Le 9 juillet 2016 se déroulait en grandes pompes, à grand renfort de millions dépensés en promotion publicitaire, l’UFC 200. Bientôt deux semaines plus tard, « la merde a heurté le ventilateur » comme on dit chez les avaleurs de double-burgers.
Jon Jones a testé positif hors-compétition à des bloqueurs d’œstrogène, qui ne sont pas en eux-mêmes une substance améliorant les performances, mais qui peuvent en dissimuler. Et Brock Lesnar (et là on est vraiment sur le cul) a quant à lui pissé chaud hors ET en-compétition pour plusieurs substances bannies du cahier des charges et susceptibles de donner un avantage physique.
Comme vous le savez puisque vous êtes au taquet comme jamais et sapés comme Jallet que Jones a conséquemment été retiré de la carte à 2 jours de l’événement et a écopé d’un an de suspension. Lesnar quant à lui ne s’est même pas donné la peine de faire un communiqué officiel, il a encaissé son chèque de 2,5 millions de dollars (le plus gros salaire pour un combat jamais attribué dans l’histoire de l’UFC avant le record de McGregor) et se bat royalement les burnasses de ce que le reste du monde pense de la situation.
Et si il s’en tamponne sa race, alors plus de pitié de notre côté non plus
Oui seulement on rigole on rigole, mais tout ça est beaucoup moins fendard quand on comprend bien qu’il ne s’agit pas de cyclisme ou de baseball, il s’agit d’une discipline ou on enfonce du crâne à coups de tibias.
Mark Hunt, l’adversaire de « Bork Laser » le soir du combat, lui ça ne le fait plus rire du tout. Le « Super Samoan » a perdu le combat et il s’est fait poncer en ground & pound pendant une grande partie de la rencontre, après avoir été mis au sol par des takedowns d’une puissance absolument monumentale (on rappelle que Hunt pèse facilement 125 kilos le jour du combat, et qu’il en a quand même vu d’autres), aussi facilement que Dusautoir désosserait Richard Virenque dans une baston de bar fictive.
Les commotions cérébrales et les microlésions engendrées par les chocs, elles, sont bien réelles. Et le fait est que l’UFC a vraisemblablement tout mis en place pour que les tests de Brock soient révélés après le show, pour que la mégastar de la WWE puisse faire se multiplier les achats de pay-per-view comme des lapereaux. Le fric avant tout.
Si si, c’est lui qui a fait le ponçage
Les scandales de dopages sportifs sont vieux de plusieurs décennies déjà, avec une mention spéciale aux nageuses d’Allemagne de l’Est, dont le régime salade verte-fraises tagada-EPO-stéroïdes était géré de main de maître par un chef cuistot soviétique, ce qui a causé toute une pelletée d’effets secondaires monstrueux des années plus tard sur les athlètes et leur progéniture. Dans le MMA ce serait une vaste blague de dire qu’on découvre le dopage, l’UFC est en ce moment la seule organisation à mettre en place une campagne sérieuse de test des combattants. Dans les autres organisations, c’est open bar, happy hours, tournées générales et pour se faire choper il faut vraiment appuyer très, très sérieusement sur le bouton poussoir de la seringue. Certains y arrivent quand même comme Royce Gracie, Alexander Shlemenko ou encore Josh Barnett en 2009 juste avant un combat au sommet des sommets contre Fedor, mais ça restait assez assez rare et quand on voit par exemple que Bob Sapp continue de combattre, on se dit qu’il reste encore une bonne place pour les apprentis chimistes dans le monde du MMA.
100% naturel, quinoa-salade cresson ALL DAY
En juillet 2015, l’UFC a rassemblé toutes ses troupes sur la place du village pour une annonce qui allait changer le paysage du sport : un vaste programme anti-dopage mené par la USADA (US Anti Doping Agency) pour partir du bon pied à l’assaut du monde sans partir avec des bombes à retardement dans les pompes vis-à-vis du grand public. A la tête de la croisade : Jeff Novitzky. L’homme qui aura aidé à faire tomber entre autres Floyd Landis, Marion Jones et Lance Armstrong. Un mec qui rigole zéro. Les résultats furent fracassants, depuis que la campagne a été mise en place on a quasiment chaque semaine un ou plusieurs athlètes qui poppent pour des substances illégales. Le dernier en date : Chad Mendes, qui a pris tarif avec 2 ans d’interdictions de combattre pour usage prohibé d’hormones de croissance. Anderson Silva y a laissé des plumes, Jon Jones s’y pique aujourd’hui, Hector Lombard, Gilbert Melendez… Ordonner le test complet d’un combattant par la USADA coute la peau des rouleaux (environ 40 000 dollars) mais son efficacité est indéniable.
