La saison sur terre battue va s’achever après Roland Garros, dont le tournoi principal vient de commencer. Chaque année c’est la même : on s’interroge sur les chances des Français et Françaises.

LES FRANÇAISES À ROLAND GARROS

Soyons honnêtes : le tennis féminin ne passionne pas autant que le tennis masculin. Il y a, certes, un problème de diffusion puisque moins de tournois sont retransmis à la télévision, mais ça n’explique pas tout. C’est aussi une question de représentation. Tout d’abord, le big four masculin draine les fans de tennis. Difficile de se passionner pour le tennis en dehors des quatre joueurs majeurs. Mais, en France, c’est la représentation des talents féminins qui pose problème : pour se passionner pour le tennis, et en particulier le tennis français féminin, il faut qu’il y ait des porte-drapeaux. Et il faut constater qu’il n’y a aucune tenniswoman française pour remplir ce rôle, tant les résultats sont décevants. MAIS. Oui, il y a un mais. Un grand, mais, avec des cheveux d’or et un nom qui fait penser à l’Europe de l’Est. Oui, Kristina Mladenovic peut devenir ce symbole du tennis français féminin performant comme Amélie Mauresmo, Mary Pierce et même Marion Bartoli ont été par le passé. On est désolés pour Alizé Cornet et Caroline Garcia qui viennent après, mais Kiki est la seule qui ait la moindre chance dans ce Roland Garros. Bien sûr, il faudra confirmer les bons résultats obtenus à Saint Petersbourg notamment, mais dans un tableau féminin où tout est ouvert : tout est possible. Cette année sur terre battue a été faste pour Mladenovic, deux finales en trois tournois (Stuttgart et Madrid), et un premier tour mal négocié à Rome. Ces résultats la classent donc parmi les favorites pour le tournoi. Surtout à domicile, où il peut y avoir un supplément d’âme. Et puis, n’oubliez pas, Mladenovic a déjà gagné Roland Garros : en double, avec Caroline Garcia. Un trophée en plus provenant de ce tournoi mythique ne serait pas de refus, et surtout en simple.

On peut avoir une vision défaitiste et classer toutes les autres françaises dans le tableau des « zéro chance de briller à Roland », mais on n’est pas comme ça. Alors dans la division intermédiaire, on peut classer Caroline Garcia, Océane Dodin et Pauline Parmentier. Pourquoi elles ? Caroline Garcia parce qu’elle est en forme : elle vient de faire une demie à Strasbourg en développant un jeu intéressant. Il faudra faire attention à sa relation avec le public : avec la petite polémique sur la Fed Cup, il faudra être prudent. Océane Dodin est pleine d’avenir : 56e mondiale à 20 ans, c’est pas mal du tout. Alors même si elle a très peu de chance de franchir quelques tours, pourquoi pas commencer dès maintenant une histoire d’amour avec Roland et le public ? Pauline Parmentier parce qu’elle a déjà connu ce supplément d’âme propre à Roland. Certes, elle n’a fait que des premiers tours sur sa saison de terre battue. Mais qui aurait cru qu’elle atteindrait un jour les huitièmes de Roland Garros comme elle l’a fait en 2014 ? Son premier tour sera en plus accessible, et on la sait capable de battre des membres du Top 30. Pourquoi pas le faire au second tour puis au troisième puis au quatrième puis au… Bon, OK, on se chauffe un peu trop.

Évoquons alors la dernière catégorie : ça va être compliqué pour ces femmes. Première concernée : Alizé Cornet. Il y a une forme de désamour entre elle et le public. Pour preuve : un événement Facebook nommé « Sketch d’Alizé Cornet à Roland Garros » a déjà obtenu près de 1500 mentions « je participe » ou « intéressé ». Il faut avouer qu’Alizé Cornet a le profil type du tennis peu apprécié par les Français. Elle est passée de « jeune espoir plein de promesses » à « déception » en passant par la case « comportement limite sur le terrain », ce qui ne plaît pas au public. Et quel dommage. On peut faire une comparaison avec Benoît Paire : les deux ont été des espoirs et ne plaisent pas au public. Pourtant, quand ils jouent bien… Quel bonheur. On classe Cornet dans cette catégorie parce que la saison sur terre battue a été très compliquée. Au maximum : un second tour à Madrid en battant Errani (désormais 91e mondiale). Elle pourrait en plus rencontrer Alison Riske au second tour, contre qui elle a déjà pris la foudre à Rabat : 6/2 6/4. Si ce n’est pas Riske, ce sera Strycova, 21e mondiale. À surveiller donc. Parmi les autres Françaises dans ces catégories, on placera : Lim, Ferro, Hesse, Georges, Paquet, Adrianjafitrimo. Toutes au-delà de la 200e place mondiale, vous comprenez pourquoi. Caractéristique commune : elles sont toutes très jeunes, l’apprentissage doit donc se faire, et espérons que cela passe par quelques victoires à Roland.

