Elle vient tout juste de se terminer : La traditionnelle Fashion Week se tenait dans la capitale londonienne du 13 au 17 septembre. Moment toujours particulier de l’année où l’ensemble de la planète mode découvre en exclusivité les collections qui dicteront les tendances de demain ; nous avons choisi de faire un retour sur quelques défilés et marques à suivre.

Après une Fashion Week de New York hautement scrutée par les spécialistes cette saison, c’était au tour de Londres de révéler ses collections Women SS20, ou autrement dit les collections Femme Printemps-Eté 2020. Dans le Big 4 de la mode (New York, Londres, Milan, Paris), la capitale britannique qui accueille les défilés depuis seulement 35 ans, a réussi à s’imposer au fil des années comme un véritable tremplin pour créateurs émergents. Ainsi, la Fashion Week de Londres est fréquemment associée aux prestigieux noms de Vivienne Westwood, Alexander McQueen ou encore Burberry.

Cette édition de la Fashion Week fut particulière en un point : pour la première fois de l’histoire, et alors que cet évènement est habituellement réservé aux stricts professionnels de l’industrie (médias, acheteurs, mannequins, etc.), le British Fashion Council a décidé d’ouvrir les portes de certains défilés au grand public, notamment celui d’Alexa Chung, par la mise en vente de billets (autour d’une centaine de livres sterling).

Sur la journée du vendredi 13 septembre, plusieurs évènements auront donc marqué les esprits. Parmi ceux-ci, la présentation de la marque Gayeon Lee, qui se décrit sur son site comme une marque pour femmes « sûres d’elle-même ». Et pour cause, le parcours de Gayeon est tout sauf non ambitieux : Après avoir travaillé à Londres et New York pour plusieurs maisons de luxe, dont Marc Jacobs, la jeune créatrice lance sa propre marque en 2014 et gagne le Vogue Talents award en 2016 #ambitiouswoman #stepbystep. La collection SS20, de par ses nombreuses couleurs, tire ainsi son inspiration des travaux du peintre new-yorkais Milton Clark Avery, connu pour être le « fauviste américain ».

London Fashion Week London Fashion Week

Un peu plus tôt dans la matinée, Jamie Wei Huang avait également organisé son défilé au prestigieux Waldorf Hilton. Parcours relativement similaire à Gayeon Lee, la jeune taïwanaise diplômée de la Central Saint Martins College, gravit au fil des années les échelons de la mode en faisant ses premiers pas chez Alexander McQueen et Christopher Kane. Dans l’histoire de la Fashion Week, elle réalise ainsi l’exploit d’être la première créatrice taïwanaise basée à Londres à défiler dans le calendrier officiel. Enfin, dans le milieu sportif, elle est connue pour être un des costume designers sélectionnés pour la clôture des jeux olympiques et paralympiques de Londres en 2012 : Encore un exemple montrant les liens étroits entre le sport et la mode.

C’est donc dans la salle de bal du prestigieux Waldorf Hilton que la créatrice a choisi de dévoiler sa collection Printemps Eté 2020. Intitulée OCD , elle tire son nom d’une maladie courante : le trouble obsessionnel compulsif. De par son nom, la créatrice a ainsi voulu montrer que sa collection n’était pas au sujet des pièces finales que l’on voit pendant le défilé, mais plutôt à propos de comment celles-ci ont été créées (dans le texte original du CP : « This collection is not about the final pieces appearing in the catwalk, but the journey of how they were created »). Comme disait le célèbre créateur Hubert de Givenchy : « Luxury is in each detail » – voir quelques images ci-dessous

Photo par Emmy Hyyppa

Photo par Simon Armstrong

Autre Taïwanais à avoir défilé le même jour : Malan Breton, récemment désigné par le magazine Vogue comme « the most influential designer you’ve never heard of » présentait également sa collection SS20, très acclamée à la fin du show . Enfin, car la fashion week, c’est aussi des after parties et cocktails, la marque b.Fleurs organisait sa présentation et sa réception au prestigieux Royal Society of Arts.

Showrooms et présentations font donc partie intégrante des fashion weeks partout dans le monde. C’est donc au Noho Showrooms que la jeune créatrice Alice Archer présentait une collection tirant son inspiration des œuvres de l’aquarelliste Charles Rennie Mackintosh. Alice Archer ou un nom également à suivre dans le milieu de la mode, car ses créations ont été portées par des noms tels que Jessie Ware, Ellie Goulding ou encore P Diddy : Cette fois, c’est le lien entre le monde de la musique et le monde de la mode qui est démontré.