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Y a de la reprise en main et de l’adaptation du corps vers la fin, mais le Vitor Belfort du milieu fait salement flipper (TRT c’est de la testostérone de remplacement, un PED)
Depuis, on a pu observer des changements pour le moins intéressants ; Vitor Belfort qui prend littéralement 30 ans dans le pif, Johny Hendricks qui se rapproche dangereusement de l’anorexie et Michael Bisping (connu pour être 100% naturel) qui ne perd plus un seul combat. Ce ne sont pas des accusations mais des constatations. Sans prétendre titiller l’inspecteur Derrick, il est évident qu’on a ici affaire à une adaptation aux nouvelles règles en vigueur. Et ça change tout du point de vue des performances.
Un combattant qui use de PEDs (Performance Enhancing Drugs), sans parler de l’avantage physique évident au niveau force, explosivité et endurance (quand ça ne sont pas carrément des antidouleurs comme Chris Leben) le jour du combat, prend un semi-remorque d’avance à l’entraînement aussi, car l’athlète dopé peut récupérer plus facilement entre deux journées et donc s’entraîner plus, plus efficacement, donc progresser et apprendre plus vite ! Sur ce dernier point néanmoins, il convient de mettre un gros holà et d’étaler le point de vue de Firas Zahabi (entraîneur renommé de GSP et Rory MacDonald, deux légendes du sport connues pour passer tous les tests anti-dopages sans l’ombre d’un doute), qui nous dit qu’une des conséquences indirectes et terribles que peuvent avoir les PEDs, c’est un nivellement vers le bas du niveau des combattants.
Pour faire simple donnons un exemple : si dans un cours de JiuJistu Brésilien un gars qui se dope, mis dans une situation délicate arrive à s’en sortir non pas parce qu’il a réfléchi à la parade et l’a parfaitement exécutée, mais parce qu’il a eu un supplément de puissance qui lui a permis de sortir en force avec un minimum de technique, alors cette personne-là sera de plus en plus difficile à coacher parce qu’il n’aura plus besoin d’être aussi précis et pointilleux sur la technique. Il n’aura plus la nécessité absolue de parfaire son geste et de toujours tenter d’améliorer et de faire évoluer ses compétences parce qu’il aura un physique qui lui permet de pallier à tout ça par des performances athlétiques pures et brutes. Dans ce schéma et si tout le monde se met à consommer, alors le niveau ne peut que dramatiquement en prendre un coup dans l’œil sur le long terme.
Et la métaphore fût.
D’un autre côté, certaines substances bannies par la USADA n’améliorent pas directement les performances, mais sont interdites parce qu’elles donnent un avantage de poids (au sens propre), comme le IV (ce sont des lettres, pas des chiffres romains ça veut dire « IntraVenous » pour intraveineuse et comme vous êtes pas des moitiés de roubignoles en déductions, vous voyez dans quelle direction on se dirige !). Avec le IV le combattant se déshydratait parfois jusqu’à ne plus tenir debout (voir notre article sur la déshydratation au MMA), passait sur la balance lors de la pesée, et dans sa chambre d’hôtel quelques minutes plus tard s’injectait par intraveineuse du sodium de chloride pour se réhydrater à vitesse grand V. C’est pour la substance associée à cette technique que BJ Penn, pourtant anti-dopés primaire et avéré, s’est récemment fait calmer pour 6 mois.
La marijuana fait également partie des vilains dans la liste de produits bannis, alors qu’elle n’améliore en rien les performances, mais elle pourrait avoir des propriétés antidouleur qui ne plaisent pas à Mr Novitzky et sa team Rocket. OUT. C’est d’ailleurs à cause de la weed que Nick Diaz a récemment poppé , fut exclu pour 5 ans et prit 165 000 dollars d’amende (mais l’affaire est beaucoup plus compliquée en réalité, il était en fait totalement clean. La sentence fut donc réduite à un an et 100 000 dollars, ce qui est déjà un scandale étant donné que Nick n’avait rien à se reprocher, mais c’est une très longue histoire qu’on se racontera un de ces quatre autour d’un bon feu de camp vous en faites pas).
Nick posé chez lui, les rageux diront paint 95
Il y aurait énormément plus à dire sur le sujet et ça n’est certainement pas le dernier article dans le thème « piquouses, coquillages et crustacés », mais pour l’heure digérons déjà tout ça, et attendons la peur au ventre la prochaine victime de la campagne USADA-tolérance zéro-pas de pitié pour le pourri.
En attendant, mollo sur les anabolisants les copines et les copains parce qu’à moins de vouloir ressembler à une écrevisse incapable de produire correctement des hormones dans 20 piges, pas sûr que le jeu en vaille la chandelle Larmina !
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