple le plus clair d’une situation où je ne savais plus ce que je regardais ».
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Daniel Cormier rappelle cependant que ce n’est pas « son job » de scorer les matchs, mais simplement de les commenter. Il néglige également un point : le contrôle contre la cage est pris en compte uniquement dans un second temps. Les dommages infligés et les échanges debout priment pour déterminer qui remporte un round. Dans le cas de Vieira vs Holm, si Vieira semblait prendre l’avantage et infliger plus de dommages, Holm a touché plus souvent. Mais les échanges debout pourraient avoir primé aux yeux des juges, Holly Holm se montrant peu dangereuse lors de ses phases de contrôle.
Les juges sont les juges malheureusement, nous ne pouvons nous en tenir qu’à leurs résultat (Aussi nos impressions mais elle ne compte pas officiellement) !