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Fashion Week 1

Mais l’un des défilés auquel nous avons été conviés et qui nous en aura clairement mis plein la vue est celui de Sharon Wauchob pour plusieurs raisons : D’abord par le caractère insolite du lieu sélectionné pour le défilé. C’est ainsi en l’église de Saint Cyprien que se tenait le défilé de la créatrice irlandaise, également ancienne élève de la Central Saint Martins. Lieu où se déroulent fréquemment baptêmes ou mariages, c’est bel et bien un défile de mode qui s’est donc tenu dans ce lieu saint le 14 février dernier. En second lieu, un parterre de grands magazines et célébrités étaient conviés, notamment le chanteur/acteur Billy Porter. Le même qui s’était présenté aux Oscars avec une tenue mi-smoking mi-robe créait donc de nouveau la sensation par son look androgyne. Androgyne, comme les silhouettes de cette collection SS20 qui auront mis en avant la plume, la frange ou encore la soie à travers des mannequins également écrivains, danseurs ou artistes pour la plupart d’entre eux.

London Fashion Week

Grosse collaboration avec le joaillier BVLGARI est également à noter sur ce défilé:  En effet, une sélection exclusive de bijoux de la collection Heritage a été utilisée lors du dévoilement de la collection, certaines des pièces ayant été portées entre-autres par Andy Warhol, Audrey Hepburn ou encore Elizabeth Taylor. Si l’inspiration de ce défilé provient des travaux du photographe américain Saul Leiter et du peintre italien Costantino Ruggeri, on ne peut s’empêcher de voir à travers cette collection un jumeau de Koché, de par la plumasserie et les matières utilisées. Sharon Wauchob entretient d’ailleurs un lien fort avec la France, elle qui défile dans le calendrier officiel des fashion weeks parisiennes depuis 2003, une des rares Britanniques à avoir réalisé cette prouesse. Une collection SS20 donc saluée par la critique et qui restera pour nous l’un des meilleurs défilés de cette édition.

Le dimanche 15 septembre se distinguait ensuite par le défilé de la marque éponyme de Victoria Beckham. Si son nom est fréquemment associé à son célèbre mari footballeur, l’ex Spice-Girls est également créatrice de sa propre ligne de vêtements. Soutenue par toute la famille Beckham au premier rang du défilé aux côtés d’Anna Wintour, elle révélait une collection dynamique célébrant la « femme en mouvement ». A l’extérieur du Foreign & Commonwealth Office pourtant, des manifestants d’activistes écologiques dénonçaient notamment l’impact général de l’industrie de la mode dans le réchauffement climatique. Gros enjeu majeur pour cette industrie qui a à ce sujet une grande part de responsabilité dans les dégâts faits sur l’environnement, elle doit rapidement se renouveler : La question du « Positive Fashion » a donc été plus que jamais au centre du débat sur cette édition de la Fashion Week.

Même jour, mais un peu plus tard dans la journée, UNDERAGE présentait une SS20 aux accents très rebelles, inspirée des groupuscules secrets comme les Kindred of the Kibbo Kift. Tout s’enchaîne, nous nous rendons ensuite à la présentation de Phoebe English : Une collection dominée par le noir et blanc sur les pièces principales de la ligne Femme ; et des vestes waterproofs ou encore shorts en nylon recyclé sur la ligne Homme. On apprécie particulièrement cette collection de par le positionnement clair de sa créatrice, très portée sur les questions d’environnement, de durabilité, rejetant avec fermeté la consommation de masse portée par le fast fashion.

Photo par Asia Werbel

Enfin, la Fashion Week s’est poursuivie lundi et mardi par les défilés/présentations d’Edeline Lee, Paul Costelloe, JW Anderson, Christopher Kane, mais surtout Burberry. La célèbre maison de luxe britannique organisait en effet son défilé Printemps-Eté 2020 le 16 septembre, pour une collection intitulée Evolution et signée Riccardo Tisci. L’ADN de la marque a ainsi été mixé à des influences street-urbaines, comme une volonté pour le créateur de dépoussiérer l’image de Burberry, qui suit d’ailleurs la tendance streetwear luxury du moment (cf. Virgil Abloh chez Louis Vuitton/Off-White). Aujourd’hui, tradition et innovation doivent aller de pair pour pouvoir assurer une présence sur le long-terme, et le directeur artistique italien l’a très bien compris. Parmi les guests notables de ce défilé : les chanteuses Jorja Smith, Beyoncé, Shay ou encore l’actrice Isabelle Huppert.

Alors que la Fashion Week de Milan vient tout juste de débuter et que Paris viendra par la suite clôturer le bal, la capitale londonienne vient encore de frapper un grand coup sur la planète mode.

Remerciements spéciaux aux agences Pop PR, Patriksson Group, Agency Eleven, May Concepts, Dyelog PR et HPR Agency pour leur invitation et leur accueil.

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