LES FRANÇAIS À ROLAND GARROS

Admettons-le là aussi : on adore cracher sur les tennismen français. Ici aussi, ils sont le symbole d’un avenir radieux qui n’a pas pris. Une génération dorée qui totalise 0 victoire en Grand Chelem. Pourquoi ne pas commencer à gagner maintenant ?

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Il y a deux hommes qui peuvent chambouler le tableau côté français : Lucas Pouille et Jo-Wilfried Tsonga. On ne peut pas forcément parler de victoire finale, mais une demie : pourquoi pas ? Tsonga l’a déjà fait. Et son tableau peut vite s’ouvrir. De plus, il était en super forme en ce début de saison. Sur un format « deux sets gagnants » il est juste derrière le Big 4, c’est certain. Son physique un peu lourd le pénalise forcément en Grand Chelem où les matchs sont plus intenses, c’est aussi une certitude. Mais il faut y croire, tout simplement parce que c’est l’une de ses dernières chances. Et on peut dire ce que l’on veut sur Tsongix, mais le garçon est solide à Roland. Qui se rappelle du quart de finale face à Djokovic en 2012, où Tsonga perd en ayant eu 4 balles de match ? Nous. Qui se souvient de la bataille face à Nishikori en 2015 ? Nous. À vrai dire, on ne comprend pas trop ce Tsonga-bashing : il représente une chance majeure dans ce Roland. Peut-être pas une chance de gagner, mais une chance de nous faire espérer, croire, rêver, et c’est le principal. Seule interrogation : la forme physique de Jo-Wilfried. Il n’aborde pas ce Roland avec la meilleure des préparations, mais sans être non plus à court de forme. Wait and see. Il y a quelques semaines, Lucas Pouille faisait office d’outsider, avec de très bons résultats à Monte-Carlo et Budapest. Mais il s’est totalement écroulé à Madrid et Rome. Difficile de dire si oui ou non il a des chances. Tennistiquement, il en a les possibilités, physiquement, peut être un peu moins. Mais là aussi voire encore plus, il n’est peut être pas question de gagner le tournoi. En attendant, Tsonga affronte Olivo au premier tour, alors que Pouille fera face à son compatriote Benneteau.

Même en suivant de très près l’actualité, difficile de décrypter les chances de certains français comme Gasquet et Monfils. En cause : différentes blessures, absences, et résultats douteux. Monfils a raté sa saison sur terre battue. Raté par son absence, mais aussi par ses deux matchs disputés et perdus. Le constat est quasi-identique pour Richard Gasquet, à la différence que Richard a gagné un match à Estoril. Il faudra voir en fonction de l’adversité, et justement, Monfils affronte Dustin Brown dans un match à ne pas manquer, alors que Gasquet sera opposé à De Greef. Tout ça pour se retrouver au 3e tour ? À voir.

Il y en a d’autres pour qui la quinzaine va être compliquée. C’est le cas de Herbert, qui devrait affrontait Alexander Zverev si les deux franchissent le premier tour. C’est aussi le cas pour Hamou, adversaire de Cuevas, très en forme sur terre. Stephane Robert n’a pas de chance : il sera opposé à Grigar Dimitrov dès l’entame du tournoi. Muller, au-delà de la 300e place mondiale, peut potentiellement franchir le premier tour avant de rencontrer (on l’espère) Gaël Monfils. Comment ne pas mentionner Benoît Paire, adversaire de Rafa Nadal dès le premier tour. S’il passe le premier tour, Jérémy Chardy devrait batailler face à Nishikori. Pour son dernier Roland, Paul-Henri Mathieu sera opposé à David Goffin, tête de série numéro 10. Bref, vous l’aurez compris, ça ne sera pas toujours simple pour nos frenchies. Si le premier tour est pour la majorité d’entre eux franchissable, le second et troisième tour sera l’occasion de tester nos Français face à ce qu’il se fait de mieux dans le tennis mondial. Mais ça ne nous empêche pas de croire en eux.

Roland, ça a donc déjà commencé. Certains résultats sont même déjà tombés, mais on vous en parlera plus tard. Rendez-vous sur le site après chaque tour pour un résumé complet de ce qu’il s’est passé en général, et surtout : pour chaque français et française, en espérons qu’ils nous feront rêver. Par Pierre

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  1. Cyril

    Et voila, Tsonga déjà eliminer. Le tennis français est la
    PLus grande farce du sport français. Déception en déception. A un moment cela est bien de vouloir rappeler 2-3 perfomances du gus mais cela reste bien léger. Donc le soit disant tsonga-bashing ce base juste sur des faits et non un soit disant délit de sale gueule.

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